Perspectives économiques régionales

Une éclaircie à l’horizon ?

octobre 2023

À peine au sortir de la pandémie de COVID-19, les pays ont subi le ralentissement de l’économie mondiale,une inflation planétaire, un renchérissement des emprunts et une crise du coût de la vie. Dans bien des cas, l’inflation demeure trop forte, les coûts de l’emprunt restent élevés, les pressions sur les taux de change persistent et l’instabilité politique continue de soulever des inquiétudes. Pour assurer que le rebond qui se profile soit davantage qu’une embellie passagère, il importe que les autorités se gardent d’assouplir prématurément leurs politiques de stabilisation, tout en mettant en oeuvre des réformes qui permettront à la fois de récupérer le terrain perdu après quatre ans de crise et de créer des marges de manoeuvre supplémentaires pour répondre de toute urgence aux besoins de développement de la région.

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Chapitres

L’Afrique subsaharienne et la Chine : des relations économiques à la croisée des chemins

L’Afrique subsaharienne a tissé des liens économiques généralement bénéfiques avec la Chine au cours des 20 dernières années. La Chine est devenue son premier partenaire commercial, un bailleur de fonds de premier plan et une source considérable d’investissements directs étrangers (IDE). Toutefois, ce soutien de la Chine à l’Afrique a également été critiqué. La Chine a récemment réduit ses activités de financement en Afrique subsaharienne, dans un contexte où sa croissance ralentit et son appétit pour le risque diminue. Ce ralentissement prévu de la croissance de la Chine à l’avenir risque de pénaliser ses partenaires commerciaux d’Afrique à moyen terme, en raison essentiellement d’une baisse des échanges commerciaux. Les pays d’Afrique subsaharienne doivent donc impérativement renforcer leur résilience et mettre en oeuvre des réformes structurelles pour favoriser la diversification de leur économie, approfondir les échanges intrarégionaux, améliorer leur compétitivité et dynamiser l’activité intérieure.

Les dilemmes de l’endettement en Afrique subsaharienne : principes et arbitrages en cas de restructuration de dette

La dette publique a considérablement augmenté ces 10 dernières années en Afrique subsaharienne. Les programmes budgétaires et d’investissements publics menés par les pays pour répondre aux besoins de développement, les dérapages budgétaires et les chocs successifs, notamment la pandémie de COVID-19, les phénomènes climatiques et les catastrophes naturelles, ainsi que la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires, des carburants et des engrais après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont fait augmenter la dette. Plus récemment, le financement sur le marché s’est tari ou considérablement renchéri pour de nombreux pays de la région, car les pays avancés ont relevé les taux d’intérêt afin de lutter contre l’inflation et les investisseurs internationaux sont devenus moins enclins à prendre des risques. Les flux de financement public ont également tendance à diminuer par rapport à la taille des économies et aux besoins de financement des pays. Les possibilités de refinancer la dette arrivant à échéance se sont nettement réduites, plaçant les pays devant des choix stratégiques difficiles. Dans ce contexte, l’éventualité d’une restructuration de la dette a concentré l’attention de certains pays confrontés à la gestion de la vulnérabilité de leur dette et aux risques qui pèsent sur sa viabilité. La présente note retrace l’augmentation de la dette et l’évolution de ses caractéristiques avant d’expliquer les défis et les arbitrages liés au processus de restructuration.

Une pénurie persistante : financer le développement à l’ère de l’austérité

Sub-Saharan Africa is only now emerging from a series of unprecedented global shocks and is still in the grips of an acute funding squeeze. On the positive side, global inflation is receding, and international financial conditions are starting to ease. But the underlying funding challenge may still endure—the crisis has demonstrated the risks of relying on volatile private capital markets for development funding, while other traditional sources such as official development assistance and bilateral lending are shrinking. Funding for development seems likely to become increasingly scarce and ever more costly, making it more difficult for countries to sustain even current levels of per capita spending on priorities such as health, education, and infrastructure, much less increasing the spending required to meet the Sustainable Development Goals. But the region is far from powerless. More patient and less pro-cyclical private investment inflows remain a critical and underused resource, and there is significant scope for the region to accelerate investment-climate reforms while carefully considering the role of added public incentives. Ultimately and most important, domestic resource mobilization is the key to sustainable development. Boosting public revenues is clearly vital. But expanding the pool of private saving is also essential, and to this end, promoting financial market development and financial inclusion should also be a priority.

Numéro spécial : Afrique

Vers une croissance et une résilience plus solides

Malgré le niveau sans précédent de la contraction de l'activité observée en 2020, les mesures extraordinaires prises par les pouvoirs publics ont permis d'éviter des résultats économiques encore plus désastreux. Un an après le début de la pandémie de COVID-19, une issue à cette crise sanitaire et économique est de plus en plus visible, mais les perspectives restent très incertaines. La vigueur de la reprise dépendra dans une large mesure de la distribution rapide de vaccins efficaces dans le monde entier. Il reste beaucoup à faire pour vaincre la pandémie et éviter une augmentation persistante des inégalités au sein des pays et une divergence du revenu par habitant d'un pays à l'autre.