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La transformation démographique en Afrique pourrait très bien modifier l’ordre mondial

En novembre dernier, la population mondiale a franchi le cap des 8 milliards d’habitants. Plus récemment, en avril, l’Inde a devancé la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde. Mais c’est l’Afrique et sa population en plein essor qui mérite le plus d’attention : sa transformation démographique pourrait remodeler le continent, voire le monde entier.

Estimée à 140 millions d’habitants en 1900, la population de l’Afrique représentait alors 9 % de la population mondiale, une proportion qui a doublé depuis. Sous l’effet conjugué d’une baisse de la mortalité et d’un taux de natalité parmi les plus élevés au monde, sa population totale a en effet été multipliée par 10 : elle s’élève aujourd’hui à plus de 1,4 milliard d’habitants.

D’après les prévisions de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Afrique comptera près de 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050. Autrement dit, plus de 25 % de la population mondiale sera africaine. La croissance de sa population ralentira par la suite, mais l’Afrique restera de loin le principal moteur de croissance démographique mondiale : elle devrait représenter près de 40 % de la population mondiale d’ici la fin du siècle.

L’ONU prévoit que huit pays seulement seront à l’origine de plus de la moitié de l’augmentation de la population mondiale au cours des 30 prochaines années ; cinq d’entre eux se situent en Afrique. La population en âge de travailler dans ces pays africains, et dans de nombreux autres pays du continent, augmentera plus rapidement que tout autre groupe d’âge.

L’ONU prévoit que huit pays seulement seront à l’origine de plus de la moitié de l’augmentation de la population mondiale

Cette évolution prévue de la population

Cette évolution prévue de la population et le dividende démographique potentiel pour ces pays pourraient avoir de profondes conséquences économiques et même modifier l’ordre mondial. Certains d’entre eux pourraient émerger en tant que grandes puissances sur l’échiquier mondial.

ANDREW STANLEY est membre de l’équipe de Finances & Développement.

Les opinions exprimées dans la revue n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique du FMI.