Communiqué de presse : Le FMI prévoit que la reprise économique de l’Europe sera fragile et appelle les autorités à prendre des mesures pour assurer un redémarrage vigoureux de l’activité

le 3 octobre 2009

Communiqué de presse n° 09/332
Le 3 octobre 2009

La récession européenne paraît avoir commencé à se dissiper, mais la reprise sera vraisemblablement lente et fragile, indique le Fonds monétaire international dans l’édition d’octobre 2009 du rapport sur les Perspectives économiques régionales de l’Europe, rendu public aujourd’hui. Grâce au retour de la confiance et à un début de reprise du commerce mondial, le repli de l’activité semble s’être arrêté au milieu de l’année et devrait être suivi d’un redressement modéré en 2010, la croissance ne devant retrouver un rythme plus soutenu que par la suite, précise le rapport.

«La longue récession semble enfin commencer à se dissiper. Mais la reprise sera sans doute lente et fragile parce que le rebond de la demande asiatique ne peut guère remplacer l’appétit pour les importations dont faisaient preuve les consommateurs américains avant la crise. L’Europe ne peut compter sur les seules exportations pour relancer l’activité. De plus, le crédit demeure insuffisant, le chômage augmente et la crise a entamé le potentiel de croissance de l’Europe», a déclaré Marek Belka, Directeur du Département Europe du FMI. Dans les pays avancés, cela devrait se traduire par une décélération moyenne de 4,0 % en 2009 et une croissance de 0,5 % en 2010. Dans les pays émergents d’Europe, l’activité devrait se contracter de 6,6 % cette année, mais la plupart de ces pays devraient connaître un retour de la croissance en 2010, avec une augmentation moyenne de 1,7 % du PIB.

Le rapport appelle les décideurs à s’attacher avant tout à assurer la reprise. Dans l’immédiat, ils devraient faire preuve d’une plus grande détermination dans l’évaluation les risques de bilans des banques, et recapitaliser ou restructurer les établissements viables et organiser la fermeture des autres. «La reprise économique pourrait être plus faible qu’on ne l’espère si les problèmes du secteur financier ne sont pas réglés rapidement et de façon efficace», a déclaré M. Belka.

Les politiques macroéconomiques doivent aussi soutenir la reprise tout en préparant l’inversion des mesures adoptées pendant la crise. La fragilité de la reprise exige de poursuivre les mesures de relance prévues et de laisser jouer les stabilisateurs automatiques, mais l’action des pouvoirs publics doit s’inscrire dans la durée, ce qui suppose un vigoureux effort de rééquilibrage des finances publiques une fois que la reprise se sera confirmée. La politique monétaire devra rester accommodante, mais, une fois que les conditions financières se seront normalisées et que la reprise sera bien établie, il conviendra d’inverser les interventions exceptionnelles sur les marchés rendues nécessaires par la crise. Il sera essentiel que les autorités expliquent clairement leur stratégie de sortie, précise le rapport. «Il n’y a pas de repos pour les braves. En raison de la fragilité du redressement, les décideurs devront faire preuve de dextérité pour continuer à soutenir l’activité tout en se préparant à inverser les mesures extraordinaires qui ont été mises en place pendant la crise. Il faudra une bonne dose de discernement pour agir au bon moment et au rythme souhaitable», a ajouté M. Belka.

«Mais, en définitive, le plus important est de réparer au plus vite les dommages que la crise a causés à la croissance potentielle. Le seul moyen de sortir pour de bon de la crise consiste à rehausser le potentiel de croissance à long terme de l’Europe», a conclu M. Belka. Pour y parvenir, les décideurs des pays avancés doivent saisir les occasions de réformer les marchés du travail et de produits, tandis que les autorités des pays émergents doivent s’attacher à mettre en place un nouveau mode de production qui rééquilibre les sources de croissance et de financement.

Bref résumé des chapitres analytiques de l’édition d’octobre 2009 du rapport sur les Perspectives économiques régionales

Le chapitre 2, intitulé La crise et la production potentielle, examine les effets de la crise sur la production potentielle de l’Europe et conclut que les difficultés du secteur financier, la faiblesse de l’investissement et de longues périodes de chômage vont probablement freiner la croissance potentielle au cours des quelques années à venir, sans qu’il soit possible de prédire avec certitude quel poids auront ces différents facteurs. À long terme, la croissance potentielle devrait retrouver sa tendance historique dans la plupart des pays avancés, sauf dans ceux où les bénéfices intenables du secteur financier ont pu exagérer l’expansion. Dans les pays émergents d’Europe, la convergence ne pourra se poursuivre que si les entrées de capitaux reprennent durablement; il faudra pour cela instaurer un climat propice aux affaires, renforcer le cadre de la politique économique afin de réduire l’incertitude et mettre en œuvre de bonnes politiques macroéconomiques.

