Le Conseil d’Administration du FMI approuve un accord au titre de la facilité élargie de crédit d’un montant de 43 millions de dollars en faveur de l’Union des Comores

le 7 juin 2023

  • Le Conseil d’Administration du FMI approuve un accord quadriennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) de 32,04 millions de DTS (soit environ 43 millions de dollars) en faveur des Comores. Cette décision permettra de décaisser immédiatement l’équivalent de 3,56 millions de DTS (soit environ 4,76 millions de dollars).
  • Le programme soutenu par la FEC contribuera à préserver la stabilité macroéconomique des Comores et à mettre en œuvre les plans des autorités en matière d'assainissement budgétaire, de stabilisation du secteur financier et de réformes de la gouvernance et de lutte contre la corruption.
  • Les mesures du programme visent à réduire les fragilités économiques et institutionnelles et à créer un espace budgétaire pour les investissements nécessaires dans le capital humain et physique. Le soutien continu des partenaires internationaux des Comores, à la fois en termes de financement et de développement des capacités, sera essentiel pour la réussite du programme.

Washington. Le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé aujourd’hui un accord quadriennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de 32,04 millions de DTS (soit environ 43 millions de dollars) en faveur de l’Union des Comores. La décision du Conseil d’Administration autorise un décaissement immédiat de 3,56 millions de DTS (environ 4,76 millions de dollars).

L’accord au titre de la FEC fait suite à l’achèvement du programme de référence en Avril 2023 et représente le premier engagement financier avec le FMI depuis 2013. L’accord de la FEC devrait contribuer à catalyser un soutien financier bilatéral et multilatéral supplémentaire pour le programme de réformes des Comores.

Les chocs externes successifs de ces dernières années ont exacerbé les conditions économiques déjà fragiles des Comores. La flambée des prix mondiaux des produits de base et des coûts de transport en 2022 a eu de graves répercussions sur le pouvoir d'achat des ménages dans cette économie insulaire dépendante des importations et a considérablement aggravé les perspectives budgétaires. Ces chocs ont coïncidé avec une augmentation des besoins budgétaires et du service de la dette, ainsi qu'avec la fin des dispositifs d’aide accordées à la suite de la pandémie et la réduction de l'aide internationale, ce qui a considérablement renforcé les contraintes de financement.

L’accord au titre de la FEC contribue à préserver la dynamique de réforme lancée dans le cadre du programme de référence et vise à remédier aux sources de fragilité des Comores, notamment la faiblesse des recettes intérieures, la sous-capitalisation du secteur bancaire et les vulnérabilités à la corruption. Les principaux engagements des politiques comprennent (i) la mobilisation des recettes intérieures soutenue par des réformes visant à renforcer l'administration fiscale et douanière et à rationaliser les exonérations fiscales ; (ii) l'achèvement de la restructuration de la banque postale publique SNPSF et le renforcement de la supervision bancaire et des capacités de résolution de la banque centrale ; et (iii) le renforcement de la gouvernance grâce à des réformes de la gestion des finances publiques et de la lutte contre la corruption.

À l’issue de la réunion du Conseil d’Administration, M me Antoinette Sayeh, Directrice Générale Adjointe et Présidente par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« Les Comores ont subi plusieurs chocs, dont une catastrophe naturelle, au cours des dernières années. La multiplicité de ces chocs a eu un impact négatif sur la croissance économique et la viabilité budgétaire, tout en entravant la capacité du gouvernement à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Le pays est confronté à d'importants problèmes de développement dus à la faiblesse des recettes fiscales, à l'insuffisance des investissements publics dans le capital humain et physique et à la vulnérabilité aux chocs. La fragilité institutionnelle se manifeste par une faible gouvernance et une capacité limitée de mise en œuvre des politiques.

Pour s'attaquer aux problèmes structurels à long terme, les autorités comoriennes ont lancé un programme de réformes soutenu par le FMI et d'autres partenaires internationaux. Cet accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), qui s'appuie sur les progrès réalisés dans le cadre du programme de référence récemment achevé, est le premier accord au titre de la tranche supérieure de crédit conclu avec le FMI en dix ans.

