Les services du FMI concluent une mission de revue au Tchad

le 5 novembre 2019

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.
  • L'économie tchadienne se redresse lentement et les perspectives macroéconomiques restent globalement positives, bien que soumises à un certain nombre de défis.
  • L’exécution des dépenses est globalement conforme au programme et les efforts devraient être poursuivis pour accroître les dépenses sociales, en particulier dans les domaines de la santé et de l'éducation, afin d'atteindre l'objectif de fin d'année.
  • Les autorités et l'équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services sur la cinquième revue du programme gouvernemental appuyé par un accord du FMI au titre de la Facilité élargie de crédit.

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Edward Gemayel a séjourné à N'Djamena du 24 octobre au 5 novembre 2019 pour mener des discussions dans le cadre de la cinquième revue du programme économique et financier triennal du gouvernement appuyé par un accord du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). [1]

Au terme de la mission, M. Gemayel a rendu publique la déclaration dont la teneur suit :

« Les discussions dans le cadre de la cinquième revue de l'accord au titre de la FEC ont permis aux autorités et à l'équipe du FMI de parvenir à un accord au niveau des services, sous réserve de l'approbation de la Direction et du Conseil d'administration du FMI ; ce dernier devrait examiner le dossier du Tchad au mois de décembre 2019 ;

« L'activité économique devrait continuer à se redresser et les perspectives restent globalement positives. Grâce à une augmentation de l'investissement public, à l'apurement des arriérés intérieurs et à la reprise du secteur du coton, la croissance hors pétrole devrait atteindre 2% et 3% en 2019 et en 2020, respectivement. L’inflation devrait rester faible pour le reste de l’année, du fait d’une modération des prix des denrées alimentaires et des transports ;

« Les performances au titre du programme appuyé par le FMI au cours du premier semestre de 2019 ont globalement été satisfaisantes. Tous les critères de réalisation quantitatifs et l'objectif indicatif relatif aux dépenses sociales à fin juin ont été respectés. Sur les cinq repères structurels attendus à fin septembre, trois ont été atteints. Des progrès ont été réalisés sur les repères structurels relatifs à l’audit des arriérés intérieurs et à l’adoption des plans de restructuration et de financement des deux banques publiques, qui devraient être mis en œuvre d'ici fin novembre ;

« L’amélioration de l’exécution des dépenses permet de préserver la viabilité de la dette. En 2019, l’exécution du budget devrait être conforme aux prévisions du programme. Afin de réaliser les objectifs de fin d'année, les autorités tchadiennes devraient fournir des efforts soutenus visant à renforcer la mobilisation des recettes intérieures, contenir les dépenses non prioritaires et accroître les dépenses sociales, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation. Pour 2020, des efforts de consolidation budgétaire devraient être poursuivis avec la maîtrise de la dépense, y compris la masse salariale, et en évitant les dérapages budgétaires, surtout à la veille des élections. De la même manière, le paiement des arriérés existants devrait se poursuivre à une cadence rapide pour contribuer à la reprise économique ;

« Le secteur bancaire montre des signes de stabilisation ; cependant, les vulnérabilités demeurent. Les dépôts et les crédits ont repris cette année et la situation de liquidité s’améliore. Même si le niveau des créances en souffrance reste élevé, elles affichent une tendance baissière. Pour résorber les vulnérabilités du secteur bancaire, les autorités devraient travailler en synergie avec les organismes régionaux. Il s’agit d’une action capitale pour la stabilité du secteur et la maîtrise des risques budgétaires. ;

« L’équipe du FMI tient à exprimer toute sa reconnaissance aux autorités tchadiennes et à leurs interlocuteurs de l’hospitalité et l’excellente coopération témoignées à leur endroit, ainsi que des discussions franches et constructives qui ont animé les travaux de la mission. L’équipe du FMI réaffirme son soutien aux efforts déployés par le gouvernement pour la mise en œuvre de son programme de réformes économiques ;

« Au cours du séjour, la mission a rencontré le Très Honorable M. Kabadi, Président de l'Assemblée Nationale, et s'est entretenue avec M. Nguilin, Ministre des Finances et du Budget ; M. Doubragne, Ministre de l'Économie et de la Planification du Développement; M. Koua, Ministre du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, M. Mahamat Hassan, Directeur national de la BEAC et d’autres hauts responsables de l’administration, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires au développement du Tchad. La mission s’est conclue par une conférence de presse. »



[1] La Facilite Elargie de Crédit (FEC) est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faible revenu. L e taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans.

Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS

ATTACHÉ DE PRESSE: Lucie Mboto Fouda

TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org