Le chapitre 3, intitulé Implications de la baisse de la production potentielle pour les politiques macroéconomiques, conclut que la baisse de la production potentielle et les incertitudes qui l'entourent compliquent la prise de décision en matière de politique budgétaire et monétaire dans un environnement déjà difficile, ce qui risque d’entraîner des erreurs de politique économique. Pour bien ancrer les anticipations inflationnistes, les autorités monétaires devront faire connaître clairement sur quelle appréciation de la production potentielle elles fondent leurs décisions en matière de taux d’intérêt, tout en soulignant qu’elles se tiennent prêtes à ajuster leur politique en fonction des nouvelles informations qu’elles recevront. Compte tenu du coût élevé de la crise pour les finances publiques, il est préférable que la politique budgétaire pèche par excès de prudence et qu’un rééquilibrage s’amorce dès que la reprise commence à monter en régime.

Le chapitre 4, intitulé Les politiques économiques à mener dans les pays émergents pour contrer l’accentuation des risques pendant la reprise, explique que, à la suite de la crise financière, les pays émergents d’Europe seront probablement confrontés à une hausse des primes de risque et à une conjoncture plus volatile, les investisseurs accordant une plus grande attention aux politiques menées dans chaque pays. L’adoption de politiques propres à diminuer l’incertitude concernant l’état du système financier et à réduire les mesures budgétaires discrétionnaires contribuerait grandement à apaiser les craintes et produirait un «double dividende» en améliorant les perspectives de croissance à long terme.


 
  Real GDP Growth   CPI Inflation

 

2006 2007 2008 2009 2010   2006 2007 2008 2009 2010
 

Europe 1/ 2/

4.2 3.9 1.7 -4.7 0.8   3.6 3.6 5.7 3.0 2.7

Advanced European economies 1/

3.2 2.8 0.8 -4.0 0.5   2.2 2.1 3.4 0.7 1.0

Emerging European economies 1/ 2/

7.2 6.8 4.2 -6.6 1.7   7.8 7.8 12.0 9.0 7.2

European Union 1/

3.4 3.1 1.0 -4.2 0.5   2.3 2.4 3.7 0.9 1.1

Euro area

2.9 2.7 0.7 -4.2 0.3   2.2 2.1 3.3 0.3 0.8

Austria

3.5 3.5 2.0 -3.8 0.3   1.7 2.2 3.2 0.5 1.0

Belgium

3.0 2.6 1.0 -3.2 0.0   2.3 1.8 4.5 0.2 1.0

Cyprus

4.1 4.4 3.6 -0.5 0.8   2.2 2.2 4.4 0.4 1.2

Finland

4.9 4.2 1.0 -6.4 0.9   1.3 1.6 3.9 1.0 1.1

France

2.4 2.3 0.3 -2.4 0.9   1.9 1.6 3.2 0.3 1.1

Germany

3.2 2.5 1.2 -5.3 0.3   1.8 2.3 2.8 0.1 0.2

Greece

4.5 4.0 2.9 -0.8 -0.1   3.3 3.0 4.2 1.1 1.7

Ireland

5.4 6.0 -3.0 -7.5 -2.5   2.7 2.9 3.1 -1.6 -0.3

Italy

2.0 1.6 -1.0 -5.1 0.2   2.2 2.0 3.5 0.7 0.9

Luxembourg

6.4 5.2 0.7 -4.8 -0.2   2.7 2.3 3.4 0.2 1.8

Malta

3.8 3.7 2.1 -2.1 0.5   2.6 0.7 4.7 2.1 1.9

Netherlands

3.4 3.6 2.0 -4.2 0.7   1.7 1.6 2.2 0.9 1.0

Portugal

1.4 1.9 0.0 -3.0 0.4   3.0 2.4 2.7 -0.6 1.0

Slovak Republic

8.5 10.4 6.4 -4.7 3.7   4.5 2.7 4.6 1.5 2.3

Slovenia

5.9 6.8 3.5 -4.7 0.6   2.5 3.6 5.7 0.5 1.5

Spain

4.0 3.6 0.9 -3.8 -0.7   3.6 2.8 4.1 -0.3 0.9

Other EU advanced economies

                     

