Graphique de la semaine : éduquer les filles et les femmes pour plus d’égalité
IMFBlog22 août 2018
Des écolières à Valladolid, au Mexique : les politiques qui privilégient l’éducation des filles accroissent la probabilité qu’elles participent à la vie active (photo: kertu_ee/iStock by Getty Images).
Les politiques publiques ont permis d’accroître le taux d’activité des femmes, mais ces dernières représentent encore un pourcentage de la population active plus faible que les hommes dans la plupart des pays. Parmi les nombreuses politiques disponibles, par exemple l’éducation et la protection juridique, quelles sont les plus rentables pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes ?
Notre graphique de la semaine, qui repose sur une récente étude du FMI, montre que les politiques qui réduisent les écarts entre les femmes et les hommes sur le plan de l’éducation ont été les plus efficaces dans toutes les régions.
En analysant des données allant de 1980 à 2014, les auteurs de l’étude notent que l’éducation a contribué à réduire l’écart entre les femmes et les hommes davantage en Amérique du Nord (de 47 points de pourcentage) que dans n’importe quelle autre région, parce que le nombre moyen d’années de scolarité des filles est bien plus élevé. L’Europe et l’Asie centrale ont réduit l’écart de plus de 41 points de pourcentage, et l’Asie de l’Est et le Pacifique de plus de 35 points de pourcentage. Avec une réduction de 16 points de pourcentage chacune, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique subsaharienne ont le potentiel pour combler leur retard.
Pendant la période considérée, la plupart des régions ont aussi pu réduire l’écart de taux d’activité de plus de 10 points de pourcentage en moyenne grâce à leurs institutions juridiques et à l’égalité de la protection juridique des femmes. La solidité des institutions juridiques (cours suprêmes, Parlement et chef d’État), mesurée par la lutte contre la corruption et la notation du risque économique d’un pays, a contribué à accroître le taux d’activité des femmes.
L’égalité de la protection juridique des femmes, en particulier sur le plan des héritages, a contribué aussi à réduire l’écart dans ces pays. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord constituent une exception : le nombre de restrictions juridiques contre les femmes y reste en effet relativement élevé.
Les infrastructures, en particulier l’amélioration des installations d’assainissement, peuvent jouer un rôle important dans les pays moins développés. Grâce à une amélioration des installations, y compris l’accès à l’eau courante et à l’électricité, les travaux ménagers nécessitent moins de temps, et les possibilités de participer au marché du travail augmentent. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne ont le potentiel pour combler leur retard par rapport aux autres régions.
Si les écarts entre les hommes et les femmes ont été réduits considérablement ces dernières années, ces dernières ne participent pas à la vie active autant que les hommes dans la plupart des pays. L’accès d’une femme à l’éducation, aux services sociaux et financiers, et à la protection juridique reste limité au mieux, surtout dans les pays émergents et les pays à faible revenu.
Il en résulte moins de pouvoir économique pour les femmes, une épargne et des retraites plus basses, ainsi qu’une croissance et un développement économique plus faibles dans ces pays.
Les politiques publiques peuvent largement contribuer à réduire les écarts de taux d’activité entre les femmes et les hommes, par exemple :
Éducation |
Les filles doivent aller à l’école et y rester. |
Politique budgétaire |
Améliorer les infrastructures, surtout les installations d’assainissement dans les pays à faible revenu. |
Campagnes d’information et politique sociale |
Réduire les taux de fécondité des adolescentes et l’âge du mariage pour que les jeunes filles restent à l’école. |
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