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Le FMI et société civile

Lettre de Sierra Leone — Rencontre entre les OSC et la mission du FMI

12 novembre 2007

Alvin Hilaire, Représentant résident du FMI à Freetown (Sierra Leone) et Conakry (Guinée

Après une décennie de guerre civile et de reconstruction, la réouverture en mai du bureau du représentant résident du FMI en Sierra Leone a facilité la reprise du dialogue avec les organisations de la société civile (OSC). Le 12 novembre, des représentants de neuf OSC ont rencontré, à la demande d'ActionAid, une mission du FMI dirigée par Norbert Toé. Les représentants des organisations suivantes ont participé à la rencontre : Campaign for Good Governance, Centre for the Coordinating of Youths Activities, Christian Aid, Civil Society Movement Sierra Leone, Green Scenery, National Advocacy Coalition on the Extractives et Sierra Leone Teachers Union.

Au nombre des questions abordées à cette occasion, mentionnons :

  • Les programmes du FMI sont tous coulés dans le même moule et imposent aux pays un objectif d'inflation de 5 % qui étouffe la croissance. La mission a fait remarquer que chaque programme du FMI est adapté au contexte national. Les objectifs d'inflation varient et sont souvent supérieurs à 5 %. Dans le cas de la Sierra Leone, le taux d'inflation projeté s'établissait en moyenne à 9,3 % pour 2007 et à 8 % pour 2008 (contre 12,2 % en 2006).
  • Les entretiens avec la Sierra Leone sur la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) manquent de transparence, et le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), qui appuie la FRPC, ne représente pas pleinement les vues des OSC. Il a été proposé que les OSC soient informées à l'avance de l'arrivée de la mission et que le FMI incite les autorités à consulter la société civile plus souvent. La mission a vivement recommandé aux OSC de ne pas relâcher les pressions sur les autorités afin que le déroulement des entretiens sur la FRPC soit transparent (la FRPC de la Sierra Leone couvre la période mai 2006–mai 2009), d'étudier attentivement la documentation du programme (qui est en grande partie du domaine public) et de participer aux consultations sur le prochain DSRP.
  • Les programmes du FMI limitent à l'excès les salaires des enseignants et les dépenses sociales. Les représentants des OSC ont reconnu la nécessité de contrôler la masse salariale pour éviter que des fonctionnaires fictifs ne figurent sur les listes de paie. La mission a indiqué que la répartition des ressources entre les secteurs incombe à l'État et que le programme bénéficiant de l'appui du FMI recommande à la Sierra Leone un niveau minimal de dépenses en matière de lutte contre la pauvreté. Jusqu'ici, malheureusement, les autorités du pays ont été dans l'impossibilité de suivre cette recommandation.
  • L'Afrique est sous-représentée au sein des services du FMI, qui a ainsi une connaissance restreinte des problèmes de ce continent. La mission a fait valoir que le Conseil d'administration, la direction et les membres du FMI s'emploient à élaborer des mesures visant à renforcer la voix et la représentation des pays émergents et en développement, y compris les pays africains.
  • Le FMI doit clarifier sa position sur l'initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). L'exploitation des ressources naturelles du pays est inefficace et insuffisamment réglementée et détruit l'environnement sur une grande échelle. La mission a souligné que la mise en place d'un cadre de mise en œuvre de l'ITIE est un critère de réalisation structurel du programme appuyé par la FRPC, qui doit être respecté d'ici la fin décembre 2007.

Les représentants des OSC se sont montrés satisfaits de la franchise qui a caractérisé le dialogue et se réjouissent à l'idée de poursuivre les discussions.