Les services du FMI achèvent une mission de revue en République centrafricaine

le 9 octobre 2020

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI.
  • L’équipe du FMI se félicite des progrès accomplis dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19 et la préparation des élections présidentielle et législatives de décembre prochain.
  • La pandémie et les mesures de confinement ont eu un impact important sur la croissance, l’inflation et les finances publiques.
  • Les autorités centrafricaines et l'équipe du FMI ont discuté d’un ensemble de politiques économiques et financières nécessaires à la conclusion des première et deuxième revues dans le cadre de la Facilité élargie de crédit. Ces discussions se poursuivront au cours des prochains jours.

Washington, DC: Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Édouard Martin a effectué une mission virtuelle du 28 septembre au 9 octobre 2020 pour mener des discussions dans le cadre de la première et deuxième revues du programme de réformes économiques de la République centrafricaine soutenu par la facilité élargie de crédit.

À l’issue de cette mission, M. Martin a fait la déclaration suivante :

« L’équipe du FMI se félicite des progrès accomplis par les autorités dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19. Si plus de 4,800 cas et 60 décès ont été recensés depuis que le premier cas a été confirmé en mars dernier, le nombre de nouveaux cas et celui des décès semblent avoir fortement diminué au cours des derniers mois. Nous espérons que cette amélioration s’avère durable. Il convient cependant de rester vigilant, de continuer à appliquer les gestes barrières et d’être prêt à mettre en œuvre des mesures additionnelles, le cas échéant. Dans ce contexte, et alors que la situation sécuritaire demeure tendue, la mission salue aussi les progrès accomplis dans la préparation des élections présidentielle et législatives de décembre prochain.

« La pandémie et les mesures visant à minimiser son impact sanitaire, combinées à la baisse de la demande extérieure, se sont traduites par un net ralentissement de l'activité économique au premier semestre. Les secteurs les plus affectés ont été les transports, le tourisme, l'hôtellerie, et le secteur minier. Si un début de reprise semble s’amorcer, l’activité économique devrait stagner en 2020 avant de croitre d’environ 3½ pour cent en 2021. L’inflation a augmenté sensiblement au premier semestre du fait principalement de la hausse des prix des produits alimentaires, suite à la fermeture temporaire de la frontière avec le Cameroun. La correction à la baisse de ces prix enregistrée depuis juillet devrait se poursuivre, ce qui permettrait à l’inflation de rester en deçà de 3 pour cent tant en 2020 qu’en 2021.

« En raison de l’impact du ralentissement économique sur les recettes de l’État et des dépenses supplémentaires nécessaires pour lutter contre la pandémie, le déficit budgétaire primaire intérieur devrait se situer autour de 6 pour cent du PIB cette année. Le déficit de la balance des transactions courantes devrait lui aussi se creuser en 2020, passant de 5 pour cent du PIB en 2019 à 6½ pour cent du PIB en 2020, dû principalement à la faiblesse de la demande extérieure et des transferts privés, qui ne serait compensée qu’en partie par des appuis budgétaires plus importants et la baisse de la facture pétrolière.

« Dû en grande partie à la pandémie, les autorités centrafricaines n’ont pu atteindre tous les objectifs qu’elles s’étaient fixés dans le cadre du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). La plupart de critères de réalisation quantitatifs n’ont ainsi pu être atteints et des retards importants ont été enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles.

« Les autorités centrafricaines et l'équipe du FMI ont convenu que les principaux objectifs de ce programme, tels que le maintien de la stabilité macroéconomique et de la viabilité de la dette et le rétablissement d’une croissance inclusive durable, demeurent essentiels aux efforts du gouvernement pour rétablir durablement la paix et la prospérité. Nous avons donc discuté d’un ensemble de politiques économiques et financières nécessaires à la conclusion des première et deuxième revues dans le cadre de la FEC.

« Des progrès notables ont aussi été accomplis vers la mise en œuvre des réformes structurelles retardées par la pandémie. Les discussions ont notamment porté sur la maitrise des dépenses non liées à la lutte contre la pandémie, sur les paramètres du projet de loi de finances pour 2021 et sur les réformes structurelles à mettre en œuvre au cours des douze prochains mois. Nous avons convenu que ces dernières devraient viser à améliorer les recettes intérieures et l’efficacité de la dépense publique et à renforcer la gouvernance et le climat des affaires. Ces discussions se poursuivront au cours des prochains jours.

« L'équipe tient à remercier les autorités de leur étroite collaboration et du climat d’ouverture qui a régné pendant les entretiens. »

L’équipe du FMI a rencontré le Président Touadéra, le Premier Ministre Ngrébada, le Ministre des Finances Dondra, le Ministre de l'Economie Moloua, le Ministre des Mines Mboli-Fatrane, le Ministre des Télécommunications Gourna-Zacko, le Directeur National de la BEAC Chaïbou, d'autres hauts responsables gouvernementaux et parlementaires, ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

 


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