Le conseil d’administration du FMI achève les deuxièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit et la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité avec la République islamique de Mauritanie

le 4 juin 2024

  • Le conseil d’administration du FMI a achevé aujourd’hui les deuxièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) avec la République islamique de Mauritanie. La conclusion de ces revues permet aux autorités de tirer l’équivalent de 21,3 millions de DTS (environ 36,84 millions de dollars). Les résultats attendus des programmes appuyés par le FMI dans le cadre des accords au titre de la FEC et du MEDC et de l’accord au titre de la FRD sont en bonne voie.
  • La croissance économique devrait s’améliorer en 2024, tandis que l’inflation a considérablement ralenti. Les perspectives économiques demeurent toutefois incertaines.
  • La poursuite de la mise en œuvre des programmes appuyés par la FEC et par le MEDC, ainsi que des mesures de réforme ambitieuses, soutenues par l’accord au titre de la FRD, pour remédier aux vulnérabilités au changement climatique, contribuera à aider la Mauritanie à surmonter ses difficultés à moyen et à long terme et à mobiliser des financements supplémentaires de la part des bailleurs de fonds et du secteur privé.

Washington. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui les deuxièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) [1] et de la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) [2] avec la République islamique de Mauritanie. La conclusion de ces revues permet un décaissement immédiat de 21,3 millions de DTS (environ 36,84 millions de dollars), dont 2,15 millions de DTS (environ 3,72 millions de dollars) au titre de la FEC, 4,29 millions de DTS (environ 7,42 millions de dollars) au titre du MEDC, et 14,86 millions de DTS (environ 25,70 millions de dollars) au titre de la FRD. Le Conseil d’administration a pris sa décision selon la procédure de défaut d’opposition[3].

La performance des programmes appuyés par le FMI dans le cadre des accords FEC/MEDC et de l’accord au titre de la FRD est en bonne voie et leur mise en œuvre est satisfaisante. Tous les critères de performance quantitatifs (CPQ) à fin décembre ont été respectés, à l’exception du déficit du solde primaire hors industries extractives, qui a été manqué de peu en raison d’un décaissement imprévu en décembre d'un prêt à l’ANSADE (Agence Nationale de la Statistique et de l'Analyse Démographique), pour lequel le conseil d’administration a consenti à une dérogation pour non-respect. Les repères structurels de décembre 2023 et de mars 2024 ont été réalisés. La mesure de réforme à fin avril 2024 de l’accord au titre de la FRD a également été accomplie.

La croissance économique devrait atteindre 4,3 % en 2024, contre 3,4 % en 2023, tirée par le secteur non extractif. L’inflation a considérablement ralenti, s’établissant à 2,7 % en mars 2024, contre 8,2 % en mars 2023, conséquence de la baisse des prix des matières premières et du resserrement de la politique monétaire. À fin 2023, le solde budgétaire primaire non extractif, dons compris, représentait -5,3 % du PIB (par rapport à -7,6 % en 2022). Selon les estimations, le déficit du compte courant aurait été ramené à 10,0 % du PIB en 2023 (contre 14,6 % à fin 2022). Les réserves de change se sont stabilisées et se situent à un niveau adéquat de 2,0 milliards de dollars en 2023 (soit 6,3 mois d’importations potentielles non extractives).

Les perspectives économiques demeurent incertaines. Une escalade des tensions géopolitiques, qui se traduirait par de nouveaux chocs sur les termes de l’échange, pourrait avoir des répercussions en Mauritanie. Les catastrophes climatiques pourraient endommager les infrastructures, détruire les terres arables et réduire la production agricole, ce qui maintiendrait l’insécurité alimentaire à un niveau relativement élevé. De nouveaux retards s’agissant du début de l’exploitation gazière dans le cadre du projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA) et/ou des fluctuations défavorables des cours sur les marchés des matières premières pourraient réduire les recettes budgétaires, accroître les besoins de financement extérieur et aggraver le profil de la dette à moyen terme. Du côté positif, la mise en œuvre des phases futures du projet GTA ou d’autres grands projets miniers améliorerait la croissance économique et la balance des paiements.

