Le conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2022 au titre de l’article IV avec la République islamique de Mauritanie et approuve un accord d’un montant de 86,9 millions de dollars au titre du mécanisme élargi de crédit

le 25 janvier 2023

  • Le conseil d’administration du FMI a approuvé des accords d’une durée de 42 mois au titre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit en faveur de la République islamique de Mauritanie, pour un montant de 86,9 millions de dollars. La décision du conseil d’administration permet un décaissement immédiat de 21,7 millions de dollars.
  • Le programme de réforme des autorités mauritaniennes, appuyé par le FMI, comporte une série de mesures visant à préserver la stabilité macroéconomique, à renforcer les cadres de politique budgétaire et monétaire et à améliorer la gouvernance, afin de consolider les bases d’une croissance durable et inclusive et de réduire la pauvreté.
  • La croissance économique de la Mauritanie s’est accélérée en 2022, tirée principalement par les secteurs extractifs. L’inflation devrait se stabiliser à environ 11 % reflétant la politique monétaire restrictive menée par la banque centrale.

Washington, DC: Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations au titre de l’article IV [1] avec la République islamique de Mauritanie et a approuvé des accords d’une durée de 42 mois portant sur un montant de 64,40 millions de DTS (soit 86,9 millions de dollars) au titre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit. L’approbation du conseil d’administration permettra de mettre immédiatement à la disposition de la Mauritanie 16,10 millions de DTS (environ 21,7 millions de dollars) Le reliquat sera échelonné sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles.

Le programme de réforme économique de la Mauritanie, appuyé par les accords avec le FMI, vise à préserver la stabilité macroéconomique, à renforcer les cadres de politique budgétaire et monétaire, à consolider les bases d’une croissance durable et inclusive et à réduire la pauvreté. Le programme comprend trois piliers : i) l’amélioration du cadre budgétaire à moyen terme afin de maintenir la viabilité budgétaire afin de réduire progressivement l’endettement du pays et de lisser la volatilité liée aux ressources du secteur extractif et de protéger les dépenses sociales ; ii) le renforcement des cadres de politique monétaire et de change, le développement des marchés monétaires et de change pour mieux maitriser l’inflation et rendre l’économie mauritanienne plus résiliente aux chocs exogènes et iii) des réformes structurelles visant à renforcer la gouvernance, la transparence et le secteur privé, en améliorant le climat des affaires et l’inclusion financière.

La croissance économique s’est accélérée et devrait atteindre 5,3 % en 2022, tirée principalement par le secteur minier, l’agriculture et la pêche. L’inflation devrait se stabiliser à environ 11 % reflétant la récente politique monétaire restrictive conduite par la Banque centrale de Mauritanie (BCM)

Suite aux délibérations du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Une riposte résolue à la pandémie de COVID-19 et un soutien financier international conséquent ont placé la Mauritanie sur la voie de la relance . Grâce à des mesures judicieuses, au soutien des bailleurs de fonds et au prix favorable du minerai de fer, les réserves internationales se sont accumulées, et le solde budgétaire a enregistré un excédent en 2021.

« Cependant, une confluence de chocs, notamment la guerre de la Russie en Ukraine et les tensions dans la région, a inversé la tendance à l’accumulation de réserves de change en 2022 et réduit la marge de manœuvre des pouvoirs publics, alors que la Mauritanie doit encore faire face à d’importants besoins en matière de développement humain et d’infrastructures. La flambée des prix internationaux des produits de base a causé des pressions inflationnistes et une insécurité alimentaire.

« La Banque centrale de Mauritanie a resserré de manière appropriée l'orientation de sa politique monétaire en 2022 pour contenir la hausse de l’inflation. Le maintien d’une politique monétaire restrictive, en étroite coordination avec l’exécution du budget, est nécessaire pour gérer activement la liquidité du système bancaire et réduire l’inflation. Un suivi attentif de l’évolution du secteur financier s’impose aussi pour renforcer la résistance du secteur bancaire aux chocs.

