Immeuble d’une compagnie pétrolière en faillite, à Rio de Janeiro au Brésil : les pays émergents en Amérique latine doivent faire davantage pour améliorer la gouvernance d’entreprise (photo : Mario Tama/Getty Images).
Le renforcement de la gouvernance d’entreprise accroît la résilience financière dans les pays émergents
le 30 septembre 2016
- La gouvernance d’entreprise s’est améliorée ces deux dernières décennies
- La gouvernance augmente la capacité de résistance aux chocs financiers
- La gouvernance d’entreprise peut permettre aux entreprises de consolider leurs bilans
Le renforcement de la gouvernance d’entreprise et de la protection des investisseurs peut accroître la résilience des pays émergents aux chocs financiers mondiaux et renforcer le bilan des entreprises, montre une nouvelle étude du Fonds monétaire international.
Related Links
La gouvernance d’entreprise et la protection des investisseurs recouvrent des règles et des pratiques tant au niveau d’un pays que d’une entreprise qui constituent un moyen d’assurer que ceux qui financent les entreprises obtiennent un retour sur investissement.
La dernière étude menée par le FMI dans le cadre de son Rapport sur la stabilité financière dans le monde indique que dans l’ensemble, la gouvernance d’entreprise et la protection des investisseurs se sont améliorées ces deux dernières décennies dans les pays émergents, ce qui a contribué à l’accroissement de la résilience de leurs systèmes financiers. Cette nouvelle étude porte certes sur les pays émergents, mais les questions liées à la gouvernance d’entreprise et à la protection des investisseurs sont également importantes pour les économies avancées.
Améliorer la gouvernance d’entreprise et la protection des investisseurs dans les pays émergents
Le FMI a mis au point un nouvel indicateur de gouvernance à l’échelle de l’entreprise qui montre que les entreprises des pays émergents hors Amérique latine et Asie émergente ont fait le plus de progrès depuis 2008 (graphique 1). Cela dit, il existe d’importantes différences entre pays émergents et de nouvelles améliorations sont possibles. À l’échelle du pays, les indicateurs calculés par d’autres institutions indiquent que la protection des investisseurs, le respect des droits de propriété, les règles de publicité tout comme les normes en matière d’audit et d’information pourraient être renforcées dans la plupart des pays émergents.
Gouvernance d’entreprise, protection des investisseurs et résilience financière
L’analyse du FMI révèle que les améliorations en matière de gouvernance d’entreprise augmentent la résilience des pays émergents face aux crises financières et favorisent la profondeur et la liquidité des marchés de capitaux, leur permettant de mieux absorber les chocs
« La gouvernance d’entreprise accroît également l’efficience des marchés boursiers, ce qui rend le cours des actions moins sensible aux chocs externes et réduit le risque de krach », explique Gaston Gelos, chef de la Division analyse de la stabilité financière mondiale du FMI.
En outre, les entreprises mal gouvernées voient le cours de leurs actions baisser plus fortement en cas de turbulences sur les marchés financiers, comme au moment du référendum britannique sur le Brexit (graphique 2).
D’après le nouvel indicateur de gouvernance à l’échelle de l’entreprise créé par le FMI, passer de la valeur la plus basse à la plus haute diminue d’environ 50 %, en moyenne, l’effet d’un choc mondial pour les entreprises des pays émergents.
« Dans les pays émergents dotés d’une meilleure gouvernance d’entreprise et d’une protection des investisseurs plus importante, les entreprises ont généralement des bilans plus solides », indique Selim Elekdag, l’auteur principal du rapport. « En particulier, les entreprises mieux gouvernées affichent en règle générale des ratios d’endettement à court terme et des probabilités de défaut plus faibles et elles sont capables d’emprunter à long terme. »
L’application des régimes, la transparence et les droits de l’ensemble des investisseurs sont essentiels
Les gains en termes de stabilité financière associés à l’amélioration de la gouvernance d’entreprise plaident en faveur de nouvelles réformes. Bien qu’il n’y existe pas de modèle unique, les bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise ont des caractéristiques communes.
« Tous les pays émergents devraient poursuivre les réformes de leurs cadres juridiques, réglementaires et institutionnels afin de renforcer l’efficacité et l’application des cadres de gouvernance d’entreprise », précise Selim Elekdag.
La plupart des pays émergents devraient continuer de consolider les droits des investisseurs extérieurs, en particulier ceux des actionnaires minoritaires. Nombre d’entre eux devraient aligner leurs obligations d’information sur les meilleures pratiques internationales. Favoriser une plus grande indépendance des conseils devrait également avoir des retombées positives.
Le FMI publiera de nouveaux travaux issus de la nouvelle édition du Rapport sur la stabilité financière dans le monde le 5 octobre.