Un contrôle de température à l’entrée de l'Opéra du Caire (Égypte) le 9 juillet 2020. L'Opéra du Caire a rouvert jeudi dernier pour environ 400 visiteurs qui ont assisté à un concert donné en plein air dans le respect de mesures anti-COVID-19 strictes. (Photo : CHINE NOUVELLE/SIPA/Newscom)

Un contrôle de température à l’entrée de l'Opéra du Caire (Égypte) le 9 juillet 2020. L'Opéra du Caire a rouvert jeudi dernier pour environ 400 visiteurs qui ont assisté à un concert donné en plein air dans le respect de mesures anti-COVID-19 strictes. (Photo : CHINE NOUVELLE/SIPA/Newscom)

Cinq graphiques illustrant les répercussions de la COVID-19 au Moyen-Orient et en Asie centrale

le 16 juillet 2020

Les pays de la région Moyen-Orient et d'Asie centrale (MOAC) ont agi rapidement et de manière énergique face à la COVID-19. Malgré leurs efforts, la pandémie a causé de lourds dommages économiques dans la région. Les projections de croissance ont été revues à la baisse depuis l'édition d'avril 2020 des Perspectives économiques régionales, indiquent les services du FMI dans leur dernière mise à jour du rapport.

Alors que de nombreux pays de la région commencent à se déconfiner progressivement, les dirigeants seront chargés d'atténuer la menace qui pèse actuellement sur la santé publique tout en prenant des mesures pour rebâtir leur économie et veiller à ce que des dispositifs de protection sociale adéquats soient mis en place. « Les mesures immédiates prises par les pays de la région lorsque la COVID-19 a commencé à se propager partout dans le monde ont permis de sauver des vies », a déclaré Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. « Il reste essentiel de veiller à ce que les systèmes de santé soient solides et dotés de ressources suffisantes alors que les pays réfléchissent au type d'économie qu'ils veulent bâtir pour l'avenir. Le FMI collaborera avec les pays pour favoriser la reprise économique et aider les millions de personnes dont les moyens de subsistance ont été mis à mal par la pandémie ».

Voici cinq graphiques qui illustrent les répercussions économiques de la COVID-19 dans la région.

  • Les nécessaires mesures d'endiguement mises en œuvre pour ralentir la propagation de la pandémie ainsi que la baisse de la demande mondiale ont fortement pesé sur l'activité économique. Selon les prévisions actuelles, le PIB réel de la région devrait chuter de 4,7 % en 2020, soit une baisse de 2 points de pourcentage par rapport à l'édition d'avril 2020 des Perspectives économiques régionales. Il est à noter que dans les pays fragiles ou en situation de conflit de la région, la production devrait diminuer de 13 % en 2020. En outre, lorsque la crise a commencé à sévir, en mars, la région a connu une brusque inversion des flux de capitaux (qui se sont stabilisés depuis), ce qui a entraîné une perte de 6 à 8 milliards de dollars en sorties d'investissements de portefeuille. 

  • Les pays exportateurs de pétrole ont dû faire face à un double choc, dû à la fois aux mesures de confinement et aux fortes fluctuations du marché pétrolier. Les accords conclus par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres grands producteurs de pétrole (OPEP+), ainsi que les réductions de la production américaine de schiste bitumineux et une certaine amélioration des attentes du marché, ont contribué à stabiliser les prix dans une certaine mesure. Toutefois, les prix sont toujours bien en dessous des niveaux antérieurs à la COVID-19. Ainsi, la révision de la croissance dans la région est en grande partie due à l'affaiblissement de l'activité des pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP).

  • La riposte immédiate des pays de la région MOAC à la pandémie a été axée sur les dépenses de santé, le soutien aux groupes les plus vulnérables sur le plan économique et l'apport de liquidités. Toutefois, le montant moyen des programmes de répit budgétaire était inférieur à ceux des autres régions du monde, ce qui s'explique en grande partie par la marge de manœuvre limitée des pays importateurs de pétrole et par l'appui économique déjà considérable qu’apportent les pouvoirs publics dans la plupart des pays exportateurs de pétrole. 

  • La crise a également entraîné une érosion importante de l'espace budgétaire. Les préoccupations relatives à la viabilité de la dette constituent un enjeu de plus en plus crucial pour les pays importateurs de pétrole. Selon les projections actuelles, les ratio dette/PIB devraient atteindre en moyenne 95 % du PIB d'ici à la fin de 2020 dans les pays importateurs de pétrole de la région MOANAP et 61 % dans ceux de la région Caucase et Asie centrale (CAC). La réduction de la dette et la reconstitution de réserves seront des priorités essentielles une fois que les mesures de redressement liées à la pandémie auront été mises en œuvre.

  • La crise a accru la vulnérabilité extérieure et a sensiblement réduit les tampons extérieurs. Dans la perspective d'une reprise prolongée pour les principales sources de recettes de la région (pétrole, tourisme et envois de fonds), les réserves internationales pourraient se contracter considérablement dans les pays des régions MOANAP et CAC. Le soutien multilatéral peut jouer un rôle essentiel pour aider les pays à surmonter ces chocs. Le FMI soutient activement la région, en fournissant près de 17 milliards de dollars d'aide aux pays de la région MOAC depuis le début de 2020 et en contribuant à accélérer la mobilisation de 5 milliards de dollars supplémentaires auprès des créanciers officiels. Malgré les difficultés à venir, le FMI et le dispositif mondial de sécurité financière resteront des partenaires solides pour les pays qui s'efforcent de sauver des vies et de rebâtir leur économie.