« La stratégie des autorités visant à préserver les investissements en infrastructures et les dépenses sociales contribuerait à une croissance plus élevée et plus verte. Cette stratégie doit se fonder sur une bonne discipline budgétaire pour contenir l’endettement. Dans ce contexte, il convient de rééquilibrer les dépenses publiques en renonçant aux dépenses courantes non ciblées et en améliorant l’efficacité des investissements publics par une meilleure hiérarchisation, mise en œuvre et maintenance.

« Une exécution résolue des réformes structurelles limiterait les séquelles de la pandémie de COVID-19 et ouvrirait la voie à une croissance plus élevée, plus inclusive et tirée par le secteur privé. Les priorités sont l’amélioration de la gouvernance, de la transparence, du climat des affaires et de l’inclusion financière, ainsi que l’atténuation des défis liés au changement climatique.

« Les nouveaux accords de 42 mois au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit constituent un ensemble de mesures crédibles pour relever les défis auxquels la Mauritanie est confrontée. Le programme vise en particulier à maintenir les réserves au-dessus du seuil d’adéquation, afin de parvenir à une plus grande flexibilité du taux de change, à renforcer les cadres de politiques et à promouvoir une croissance durable et inclusive. Les accords contribueront également au développement du capital humain, à la réduction de la pauvreté et à la croissance du secteur privé ».



[1] Conformément aux dispositions de l’article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration.

Mauritanie : principaux indicateurs économiques, 2021-23

Taux de pauvreté : 28 % (2019)

Quote-part : 128,8 millions de DTS

Population : 4,4 millions (2018)

Principales exportations : minerai de fer, poisson, or

2021

2022

2023

Est.

Proj.

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Comptes nationaux et prix

PIB réel

2,4

5,3

4,3

PIB réel, y compris industries extractives

-12,6

17,0

8,3

PIB réel, hors industries extractives

6,3

2,1

3,3

Déflateur du PIB

12,6

0,2

2,5

Prix à la consommation (fin de période)

5,7

11,0

9,0

(en pourcentage du PIB hors industries extractives, sauf indication contraire)

Opérations de l’administration centrale

Recettes et dons

27,3

29,7

27,1

Hors industries extractives

19,9

20,7

21,9

Impôts et taxes

13,8

15,5

16,6

Industrie extractive

4,6

7,1

3,5

Dons

2,7

1,8

1,7

Dépenses et prêts nets

24,5

31,4

30,3

Courantes

15,4

21,0

18,7

Équipement

9,2

10,5

11,5

Solde primaire (hors dons)

1,1

-2,5

-3,9

Solde global (en pourcentage du PIB)

2,2

-1,4

-2,6

Dette du secteur public (en pourcentage du PIB) 1/ 2/

49,1

48,4

50,3

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

20,4

5,0

8,1

Crédit au secteur privé

8,4

16,4

12,1

Balance des paiements

Solde des transactions courantes (en pourcentage du PIB)

-7,9

-17,3

-11,4

Hors importations de biens d’équipement financées sur ressources extérieures

0,9

-7,5

-5,5

Réserves officielles brutes (en millions de dollars, fin de période) 3/

2 347,5

1 501,3

1 568,3

En mois d’importations prospectives hors industries extractives

7,3

5,1

5,2

Dette publique extérieure (en millions de dollars) 2/

4285,0

4 312,8

4 560,2

En pourcentage du PIB

43,3

41,8

43,4

Taux de change effectif réel

...

Postes pour mémoire :

PIB nominal (en millions de dollars)

9 891,6

10 314,1

10 507,2

Prix du minerai de fer (dollars/tonne)

158,2

121,0

101,5

Sources : autorités mauritaniennes ; estimations et projections des services du FMI.

1/ Y compris dette publique envers la banque centrale reconnue en 2018.

2/ À partir de 2021, y compris la dette renégociée, précédemment passive, envers le Koweït.

3/ Hors recettes tirées du Fonds national de revenus des hydrocarbures.

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