Denmark

3.3 1.6 -1.2 -2.4 0.9   1.9 1.7 3.4 1.7 2.0

Sweden

4.2 2.6 -0.2 -4.8 1.2   1.5 1.7 3.3 2.2 2.4

United Kingdom

2.9 2.6 0.7 -4.4 0.9   2.3 2.3 3.6 1.9 1.5

New EU countries 1/

6.6 6.0 4.0 -4.3 0.7   3.2 4.3 6.5 3.4 2.2

Bulgaria

6.3 6.2 6.0 -6.5 -2.5   7.4 7.6 12.0 2.7 1.6

Czech Republic

6.8 6.1 2.7 -4.3 1.3   2.5 2.9 6.3 1.0 1.1

Estonia

10.0 7.2 -3.6 -14.0 -2.6   4.4 6.6 10.4 0.0 -0.2

Hungary

3.9 1.2 0.6 -6.7 -0.9   3.9 7.9 6.1 4.5 4.1

Latvia

12.2 10.0 -4.6 -18.0 -4.0   6.6 10.1 15.3 3.1 -3.5

Lithuania

7.8 8.9 3.0 -18.5 -4.0   3.8 5.8 11.1 3.5 -2.9

Poland

6.2 6.8 4.9 1.0 2.2   1.0 2.5 4.2 3.4 2.6

Romania

7.9 6.2 7.1 -8.5 0.5   6.6 4.8 7.8 5.5 3.6

Non-EU advanced economies

                     

Iceland

4.3 5.6 1.3 -8.5 -2.0   6.8 5.0 12.4 11.7 4.4

Israel

5.3 5.2 4.0 -0.1 2.4   2.1 0.5 4.6 3.6 2.0

Norway

2.3 3.1 2.1 -1.9 1.3   2.3 0.7 3.8 2.3 1.8

Switzerland

3.6 3.6 1.8 -2.0 0.5   1.0 0.7 2.4 -0.4 0.5

Other emerging economies

                     

Albania

5.5 6.3 6.8 0.7 2.2   2.4 2.9 3.4 1.7 2.0

Belarus

10.0 8.6 10.0 -1.2 1.8   7.0 8.4 14.8 13.0 8.3

Bosnia and Herzegovina

6.9 6.8 5.5 -3.0 0.5   6.1 1.5 7.4 0.9 1.6

Croatia

4.7 5.5 2.4 -5.2 0.4   3.2 2.9 6.1 2.8 2.8

Macedonia, FYR

4.0 5.9 4.9 -2.5 2.0   3.2 2.3 8.3 -0.5 2.0

Moldova

4.8 3.0 7.2 -9.0 0.0   12.7 12.4 12.7 1.4 7.7

Montenegro

8.6 10.7 7.5 -4.0 -2.0   2.1 3.5 9.0 3.4 2.1

Russia

7.7 8.1 5.6 -7.5 1.5   9.7 9.0 14.1 12.3 9.9

Serbia

5.2 6.9 5.4 -4.0 1.5   12.7 6.5 11.7 9.9 7.3

Turkey

6.9 4.7 0.9 -6.5 3.7   9.6 8.8 10.4 6.2 6.8

Ukraine

7.3 7.9 2.1 -14.0 2.7   9.1 12.8 25.2 16.3 10.3
 

Source: IMF, World Economic Outlook.
1/ Average weighted by PPP GDP.
2/ Montenegro is excluded from the aggregate calculations.

Table 1. European Countries: Real GDP Growth and CPI Inflation, 2006–10
(Percent)

 
  Real GDP Growth   CPI Inflation

 