La poursuite de la mise en œuvre des programmes appuyés par la FEC et par le MEDC, ainsi que des mesures de réforme ambitieuses, soutenues par l’accord au titre de la FRD, pour remédier aux vulnérabilités au changement climatique, contribuera à aider la Mauritanie à surmonter ses difficultés à moyen et à long terme et à mobiliser des financements supplémentaires de la part des bailleurs de fonds et du secteur privé. Les programmes visent en particulier à maintenir les réserves au-dessus du seuil d’adéquation au cours de la phase d’assouplissement progressif du taux de change, à renforcer les cadres de politiques et à promouvoir une croissance durable et inclusive. Les accords contribueront également au développement du capital humain, à la croissance du secteur privé et à la réduction de la pauvreté, et relever les défis du changement climatique.


Mauritanie : principaux indicateurs économiques, 2022-24

Taux de pauvreté : 33,6 % (2021)

Quote-part : 128,8 millions de DTS

Population : 4,8 millions (2022)

Principales exportations : minerai de fer, poisson, or

2022

2023

2024

Proj.

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Comptes nationaux et prix

PIB réel

6,4

3,4

4,3

PIB réel, y compris industries extractives

18,3

10,9

2,6

PIB réel, hors industries extractives

3,3

1,7

4,7

Déflateur du PIB

1,9

2,7

4,4

Prix à la consommation (fin de période)

11,0

1,6

4,0

(en pourcentage du PIB hors industries extractives, sauf indication contraire)

Opérations de l’administration centrale

Recettes et dons

24,5

22,9

23,6

Hors industries extractives

17,8

17,3

18,6

Taxes et impôts

13,1

12,8

14,0

Industries extractives

5,0

3,7

3,1

Dons

1,8

1,8

1,9

Dépenses et prêts nets

28,1

25,4

25,2

Courantes

16,9

16,6

15,7

Équipement

11,3

8,8

9,5

Solde primaire (hors dons)

-4,4

-3,4

-2,5

Solde global (en pourcentage du PIB)

-3,6

-2,5

-1,6

Dette du secteur public (en pourcentage du PIB) 1/ 2/

47,5

47,9

44,5

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

2,8

4,7

5,3

Crédit au secteur privé

13,0

5,2

7,3

Balance des paiements

Solde des transactions courantes (en pourcentage du PIB)

-14,6

-10,0

-7,9

Hors importations de biens d’équipement financées sur ressources extérieures

-0,8

-1,6

-1,8

Réserves officielles brutes (en millions de dollars, fin de période) 3/

1 877

2 032

1 976

En mois d’importations prospectives hors industries extractives

6,2

6,3

6,4

Dette publique extérieure (en millions de dollars) 2/

3 970

4 033

4 025

En pourcentage du PIB

40,7

38,5

38,0

Taux de change effectif réel

...

Postes pour mémoire :

PIB nominal (en millions de dollars)

9 763

10 481

10 589

Prix du minerai de fer (dollars/tonne)

120,7

120,3

128,4

Sources : autorités mauritaniennes ; estimations et projections des services du FMI.

1/ Y compris dette publique envers la banque centrale reconnue en 2018.

2/ À partir de 2021, y compris la dette renégociée, précédemment passive, envers le Koweït.

3/ Hors recettes tirées du Fonds national de revenus des hydrocarbures.



[1] Approuvé par le conseil d’administration du FMI le 25 janvier 2023 pour un montant de 64,40 millions de DTS (environ 86,9 millions de dollars) (voir le communiqué de presse n° 23/15).

[2] Approuvé par le conseil d’administration du FMI le 19 décembre 2023 pour un montant de 193,2 millions de DTS (environ 258,21 millions de dollars).

[3] Le conseil d’administration arrête ses décisions selon la procédure dite du défaut d’opposition lorsqu’il convient qu’une proposition peut être examinée sans réunion formelle.

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