Le conseil d’administration du FMI approuve une aide d’urgence à hauteur de 67,38 millions de dollars en faveur de la Guinée équatoriale pour lui permettre de faire face à la pandémie de COVID-19 et aux conséquences d’explosions accidentelles

le 15 septembre 2021

  • Le conseil d’administration du FMI a accédé à la demande de la Guinée équatoriale, qui a sollicité une aide d’urgence d’un montant correspondant à environ 67,38 millions de dollars au titre de l’instrument de financement rapide.
  • La pandémie et les explosions de Bata ont infligé de lourdes pertes à l’économie de la Guinée équatoriale, nettement détérioré ses perspectives économiques à court terme, ravivé les tensions financières et économiques, et gravement compromis les moyens d’existence d'une bonne partie de la population.
  • Les autorités sont déterminées à prendre des mesures supplémentaires pour surmonter les difficultés qu'elles rencontrent dans les domaines de la gouvernance macroéconomique et de la corruption.

Washington. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un décaissement de 47,25 millions de DTS (soit environ 67,38 millions de dollars, 30 % de la quote-part) au titre de l’ instrument de financement rapide (IFR). Ce décaissement permettra de couvrir les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements générés par la pandémie de COVID-19 et les explosions de Bata du mois de mars, et aidera à mobiliser des financements extérieurs supplémentaires, tout en consolidant les réserves régionales de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

La pandémie de COVID-19 et les explosions de Bata ont causé un préjudice considérable à l’économie de la Guinée équatoriale : elles ont accru les besoins de financement extérieur de la balance des paiements de 625 millions de dollars (5 % du PIB) en 2021-22 selon les projections ( par rapport au niveau prévu dans le programme appuyé le MEDC ). Les autorités ont opportunément relevé le niveau des dépenses de santé de première ligne, notamment en achetant un nombre important de doses de vaccin, et ont fourni des aides sociales aux ménages durement touchés par la pandémie et les explosions de Bata.

Tout en faisant face à ces deux crises, les autorités ont pris une première mesure importante face aux problèmes de gouvernance macroéconomique et de corruption, en adoptant une loi anticorruption conforme aux bonnes pratiques internationales en la matière. Pour accroître la transparence, elles ont ouvert deux comptes-séquestres auprès de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), aux fins des dépenses liées à la pandémie et à la situation d’urgence occasionnée par les explosions de Bata, et procèdent à des vérifications de ces mêmes dépenses.

Le FMI se tient prêt à fournir des conseils et à apporter une assistance supplémentaire à la Guinée équatoriale tandis qu'elle fait face aux répercussions de la pandémie et des explosions de Bata, notamment en poursuivant la coopération au titre du programme appuyé par le MEDC .

À l’issue des délibérations du conseil d’administration sur la Guinée équatoriale, M. Bo Li, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Les explosions de Bata et la pandémie de COVID-19 en cours ont infligé de lourdes pertes humaines et économiques à la Guinée équatoriale. Les autorités prennent des mesures pour limiter et atténuer les répercussions de ces chocs sur les couches les plus vulnérables de la population, et pour réduire leurs répercussions sur l’activité économique. Elles ont accru les dépenses sociales et de santé de première ligne et ont accordé un allégement fiscal limité et provisoire au secteur privé, afin d’atténuer les conséquences défavorables pour l’activité et l’emploi.

« Il est essentiel de remédier à des difficultés de longue date en matière de gouvernance macroéconomique et de corruption pour garantir une croissance inclusive. Les autorités ont déjà pris quatre mesures préalables. Elles ont adopté une loi anticorruption, conformément à leurs obligations en tant que signataires de la convention des Nations Unies contre la corruption. Elles ont également fait procéder à des audits des dépenses liées à la pandémie et à la situation d’urgence occasionnée par les explosions de Bata, ont ouvert deux comptes-séquestres auprès de la BEAC pour les dépenses d’urgence, et se sont engagées à adopter de bonnes pratiques en matière de marchés publics. Il est essentiel de continuer de mettre en œuvre ces mesures pour que les dépenses liées à la pandémie et à la reconstruction portent leurs fruits.

