La Grand-Place de Bruxelles (Belgique). Le pays abrite plusieurs institutions qui fournissent des services mondiaux de règlement de transactions, gestion de patrimoine et paiement. (photo/Caro/ Rupert Oberhaeuser/Newscom)

La Grand-Place de Bruxelles (Belgique). Le pays abrite plusieurs institutions qui fournissent des services mondiaux de règlement de transactions, gestion de patrimoine et paiement. (photo/Caro/ Rupert Oberhaeuser/Newscom)

La Belgique est encouragée à continuer de renforcer la supervision d’un maillon essentiel du système de paiements

le 10 août 2018

La Belgique représente moins de 3 % de l’économie de l’Union européenne, qui pèse 17.000 milliards de dollars, mais elle occupe une place nettement plus importante dans le système financier. En effet, le pays est le siège de plusieurs institutions qui fournissent des services mondiaux de règlement de transactions, gestion de patrimoine et de paiement. C’est également en Belgique qu’est établi SWIFT, un maillon critique du réseau mondial de paiements.

 

SWIFT est un service de messagerie auquel les banques, les bourses et d’autres acteurs recourent pour transmettre des instructions de paiement international ou pour régler des échanges de titres. « SWIFT » est l’acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, la « société de télécommunication financière interbancaire mondiale ». Il fait en quelque sorte partie du système nerveux de la finance mondiale.

Rien d’étonnant à ce que SWIFT soit une cible de choix pour les cybercriminels alléchés par la perspective de mettre la main sur la monnaie électronique qui circule entre ses 11.000 membres. En 2016, des pirates ont dérobé 81 millions de dollars à la banque centrale du Bangladesh au moyen d’ordres de paiement SWIFT frauduleux.

Bien que les pirates n’aient pas réussi à compromettre le réseau central de SWIFT — des utilisateurs finaux leur avaient servi de point d’accès —, il est vital que ce système de messagerie fasse l’objet d’une supervision adéquate. C’est pour cette raison que le FMI s’est penché sur la supervision de SWIFT dans le cadre de l’ évaluation de la stabilité du secteur financier qu’il mène régulièrement pour la Belgique. Le FMI a notamment émis les recommandations suivantes :

· La Banque nationale de Belgique devrait envisager d’améliorer la supervision en s’arrogeant des compétences supplémentaires en matière de réglementation et de supervision. Elle n’exerce actuellement qu’une « persuasion morale » dans ses activités de supervision de SWIFT. Depuis la conclusion de la dernière évaluation de la stabilité du secteur financier belge, la Banque nationale de Belgique a pris des mesures pour renforcer la surveillance. 

· La composition du forum de supervision de SWIFT, qui regroupe vingt grandes banques centrales, devrait être ouverte à d’autres pays de différentes régions et présentant divers stades de développement. La Banque nationale de Belgique partage des informations avec ce forum. Elle a invité plusieurs pays à le rejoindre. 

Outre SWIFT, la Belgique accueille également plusieurs établissements qui fournissent des services mondiaux de règlement de transactions, de conservation et gestion de patrimoine et de paiement, dont Euroclear, Bank of New York Mellon Corporation et Mastercard Europe.

L’évaluation conclut que, prises isolément, toutes les banques d’importance systémique en Belgique peuvent résister à des chocs intenses, mais souligne qu’il est important de préserver des fonds propres et des capacités d’absorption des pertes suffisants dans les filiales belges de deux grandes banques de la zone euro. Cela permettrait d’assurer la résolution de ces groupes bancaires dans l’hypothèse peu probable d’une faillite.

Dans l’ensemble, l’évaluation indique que le système bancaire belge est devenu plus solide et plus résilient depuis la crise financière mondiale de 2008. Mais les banques belges encourent certains risques liés à la croissance rapide des prêts hypothécaires, alimentée par la faiblesse des taux d’intérêts. Le FMI recommande que la Banque nationale de Belgique se tienne prête à prendre des mesures supplémentaires pour maîtriser les prêts immobiliers, si nécessaire.