Le Conseil d’administration du FMI achève la cinquième revue du programme appuyé par l'Instrument de Soutien à la Politique Économique (ISPE)

le 18 décembre 2017

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue des résultats économiques enregistrés par le Sénégal dans le cadre d’un programme appuyé par l’Instrument de Soutien à la Politique Économique (ISPE) [1] . L’ISPE appuie un programme de réformes macroéconomiques destiné à accompagner la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), à savoir la stratégie adoptée par les autorités pour promouvoir la croissance et réduire la pauvreté tout en préservant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. L'ISPE a été approuvé le 24 juin 2015 (voir communiqué de presse No.15/297 ) et a été prolongé d'un an, jusqu’au 24 juin 2019. La décision du Conseil a été prise selon la procédure de défaut d’opposition.

En achevant la cinquième revue de la performance économique du Sénégal dans le cadre du programme appuyé par l'ISPE, les administrateurs ont souscrit à l’évaluation suivante des services du FMI :

Le Sénégal connaît une situation macroéconomique stable. La croissance devrait dépasser 6 % en 2017 pour la troisième année consécutive, dans un contexte de faible inflation. Le déficit budgétaire est en baisse progressive sur les dernières années et devrait atteindre 3,7 % du PIB en 2017. Cependant, la dette a augmenté à un rythme plus important que ce que laisserait croire le niveau du déficit, car le Trésor a dû combler les déficits du Groupe La Poste et de la caisse de retraite de la fonction publique, en plus des dépenses au titre des budgets des années précédentes. Le déficit des transactions courantes devrait se creuser à 7,8 % du PIB en 2017 en raison de la hausse des prix du pétrole et du léger ralentissement de la croissance des exportations, renversant ainsi la tendance à la baisse observée ces dernières années.

Les résultats du programme à fin septembre 2017 ont été satisfaisants. Tous les critères d’évaluation et objectifs indicatifs à fin juin 2017 ont été respectés, à l’exception de l’objectif indicatif sur les recettes fiscales, en raison d’un niveau de recettes pétrolières inférieur aux projections. Sur les trois repères structurels (RS) fixés pour cette revue, deux ont été respectés, tandis que des efforts supplémentaires doivent être consentis pour le troisième RS relatif à la mise en service intégrale de la plateforme d'échange d'informations entre les administrations fiscale et douanière pour accroître le recouvrement des recettes.

Les perspectives de l’économie sénégalaise restent, dans l’ensemble, positive. Le Sénégal doit poursuivre la mise en œuvre de son programme de réformes structurelles afin de préserver le taux de croissance élevé enregistré ces dernières années. Le pays a progressé dans l'exécution des projets d'infrastructures, mais il doit à présent accélérer la mise en œuvre des réformes pour améliorer le climat des affaires et attirer des investissements privés. À ce titre, la nouvelle Zone Économique Spéciale pourrait jouer un rôle catalyseur en tant que modèle de bonne gouvernance. Il faudra aussi davantage avancer sur le plan des mesures pour faciliter l'accès au crédit des petites et moyennes entreprises et, plus généralement, favoriser la transition du secteur informel vers le secteur formel. Les menaces sécuritaires régionales et le durcissement des conditions sur les marchés financiers régionaux et internationaux constituent des sources de risques extérieurs.

Le principal enjeu macroéconomique du Sénégal à court terme sera de créer l'espace budgétaire nécessaire d’une part à l'investissement en infrastructures pour faciliter le développement du secteur privé et, d’autre part, aux dépenses sociales, sans compromettre la viabilité de la dette. Pour y parvenir, les autorités devront limiter les besoins de financement pour les opérations du Trésor en réformant le Groupe La Poste, la caisse de retraite de la fonction publique et les comptes de dépôt. À moyen terme et à la suite du changement de l'année de base du PIB, il sera important d'accroître les recettes fiscales afin de continuer à supporter le PSE et d’être en conformité avec les critères de convergence de l’UEMOA, ce qui devra passer par des réformes en matière de fiscalité et d’administration des recettes. Alors que le Sénégal reste un pays à faible risque de surendettement, les indicateurs d'endettement se sont récemment dégradés, ce qui nécessite de grands progrès en matière de réformes fiscales et structurelles. Le Sénégal doit continuer de gérer sa dette avec prudence, notamment en faisant preuve de vigilance à l'égard de la dette non concessionnelle.



[1] L’ISPE est un instrument du FMI conçu pour les pays qui, soit n'ont pas besoin du concours financier du FMI, soit ne veulent pas y faire appel, mais qui souhaitent néanmoins bénéficier des conseils, du suivi et de l'approbation du FMI pour les mesures qu'ils entreprennent. L’ISPE aide les pays à élaborer des programmes économiques efficaces qui, une fois approuvés par le Conseil d’administration du FMI, constituent un signal à l’endroit des bailleurs de fonds, des banques multilatérales de développement et des marchés, leur indiquant que le FMI appuie les politiques du pays membre (voir http://0-www-imf-org.library.svsu.edu/fr/About/Factsheets/Sheets/2016/08/02/21/21/Policy-Support-Instrument ).

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