Allocution d’ouverture de la Directrice Générale du FMI Réunion de haut niveau sur les enjeux économiques de la crise de sécurité au Sahel

le 8 octobre 2020

Texte préparé pour l’intervention

Je vous remercie vivement d’être ici aujourd’hui. C’est un réel honneur d’accueillir autant d’invités de marque venus de la région du Sahel et d’ailleurs, dont deux présidents, plusieurs ministres des Finances et des représentants de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union européenne et bien entendu du FMI.

Le Sahel est une région qui me tient beaucoup à cœur.

J’ai très souvent voyagé dans les pays du Sahel quand j’étais responsable de l’aide humanitaire à la Commission européenne. Je suis allée dans des camps de réfugiés, dans des unités de soins aux enfants souffrant de malnutrition et chez des familles ayant parcouru de longues distances pour échapper à la violence.

Je me souviendrai toujours de la dignité et de la force de celles et ceux qui ont traversé des épreuves aussi difficiles. Je me rappelle notamment d’entendre la grande chanteuse malienne Inna Modja chanter avec passion la difficulté de trouver de l’eau, ou de rencontrer des réfugiés qui ont insisté pour m’offrir un beau châle alors qu’ils n’avaient presque rien.

Comme je l’ai souvent remarqué tout au long de ma vie, les décisions macroéconomiques produisent des effets microéconomiques durables. Et à bien des égards, les enjeux que j’ai constatés de première main au Sahel tiennent à deux problèmes macroéconomiques : d’une part, la crise de sécurité qui perdure ; et d’autre part, la difficulté qu’il y a de ce fait à instaurer des bases économiques solides dans la région qui aideraient les populations à améliorer leurs conditions de vie et à créer et accroître la capacité d’adaptation.

Nous avons également pu constater qu’au cours des quatre dernières années, les pays de la région ont considérablement augmenté leurs dépenses de sécurité, ce qui risque d’évincer d’autres dépenses essentielles, notamment celles qui sont nécessaires pour sauver des vies et garantir les moyens de subsistance face à la pandémie.

De fait, la crise de sécurité et la crise économique au Sahel s’entretiennent mutuellement, créant un cercle vicieux sans fin. Pour l’enrayer, il faudra que soit présent un sentiment d’urgence et que les institutions, y compris le FMI, continuent de se mobiliser et de coopérer. Établir un calendrier stratégique de réunions techniques et de haut niveau pourrait contribuer à maintenir la dynamique.

La réunion que nous tenons aujourd’hui est une étape importante et je me réjouis à la perspective d’avoir avec vous une discussion intéressante et constructive.

Je vous remercie.

Département de la communication du FMI
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