Neuvième édition du Forum africain sur les finances publiques : déclaration conjointe de la commissaire européenne aux partenariats internationaux et de la Directrice Générale du Fonds monétaire international

le 2 mars 2021

Washington. Mme Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, et Mme Kristalina Georgieva, Directrice Générale du Fonds monétaire international, ont ouvert aujourd'hui la neuvième édition du Forum africain sur les finances publiques intitulée « L'heure aux politiques BRAVEs » . Des ministres des finances, des dirigeants et des représentants de partenaires bilatéraux, d'institutions multilatérales et de la société civile du continent africain participent à ce forum, qui se déroulera par visioconférence les 2 et 3 mars 2021.

Mmes Urpilainen et Georgieva ont fait la déclaration suivante à l'occasion de l'ouverture du forum :

« L'Afrique subsaharienne est toujours aux prises avec une crise sanitaire, sociale et économique sans précédent. La pandémie a mis en péril des années de progrès en matière de développement accomplis au prix de grandes luttes et a bouleversé la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes. Notre objectif commun est de continuer de coopérer étroitement avec les pays afin de soutenir la lutte qu'ils mènent actuellement contre cette pandémie, notamment en garantissant un accès juste et équitable à des vaccins sûrs contre la COVID-19 pour tout un chacun. Un approvisionnement en vaccins insuffisant et tardif en Afrique subsaharienne saperait les efforts déployés pour mettre fin à la pandémie non seulement au niveau régional, mais aussi à l'échelle internationale, ce qui aurait de graves répercussions sur la situation sanitaire, la croissance et le commerce dans le reste du monde.

La réaction sur le plan budgétaire a été rapide dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, en particulier ceux qui présentaient de bons paramètres fondamentaux juste avant la crise ; des mesures globales ont ainsi été adoptées pour endiguer la pandémie et en atténuer les effets sur les groupes les plus vulnérables. Ces efforts ont été appuyés par un financement d'urgence rapide, un allègement de la dette et un soutien budgétaire de la Commission européenne. Le FMI et d'autres institutions ont en outre offert des conseils stratégiques et des activités de développement des capacités. Toutefois, en raison de contraintes de financement, d'une vulnérabilité liée à la dette et d'un espace budgétaire restreint, de nombreux pays n'ont pas pu et ne peuvent toujours pas mettre en œuvre une riposte plus énergique. Depuis le début de la pandémie, l'aide financière du FMI aux pays d'Afrique subsaharienne s'élève à plus de 17,5 milliards de dollars. Le programme « Team Europe » a permis de mobiliser 6,2 milliards d'euros en faveur de la riposte extérieure à la COVID-19. Plus d'un milliard d'euros a été versé dans le cadre du soutien budgétaire de l'Union européenne afin de créer un espace budgétaire permettant de financer les mesures de lutte contre la COVID-19.

Malgré ces efforts concertés, l'année 2021 s'annonce très difficile pour la région. Même si un vaste accès aux vaccins est assuré, des obstacles de taille subsistent en matière de développement. Si ceux-ci ne sont pas surmontés, l'extrême pauvreté et les inégalités continueront inévitablement d'augmenter et les progrès dans le domaine de l'éducation seront freinés, ce qui aura de graves conséquences pour la stabilité sociale et la sécurité, en particulier dans les zones les plus fragiles.

Alors que la communauté internationale doit répondre à un impératif moral et économique consistant à aider tous les pays, en particulier les moins privilégiés, à lutter contre la pandémie et à mieux préparer l'avenir, les dirigeants africains joueront un rôle central à cet égard, car la crise offre la possibilité de façonner la reprise en adoptant des politiques budgétaires « BRAVEs » :

  • Braves et audacieuses dans leurs objectifs de bâtir un monde plus vert, plus intelligent (plus connecté au numérique) et plus juste (avec des perspectives pour tous) ;
  • basées sur les Recettes afin d'accroître les ressources nationales, ce qui est indispensable pour élargir l'espace budgétaire nécessaire aux dépenses de développement ;
  • Ancrées dans des cadres à moyen terme permettant de réduire la vulnérabilité liée à la dette et d'y remédier de manière durable, tout en dégageant une marge de manœuvre pour la reprise ;
  • Compatibles avec les vaccins afin que chaque pays puisse obtenir suffisamment de vaccins en temps utile ; et
  • Équitables, à savoir des politiques avant tout au service des populations et en collaboration avec elles, au moyen d'un investissement dans le capital humain et d'un renforcement des systèmes de protection sociale. L'investissement dans les personnes est judicieux sur le plan économique et social, car le capital humain déterminera la capacité de la région à créer suffisamment d'emplois, à réduire le poids de l'économie informelle, à gravir l'échelle des revenus et à faire de nouveau reculer résolument la pauvreté.

Pour notre part, nous nous engageons à poursuivre notre partenariat avec l'Afrique subsaharienne afin de promouvoir l'accélération des financements en sa faveur et la mise en œuvre de son programme de réformes. »

 

Conference Page: https://0-www-imf-org.library.svsu.edu/en/News/Seminars/Conferences/2021/03/02/9th-african-fiscal-forum

YouTube: https://youtu.be/gW-Dwdg-yG0

IMF Live: https://0-www-imf-org.library.svsu.edu/en/live?_slide=afforum

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