2006 2007 2008 2009 2010   2006 2007 2008 2009 2010
 

Europe 1/ 2/

4.2 3.9 1.7 -4.7 0.8   3.6 3.6 5.7 3.0 2.7

Advanced European economies 1/

3.2 2.8 0.8 -4.0 0.5   2.2 2.1 3.4 0.7 1.0

Emerging European economies 1/ 2/

7.2 6.8 4.2 -6.6 1.7   7.8 7.8 12.0 9.0 7.2

European Union 1/

3.4 3.1 1.0 -4.2 0.5   2.3 2.4 3.7 0.9 1.1

Euro area

2.9 2.7 0.7 -4.2 0.3   2.2 2.1 3.3 0.3 0.8

Austria

3.5 3.5 2.0 -3.8 0.3   1.7 2.2 3.2 0.5 1.0

Belgium

3.0 2.6 1.0 -3.2 0.0   2.3 1.8 4.5 0.2 1.0

Cyprus

4.1 4.4 3.6 -0.5 0.8   2.2 2.2 4.4 0.4 1.2

Finland

4.9 4.2 1.0 -6.4 0.9   1.3 1.6 3.9 1.0 1.1

France

2.4 2.3 0.3 -2.4 0.9   1.9 1.6 3.2 0.3 1.1

Germany

3.2 2.5 1.2 -5.3 0.3   1.8 2.3 2.8 0.1 0.2

Greece

4.5 4.0 2.9 -0.8 -0.1   3.3 3.0 4.2 1.1 1.7

Ireland

5.4 6.0 -3.0 -7.5 -2.5   2.7 2.9 3.1 -1.6 -0.3

Italy

2.0 1.6 -1.0 -5.1 0.2   2.2 2.0 3.5 0.7 0.9

Luxembourg

6.4 5.2 0.7 -4.8 -0.2   2.7 2.3 3.4 0.2 1.8

Malta

3.8 3.7 2.1 -2.1 0.5   2.6 0.7 4.7 2.1 1.9

Netherlands

3.4 3.6 2.0 -4.2 0.7   1.7 1.6 2.2 0.9 1.0

Portugal

1.4 1.9 0.0 -3.0 0.4   3.0 2.4 2.7 -0.6 1.0

Slovak Republic

8.5 10.4 6.4 -4.7 3.7   4.5 2.7 4.6 1.5 2.3

Slovenia

5.9 6.8 3.5 -4.7 0.6   2.5 3.6 5.7 0.5 1.5

Spain

4.0 3.6 0.9 -3.8 -0.7   3.6 2.8 4.1 -0.3 0.9

Other EU advanced economies

                     

Denmark

3.3 1.6 -1.2 -2.4 0.9   1.9 1.7 3.4 1.7 2.0

Sweden

4.2 2.6 -0.2 -4.8 1.2   1.5 1.7 3.3 2.2 2.4

United Kingdom

2.9 2.6 0.7 -4.4 0.9   2.3 2.3 3.6 1.9 1.5

New EU countries 1/

6.6 6.0 4.0 -4.3 0.7   3.2 4.3 6.5 3.4 2.2

Bulgaria

6.3 6.2 6.0 -6.5 -2.5   7.4 7.6 12.0 2.7 1.6

Czech Republic

6.8 6.1 2.7 -4.3 1.3   2.5 2.9 6.3 1.0 1.1

Estonia

10.0 7.2 -3.6 -14.0 -2.6   4.4 6.6 10.4 0.0 -0.2

Hungary

3.9 1.2 0.6 -6.7 -0.9   3.9 7.9 6.1 4.5 4.1

Latvia

12.2 10.0 -4.6 -18.0 -4.0   6.6 10.1 15.3 3.1 -3.5

Lithuania

7.8 8.9 3.0 -18.5 -4.0   3.8 5.8 11.1 3.5 -2.9

Poland

6.2 6.8 4.9 1.0 2.2   1.0 2.5 4.2 3.4 2.6

Romania

7.9 6.2 7.1 -8.5 0.5   6.6 4.8 7.8 5.5 3.6

Non-EU advanced economies

                     

Iceland

4.3 5.6 1.3 -8.5 -2.0   6.8 5.0 12.4 11.7 4.4

Israel

5.3 5.2 4.0 -0.1 2.4   2.1 0.5 4.6 3.6 2.0

Norway

2.3 3.1 2.1 -1.9 1.3   2.3 0.7 3.8 2.3 1.8

Switzerland

3.6 3.6 1.8 -2.0 0.5   1.0 0.7 2.4 -0.4 0.5

Other emerging economies

                     

Albania

5.5 6.3 6.8 0.7 2.2   2.4 2.9 3.4 1.7 2.0

Belarus

10.0 8.6 10.0 -1.2 1.8   7.0 8.4 14.8 13.0 8.3

Bosnia and Herzegovina

6.9 6.8 5.5 -3.0 0.5   6.1 1.5 7.4 0.9 1.6

Croatia

4.7 5.5 2.4 -5.2 0.4   3.2 2.9 6.1 2.8 2.8

Macedonia, FYR

4.0 5.9 4.9 -2.5 2.0   3.2 2.3 8.3 -0.5 2.0

Moldova

4.8 3.0 7.2 -9.0 0.0   12.7 12.4 12.7 1.4 7.7

Montenegro

8.6 10.7 7.5 -4.0 -2.0   2.1 3.5 9.0 3.4 2.1

Russia

7.7 8.1 5.6 -7.5 1.5   9.7 9.0 14.1 12.3 9.9

Serbia

5.2 6.9 5.4 -4.0 1.5   12.7 6.5 11.7 9.9 7.3

Turkey

6.9 4.7 0.9 -6.5 3.7   9.6 8.8 10.4 6.2 6.8

Ukraine

7.3 7.9 2.1 -14.0 2.7   9.1 12.8 25.2 16.3 10.3
 

Source: IMF, World Economic Outlook.
1/ Average weighted by PPP GDP.
2/ Montenegro is excluded from the aggregate calculations.




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