Dans le cadre du programme de la FEC, les autorités entendent s'attaquer aux faiblesses structurelles à long terme telles que l'insuffisance des recettes fiscales, la sous-capitalisation du système bancaire et les vulnérabilités liées à la corruption, qui constituent des obstacles à la capacité du gouvernement d'investir dans le capital humain et physique et à la capacité du secteur privé de prospérer. L'assainissement budgétaire visant à réduire les risques liés à la viabilité de la dette et à créer une marge de manœuvre pour les dépenses de développement sera étayé par des réformes structurelles budgétaires visant à mobiliser les recettes nationales. Pour améliorer la stabilité du secteur financier, les autorités se sont engagées à renforcer la supervision bancaire et les capacités de résolution tout en restructurant la banque postale, la Société Nationale des Postes et des Services Financiers (SNPSF), afin de limiter les passifs budgétaires éventuels à l'avenir. La poursuite des efforts visant à renforcer la gouvernance et la responsabilité, y compris l'adoption de la loi anti-corruption révisée, sera essentielle pour améliorer le climat général des affaires.

Il est essentiel que les donateurs apportent un soutien solide et opportun, complété par les décaissements du FMI. Compte tenu de l'importance des besoins de financement pour les années à venir, les autorités doivent intensifier leurs efforts pour mobiliser le soutien financier, notamment en réalisant des progrès notables dans la mise en œuvre des réformes. Le programme de réforme et le financement soutenu par la FEC continueront à jouer un rôle de catalyseur. »

Union des Comores: principaux indicateurs économiques et financiers, 2020-28

2020

2021

2022

2023

2024

2025

2026

2027

2028

Est.1

Proj.1

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Revenu national et prix

PIB réel

-0.2

2.1

2.6

3.0

3.5

4.0

4.3

4.5

4.3

Déflateur du PIB

0.8

-0.3

5.3

4.3

1.8

2.1

2.0

1.9

1.9

Indice des prix à la consommation (moyenne annuelle)

0.8

0.0

12.4

10.3

2.0

2.1

2.0

1.9

1.9

Indice des prix à la consommation (fin de période)

-4.8

7.1

20.6

0.4

2.2

2.2

1.9

1.9

1.9

Monnaie et crédit

Avoirs extérieurs nets

30.3

11.5

-9.3

20.0

13.1

4.3

4.3

4.0

1.7

Crédit intérieur

-8.7

22.1

12.7

12.2

2.3

0.2

14.0

8.1

2.5

Crédit au secteur privé

-2.8

9.7

15.0

11.1

8.1

9.3

9.7

9.7

9.4

Monnaie au sens large

11.5

20.1

8.1

9.2

7.3

5.8

5.7

7.3

5.8

Vitesse de circulation de la monnaie (PIB/monnaie au sens large en fin d’année)

3.2

2.7

2.7

2.7

2.6

2.6

2.7

2.6

2.6

Secteur extérieur

Exportations, f.à.b.

-48.3

62.4

76.7

-20.0

8.2

8.7

9.1

13.2

8.3

Importations, f.à.b.

-2.5

2.4

16.6

17.4

4.5

3.8

6.7

6.7

6.3

Volume des exportations

-36.7

75.4

38.3

-17.4

5.1

6.5

7.2

11.2

5.7

Volume des importations

7.9

-5.8

-10.1

3.0

3.7

5.6

3.2

3.1

2.9

Termes de l’échange

-0.1

-15.1

-4.4

22.1

2.8

1.7

2.8

2.5

1.8

(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Investissement et épargne

Formation brute de capital fixe

15.6

15.7

16.7

17.3

17.6

17.7

17.9

18.0

18.1

Le public

5.5

5.4

5.0

7.1

6.8

5.8

5.1

5.1

5.2

Privée

10.0

10.3

11.7

10.2

10.7

11.9

12.8

12.9

12.9

Épargne nationale brute

13.6

15.2

14.3

12.1

12.5

13.2

13.4

13.7

13.8

Publique

1.6

-0.3

-0.8

0.2

1.5

1.8

1.4

1.6

1.7

Privée

12.0

15.5

15.1

11.9

10.9

11.4

12.1

12.1

12.1

Épargne extérieure

1.9

0.5

2.4

5.2

5.1

4.5

4.5

4.3

4.3

Total des recettes et dons

18.3

17.0

14.2

17.0

14.8

15.1

16.0

16.4

16.2

Total des recettes

9.2

10.3

9.8

9.7

9.9

10.3

10.7

11.0

11.3

Recettes fiscales

7.7

8.6

7.7

8.0

8.3

8.7

9.0

9.3

9.6

Recettes non fiscales

1.5

1.7

2.1

1.7

1.6

1.7

1.7

1.7

1.70

Total des dons

9.0

6.8

4.5

7.3

5.0

4.8

5.3

5.3

4.9

Total des dépenses et capacité de financement

18.8

19.8

18.2

21.8

19.4

18.2

17.6

17.7

18.0

Dépenses courantes

10.7

12.8

11.2

12.5

10.3

10.5

10.6

10.8

10.9

Dépenses d’investissement

7.8

7.0

6.9

9.3

9.1

7.7

7.0

7.0

7.1

Solde primaire intérieur 2

-1.4

-3.4

-1.9

-2.4

-1.8

-1.1

-0.2

0.0

-0.1

Solde global (base caisse)