« Pour préserver la stabilité macroéconomique, favoriser une croissance inclusive et combattre la corruption, les autorités doivent accélérer le rythme des réformes dans le cadre du programme appuyé par le MEDC. Les progrès accomplis récemment s’agissant de certaines réformes de gouvernance sont les bienvenus, mais il faut poursuivre dans cette voie, et les réformes associées au programme appuyé par le MEDC doivent être pleinement appliquées.

« Il importe que les autorités tiennent leur engagement en établissant et en publiant une liste de biens publics d’importance susceptibles d’être privatisés, et en adoptant dès que possible des réglementations conformes à la loi anticorruption et établissant un régime de déclaration du patrimoine des fonctionnaires, ainsi que des règles de gouvernance pour la commission anticorruption. Des mesures visant à renforcer la stabilité du secteur bancaire, comme l’apurement des arriérés intérieurs et la recapitalisation des plus grandes banques, doivent être mises en œuvre sans délai. Des mesures supplémentaires s’imposent pour sauvegarder les dépenses sociales et renforcer la protection sociale ; il est également nécessaire de poursuivre les réformes portant sur l'administration des recettes, et de mieux encadrer la gestion des finances publiques. »


Tableau 1. Guinée équatoriale : principaux indicateurs économiques et financiers, 2018-26

Est.

Est.

Est.

Projections

2018

2019

2020

2021

2022

2023

2024

2025

2026

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Production, prix et masse monétaire

PIB réel

-6,2

-6,0

-4,9

4,1

-5,6

-1,5

-1,0

-2,8

-2,1

Secteur des hydrocarbures1

-12,4

-9,3

-6,2

5,9

-12,5

-5,2

-5,5

-9,6

-9,0

Secteurs hors hydrocarbures

2,6

-1,9

-3,4

2,2

2,2

2,1

3,0

2,8

2,9

Déflateur du PIB

9,5

-2,2

-9,3

12,3

0,8

2,2

3,4

4,2

4,7

Secteur des hydrocarbures

19,8

-9,3

-27,3

36,7

-8,6

-3,7

-1,4

-1,8

-0,1

Secteurs hors hydrocarbures

-1,9

2,5

2,8

0,8

3,4

3,4

3,4

3,4

3,3

Prix à la consommation (moyenne annuelle)

1,3

1,2

4,8

0,5

3,1

3,1

3,1

3,1

3,0

Prix à la consommation (fin de période)

2,6

4,1

-0,5

3,2

3,0

3,0

3,0

3,0

3,0

Politique monétaire et de change

Monnaie au sens large

-2,5

-6,3

-7,0

10,0

5,7

5,6

6,5

6,3

6,3

Taux de change effectif nominal (dépréciation -)

3,3

-1,1

2,7

Taux de change effectif réel (dépréciation -)

2,0

-2,3

7,5

Secteur extérieur

Exportations, f.à.b.

11,9

-18,7

-35,2

44,9

-18,8

-7,5

-5,4

-9,3

-6,8

Exportations d’hydrocarbures

12,7

-18,4

-35,4

43,6

-20,1

-8,6

-6,8

-11,3

-9,2

Exportations hors hydrocarbures

-8,6

-27,9

-29,2

84,4

12,2

12,5

14,4

14,5

15,3

Importations, f.à.b.

