Afrique subsaharienne
Perspectives économiques régionales : Les flux de capitaux et l’avenir de l’emploi
octobre 2018
Texte integral Approche pays
Document d’information et appendice
statistique (en anglais)
Podcast
Les perspectives macroéconomiques de l’Afrique subsaharienne continuent de s’affermir. La croissance devrait passer de 2,7 % en 2017 à 3,1 % en 2018, grâce à des ajustements des politiques nationales et à un environnement extérieur favorable, notamment la persistance d’une croissance soutenue de l’économie mondiale, la hausse des prix des produits de base et des conditions de financement extérieur accommodantes. Si les déséquilibres budgétaires sont maîtrisés dans bon nombre de pays, l’ajustement a généralement résulté d’une hausse des recettes tirées des produits de base et de fortes compressions des dépenses d’équipement, et la mobilisation des recettes intérieures n’a guère progressé. À moyen terme, et à politiques économiques inchangées, la croissance devrait s’accélérer pour avoisiner 4 %, soit un niveau trop bas pour créer le nombre d’emplois nécessaires afin d’absorber les nouveaux arrivants qui sont attendus sur les marchés du travail. Les perspectives sont exposées à des risques de dégradation considérables, en particulier l’incertitude élevée qui plane sur l’économie mondiale. Pour protéger la reprise et accélérer la croissance à moyen terme, il convient de réduire la vulnérabilité liée à la dette et de créer un espace budgétaire en améliorant davantage la mobilisation des recettes intérieures et en prenant des mesures qui permettront de réaliser une croissance vigoureuse, durable et inclusive.
1. Reprise et risques croissants
TextLes résultats macroéconomiques en Afrique subsaharienne continuent de s’améliorer grâce aux ajustements opérés au niveau national et à un contexte extérieur favorable, marqué, entre autres, par le maintien d’une croissance régulière de l’économie mondiale, l’augmentation des prix des produits de base et des conditions financières extérieures accommodantes. La croissance devrait passer de 2,7 % en 2017 à 3,1 % en 2018, l’inflation recule, et les déséquilibres budgétaires sont maîtrisés dans de nombreux pays.
2. Flux de capitaux vers l’Afrique subsaharienne : causes et conséquences
TextDans le sillage de la crise financière mondiale, les flux de capitaux non officiels vers l’Afrique subsaharienne (AfSS) ont augmenté de manière spectaculaire1. Alors que l’aide publique au développement acheminée vers la région tend à diminuer, ces flux non officiels pourraient fournir les financements indispensables aux initiatives de développement et stimuler la croissance économique et le bien-être. Des entrées abondantes pourraient toutefois poser problème sur le plan macroéconomique et menacer la stabilité économique, en créant des risques de surchauffe économique, de surévaluation monétaire et de flambées du crédit intérieur et des prix des actifs. En l’absence de cadres budgétaires et macroprudentiels adaptés, elles pourraient encourager un endettement excessif des secteurs public et privé et accentuer les asymétries de devises, d’échéances et de structure du capital dans les bilans, ce qui fragiliserait les pays destinataires en cas de retraits soudains des capitaux dus à des facteurs exogènes.
3. L’avenir de l’emploi en Afrique subsaharienne
TextLa vague actuelle d’avancées technologiques devrait bouleverser les marchés du travail aux niveaux national et mondial. Par le passé, les périodes de changement technologique ont conduit à une amélioration des niveaux de vie, mais les périodes de transition étaient marquées par des craintes quant à l’avenir du travail, car de nouveaux et différents emplois tardaient à remplacer ceux devenus obsolètes. Aujourd’hui, on craint les bouleversements de la quatrième révolution industrielle : la technologie remplace les travailleurs et cela pourrait entraîner une baisse de la part des revenus du travail et une augmentation des inégalités1. Si la plupart des pays se confrontent à cette vague de changements technologiques à un moment où leur population active diminue, et accueillent ainsi favorablement la possibilité de maintenir ou d’accroître leur niveau de production avec moins de travailleurs, en Afrique subsaharienne, où la population active continue d’augmenter rapidement, les pays se heurtent à un défi bien différent.