-0.8

-2.8

-3.6

-4.9

-4.6

-3.1

-1.7

-1.4

-1.7

Dons non compris

-9.8

-9.6

-8.1

-12.1

-9.6

-7.9

-7.0

-6.7

-6.7

Financement net

1.0

2.7

3.6

4.2

3.1

1.4

0.0

0.0

0.4

Extérieur

1.0

1.6

2.5

5.0

4.2

2.2

0.2

0.1

0.5

Organismes

0.0

1.2

1.1

-0.9

-1.2

-0.8

-0.2

-0.2

-0.1

Dont : Acquisition nette d’actifs

0.0

-0.1

-0.4

-0.5

-0.3

-0.6

-0.1

-0.1

0.0

Écart de financement/erreurs et omissions 3

-0.2

0.1

0.0

0.7

1.5

1.6

1.6

1.4

1.3

(+ = sous-financement)

Secteur extérieur

Exportations de biens et services

5.5

9.9

13.3

11.9

12.1

12.3

12.6

13.0

13.2

Importations de biens et services

28.2

32.5

37.3

37.7

36.5

35.3

34.9

34.5

34.2

Solde des transactions courantes

-1.9

-0.5

-2.4

-5.2

-5.1

-4.5

-4.5

-4.3

-4.3

À l’exclusion des transferts officiels et transferts privés

-22.2

-22.1

-23.7

-25.4

-23.8

-22.8

-22.1

-21.3

-20.8

Envois de fonds privés, net 4

16.9

19.8

20.6

17.4

16.6

16.4

16.3

15.7

15.3

Dette extérieure

21.8

25.8

27.1

33.6

37.4

39.0

38.5

37.9

37.7

Dette extérieure publique ou garantie par l’État

21.8

24.7

27.1

33.7

37.4

39.0

38.5

37.9

37.7

Dette extérieure, en pourcentage des exportations de biens et de services

418.2

123.8

86.5

82.2

66.4

48.0

42.1

37.0

26.2

Service de la dette extérieure 5

2.6

2.0

2.1

3.6

4.5

5.8

5.7

5.5

5.3

Balance des paiements globale (en million de dollars)

56.9

62.4

-24.0

51.1

42.1

15.9

14.6

13.4

6.5

Dons et prêts officiels

10.3

8.6

7.1

12.8

10.0

8.5

7.1

7.0

6.9

Réserves brutes de changes6

En millions de dollars

292.2

329.3

281.8

325.8

359.3

370.7

382.2

390.8

391.6

En mois d’importations de biens et services

8.4

8.6

6.7

7.6

8.2

8.1

8.0

7.8

7.4

Réserves brutes de change, écart budgétaire compris

En millions de dollars

292.2

329.3

281.8

341.8

403.4

442.1

480.4

512.4

535.9

En mois d’importations de biens et services

8.4

8.6

6.7

8.0

9.2

9.7

10.0

10.3

10.2

Taux de change FC/dollar (moyenne sur la période)

431.1

415.7

466.8

Pour mémoire :

Dette extérieure publique (en pourcentage du PIB) 7

21.8

25.8

27.1

33.6

37.4

39.0

38.5

37.9

37.7

Dette publique (en pourcentage du PIB)

33.7

40.7

43.8

45.1

44.4

43.6

43.3

PIB nominal (en milliards de CF)

524.9

534.3

577.3

620.1

653.6

694.0

738.7

786.6

836.0

PIB par habitant (nominal, en dollars)

1,357

1,395

1,294

1,352

1,363

1,390

1,420

1,448

1,467

1 À compter de 2017, inclut les recettes et dépenses inscrites au budget et liées à la subvention aux carburants des entreprises publiques.

2 Recettes intérieures moins dépenses primaires courantes et dépenses en capital financées sur ressources intérieures, à l’exclusion des dépenses financées par la Banque mondiale.

3 Pour 2022–23, comprend les besoins de financement non couverts pour restructurer la SNPSF.

4 À compter de 2015, les transferts officiels privés nets comprennent les estimations réalisées par la Banque centrale des Comores en ce qui concerne les postes de débit autres que les virements télégraphiques.

5 En pourcentage des recettes des administrations publiques.

6 Fin de période. À compter de 2021, comprend une nouvelle allocation de DTS d’un montant de 24 millions de dollars.

7 Couverture de la dette : dette de l’administration centrale, dette de la banque centrale et dette garantie par l’État. La définition de la dette extérieure se fonde sur la résidence.

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