7,3

-15,6

-24,3

24,3

-18,1

-15,1

-1,9

97,2

6,4

Termes de l’échange

14,2

-6,2

-4,3

12,2

-7,9

-4,1

-1,3

-22,8

13,8

Finances publiques

Recettes

16,8

-14,3

-33,9

35,2

-9,9

-1,0

1,5

-0,7

3,3

Dépenses

-1,0

-20,6

-17,7

26,3

-8,6

-6,2

1,0

0,3

1,8

(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Investissement et épargne

Investissement brut

12,5

7,7

5,3

11,1

12,0

11,4

11,8

25,6

27,0

Épargne nationale brute

7,2

1,7

-1,0

6,9

6,8

7,5

7,8

9,6

9,5

Finances publiques

Recettes

19,9

18,5

14,2

16,4

15,6

15,3

15,2

14,9

15,0

Dont : recettes des hydrocarbures

16,2

14,7

10,6

12,3

10,5

9,3

8,5

7,6

6,7

Recettes hors hydrocarbures

3,7

3,8

3,6

4,1

5,0

6,0

6,7

7,3

8,2

Dépenses

19,4

16,7

16,0

17,2

16,6

15,4

15,2

15,1

15,0

Solde budgétaire global (base engagements)

0,5

1,8

-1,7

-0,8

-1,0

-0,1

-0,1

-0,2

0,0

Solde budgétaire global (base caisse)2

1,3

-0,5

-3,2

-11,5

-1,0

-0,1

-0,1

-0,2

0,0

Solde primaire hors hydrocarbures3

-15,1

-12,1

-11,1

-11,5

-9,9

-7,9

-7,1

-6,4

-5,4

Encours de la dette publique4

41,2

43,0

48,9

42,7

45,4

44,4

43,5

42,8

41,4

Variation des arriérés intérieurs

0,8

-2,3

-1,4

-10,6

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Secteur extérieur

Solde des transactions courantes (y compris transferts officiels ; déficit -)

-5,3

-6,1

-6,3

-4,2

-5,2

-3,8

-4,0

-16,0

-17,4

Dette publique extérieure totale

12,6

13,9

15,3

16,1

20,6

22,0

23,7

25,7

27,1

Ratio service de la dette extérieure/exportations (en pourcentage)

3,3

6,0

7,4

5,2

7,8

8,6

9,4

11,4

15,2

Ratio service de la dette extérieure/recettes publiques (en pourcentage)

6,9

11,9

14,5

11,0

14,7

15,1

15,4

17,0

20,6

Postes pour mémoire

Réserves de change de la CEMAC

(en milliards de dollars, fin de période)5

6,6

7,4

7,8

8,9

10,3

11,5

Sans objet

Sans objet

Sans objet

(en mois d’importations provenant de l’extérieur de la zone)

2,7

3,6

3,1

3,4

3,8

4,1

4,2

4,4

Sans objet

Prix du pétrole (en dollars par baril)6

67,2

60,5

38,8

56,2

52,7

50,6

49,5

48,9

48,9

PIB nominal (en milliards de francs CFA)

7 275

6 690

5 768

6 744

6 415

6 456

6 606

6 691

6 854

PIB nominal (en milliards de dollars)

13 097

11 417

10 036

PIB hors hydrocarbures (en milliards de francs CFA)

3 855

3 875

3 849

3 964

4 191

4 426

4 714

5 012

5 328

Volume de pétrole (brut + condensats, millions de barils)

57

53

52

48

41

38

35

31

28

Taux de change (moyenne ; francs CFA/dollar)

555,4

585,9

574,8

Sources : autorités équatoguinéennes ; estimations et projections des services du FMI.

1 Pétrole, gaz naturel liquéfié, gaz de pétrole liquéfié, butane, propane et méthanol.

2 Tient compte de l’apurement ponctuel de l’encours des arriérés de paiements par titrisation en 2021.

3 Hors recettes pétrolières et intérêts reçus et payés.

4 L’encours de la dette publique englobe les arriérés intérieurs, qui représentaient 12,4 % du PIB en 2020.

5 Ce chiffre n’intègre pas l’allocation de DTS.

6 Le prix local du brut est aligné sur le cours du Brent, après décote de qualité.

Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS

ATTACHÉ DE PRESSE: Eva Graf

TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org