Le FMI Conclut avec la République Centrafricaine un Accord au Niveau des Services sur la Deuxième Revue de l’accord Facilité Elargie de Crédit (FEC)

le 20 avril 2024

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.

  • Les autorités Centrafricaines et les services du FMI sont parvenus à un accord sur les politiques économiques qui pourraient sous-tendre à l’approbation prochaine de la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) par le Conseil d’administration du FMI.
  • Malgré un contexte économique et social extrêmement difficile, la République Centrafricaine (RCA) continue de faire des progrès dans la stabilisation de son économie et l’assainissement de ses finances publiques.
  • La mise en œuvre effective des réformes, notamment dans le secteur des hydrocarbures, sera cruciale pour relever les nombreux défis économiques et sociaux auxquels font face les autorités dans un contexte de marge budgétaire limitée.

Washington, DC: Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) emmenée par M. Albert Touna Mama, a conduit des discussions avec les autorités centrafricaines, à Bangui du 03 au 12 avril 2024, puis à Washington le 18 avril 2024, au titre de la deuxième revue du programme de la RCA soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC). M. Touna Mama a fait la déclaration suivante au terme des discussions :

« La République Centrafricaine continue de faire des progrès dans la stabilisation de son économie et l’assainissement de ses finances publiques, malgré un contexte économique et social extrêmement difficile. Les recettes fiscales de l’Etat, gage de sa capacité à répondre de façon pérenne aux besoins des Centrafricains, ont progressé de 0,5% du PIB en 2023. Le retour des appuis budgétaires de la Banque Africaine de Développement et du FMI ainsi que le soutien de la Banque Mondiale, combiné à l’amélioration des perspectives de financement sur le marché régional, ont contribué à garantir la continuité budgétaire et la fourniture des services sociaux de base. La croissance économique est estimée légèrement en hausse à 0,7% en 2023 mais marquée par les difficultés d’approvisionnement du pays en hydrocarbures et en électricité, tandis que les pressions inflationnistes commencent à s’atténuer.

 

« La mise en œuvre du programme a été globalement satisfaisante, malgré quelques écueils. L’ensemble des critères quantitatifs de performance à fin décembre 2023—sur les recettes fiscales, le déficit primaire, et le financement domestique—ont été atteints. De même, les réformes attendues à fin avril—sur les menues recettes, l’interconnexion entre les impôts et les douanes, le renforcement institutionnel de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) et la relecture de la loi organique régissant la cour des comptes—sont en bonne voie. Cependant, les critères indicatifs sur le plancher de dépenses au profit des secteurs sociaux et les dépenses exécutées via la procédure dérogatoire n’ont pas été atteints, traduisant l’acuité des tensions de trésorerie de même que des contraintes structurelles dans l’exécution des dépenses.          

 

« Malgré ces progrès notoires dans l’assainissement des finances publiques, de nombreux défis économiques et sociaux restent à relever dans le court à moyen terme. Le premier est relatif à la crise que traverse le secteur de l’énergie (hydrocarbures et électricité) et dont les difficultés persistantes continuent de peser sur l’activité des entreprises et le bien-être des ménages. En outre, la succession de chocs au cours des dernières années, combinée à la faiblesse des filets sociaux, ont contribué à aggraver la crise humanitaire complexe que traverse le pays. Enfin, cette situation est exacerbée par la faiblesse des marges de manœuvre budgétaires dont dispose le gouvernement dans un contexte de risques accrus sur la dette publique.   

 

« Face à cette situation, le gouvernement centrafricain a pris une série d’engagements et de mesures d’urgences dans le cadre du programme FEC afin de remédier à la situation. Ceux-ci incluent notamment (i) l’adoption d’un plan d’action de réformes dans le secteur des hydrocarbures qui vise à mettre un terme aux difficultés d’approvisionnement, accroitre les recettes fiscales liés à ce secteur, tout en soulageant les consommateurs, (ii) une injection budgétaire au profit de la société nationale d’électricité, ENERCA, (iii) l’apurement de restes à payer au profit de certains fournisseurs de l’Etat afin de soulager le secteur privé local, et (iv) des mesures d’augmentation des recettes propres de l’Etat afin d’élargir les marges budgétaires, entre autres.     

 

« Le gouvernement continue de poursuivre d’importantes réformes dans la digitalisation et la modernisation des finances publiques, avec le déploiement en cours de nouveaux systèmes d’information et applicatifs modernes au niveau de l’administration fiscale, des Douanes, et du Trésor, entre autres initiatives, avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Au vu des enjeux actuels importants sur la gestion de la dette publique, nous encourageons les autorités à opérationnaliser au plus vite le nouveau Comité National de gestion de la Dette Publique (CNDP) présidé par le Ministre des Finances, de même que le nouveau Comité de trésorerie présidé par S.E.M, le Chef de l’Etat. L’opérationnalisation de ces cadres de concertation devrait permettre un meilleur arbitrage dans la gestion de l’espace budgétaire limité dont dispose le gouvernement.            

 

« En termes de perspectives, nous anticipons une accélération graduelle de l’activité économique aux alentours de 1,3% en 2024. Toutefois, ces perspectives de croissance dépendront de façon cruciale de la réussite de la campagne d’importation de carburants par le fleuve Oubangui ainsi que de la résorption des difficultés de fourniture en électricité. A cet effet, nous encourageons les autorités à mettre en œuvre le plan d’action convenu ainsi que de prendre toutes les mesures idoines pour garantir la réussite de cette « campagne fleuve » et garantir l’atteinte des cibles de recettes fiscales que les autorités se sont assignées dans le cadre du programme FEC.  

 

« La mission tient à remercier les autorités Centrafricaines pour leur accueil chaleureux et pour le climat d’ouverture et de franchise dans lequel les discussions se sont tenues.

 

La délégation du FMI a rencontré le Président Touadéra, le Premier Ministre Moloua, le Ministre des Finances Ndoba, le Ministre de l’Economie Filakota, le Ministre de l’Energie Piri, le Directeur National de la BEAC Chaïbou et d'autres hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants de la communauté des partenaires au développement et du secteur privé.

Département de la communication du FMI
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