Les services du FMI concluent un accord de principe avec le Sénégal au titre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques

le 23 septembre 2019

  • Le programme vise à atteindre une croissance soutenue et inclusive, tirée principalement par le secteur privé.
  • Les perspectives économiques à moyen terme restent favorables.
  • Le Gouvernement entend maintenir la cible de déficit budgétaire de 3 % en 2019 comme pour les années à venir, tout en assurant le règlement de ses obligations envers le secteur privé.

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Madame Corinne Deléchat, a séjourné à Dakar du 12 au 23 septembre 2019 pour conduire des discussions avec les autorités sénégalaises sur un programme soutenu par l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE) d’une durée de trois ans.

 

À l’issue de cette visite, Mme Deléchat a publié la déclaration ci-après :

 

« La mission du FMI et les autorités sénégalaises se sont accordées sur un ensemble de politiques macroéconomiques et des réformes structurelles susceptibles de favoriser l’approbation d’un nouveau programme au titre de l’ICPE. L’approbation de ce programme sera soumise à l’examen du Conseil d’administration du FMI d’ici à mi-décembre 2019. L’ICPE est un instrument introduit par le FMI en 2017 pour soutenir les pays qui peuvent bénéficier de l’accompagnement du FMI dans le cadre d'un programme, mais qui n’ont toutefois pas besoin d'un soutien financier de l’institution.  Le programme accompagnera la mise en œuvre de la seconde phase du plan Sénégal émergent, et vise notamment à atteindre une croissance soutenue et inclusive, tirée principalement par le secteur privé, à renforcer la stabilité macroéconomique par le maintien de la viabilité des finances publiques et la gestion prudente de la dette. A travers ce programme, les autorités visent également l’instauration d’une gestion soutenable et transparente des récentes découvertes d’hydrocarbures.

 

« Les perspectives économiques à moyen terme restent favorables. La croissance devrait passer de 6% en 2019 à 7% en 2020-21, tirée par l'investissement privé, avant de connaitre un nouvel élan avec le début de la production commerciale des hydrocarbures en 2022. L'inflation devrait rester faible à moyen terme. Le déficit de la balance courante augmenterait jusqu'en 2021 du fait des importations nécessaires pour la construction des projets d’hydrocarbures et enregistrerait une baisse au démarrage de la production et de l’exportation du pétrole et du gaz.

 

« Conformément aux objectifs de convergence de l’UEMOA, le Gouvernement entend maintenir la cible de déficit budgétaire de 3 % en 2019 comme pour les années à venir, tout en assurant le règlement de ses obligations envers le secteur privé. Le cadre budgétaire de 2019 comprend également une opération ponctuelle visant à régler les obligations impayées vis-à-vis de la société nationale d’électricité, Senelec. Des mesures de court terme ont été déployées afin d’accroître le rythme de recouvrement des recettes et d’atteindre les objectifs de la loi de finances rectificative de juillet 2019. La préparation du budget 2020 s’appuie sur la poursuite des efforts visant à accroître la mobilisation des recettes ainsi que la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat, en tenant compte de la nécessité de prendre en charge les précédents engagements financiers de l’Etat.

 

« Le premier pilier de l’ICPE accompagne la stratégie du Gouvernement qui vise à accélérer le développement du secteur privé pour une croissance forte et inclusive.  Cette stratégie repose sur (i) la modernisation des infrastructures et le renforcement du capital humain;
(ii) l’amélioration de l’environnement des affaires par la rénovation du cadre juridique et notamment par la réforme du Code du travail ; (iii) la facilitation de l’accès au foncier et la modernisation de la justice commerciale; et  (iv) l’élargissement de l’accès au financement des entreprises privées et en particulier celui des petites et moyennes entreprises. En outre, le Gouvernement s'est fixé pour objectif de réduire les disparités économiques et sociales entre zones urbaines et rurales et d’accro
ître les opportunités économiques pour les jeunes et les femmes.

 

« La politique budgétaire visera à maintenir la viabilité des finances publiques et la soutenabilité de la dette à moyen terme (Pilier II). Le respect des objectifs communautaires avec un déficit budgétaire de 3% du PIB et un taux de pression fiscale représentant au minimum de 20% du PIB sont conformes aux objectifs de l’ICPE. Une Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) qui a notamment pour objective d’élargir l’assiette fiscale est en cours d’élaboration. Elle permettra d'accroitre les ressources internes qui sont essentielles pour le financement de la seconde phase du PSE.

 

« Le troisième pilier de réformes du Gouvernement soutenu par l’ICPE cible la mise en place d’une gouvernance soutenable et transparente des ressources issues de l’exploitation des récentes découvertes d’hydrocarbures. Le Gouvernement entend mettre en œuvre un cadre de gestion qui répond aux meilleures pratiques.

 

« La mission a rencontré Son Excellence, Monsieur Macky Sall, Président de la République, le Ministre des Finances et du Budget, Monsieur Abdoulaye Daouda Diallo, le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Monsieur Amadou Hott, le Ministre du Pétrole et de l’Énergie, Monsieur Mouhamadou Makhtar Cissé, le Directeur National de la BCEAO, Monsieur Ahmadou Lo ainsi que d’autres hauts fonctionnaires et partenaires au développement, ainsi que des représentants du secteur privé.

 

« L’équipe tient à remercier les autorités pour leur chaleureuse hospitalité, la qualité du travail qui a été accompli, ainsi que l’excellente collaboration et les échanges constructifs qui ont prévalu durant la mission. »

 

 


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