Maroc – Les services du FMI ont mené les entretiens relatifs aux consultations de 2017 au titre de l’article IV et à la troisième revue de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL)

le 7 novembre 2017

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
  • Les vulnérabilités budgétaires et extérieures s’atténuent davantage.
  • Une croissance plus forte et plus inclusive passe par l’accélération des réformes structurelles.
  • La conjoncture actuelle reste propice à une transition vers un taux de change plus souple.

Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Nicolas Blancher a séjourné au Maroc du 25 octobre au 7 novembre 2017 pour procéder avec les autorités marocaines aux discussion relatives à la consultation de 2017 au titre de l’article IV et à la troisième revue de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) approuvé en juillet 2016.

À l’issue de la mission, M. Blancher a publié la déclaration ci-après :

« Au cours des dernières années, l’économie marocaine a profité de la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes et des réformes structurelles. L’amélioration de la gestion des finances publiques et la diversification de l’économie ont rendu cette dernière plus résiliente. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour promouvoir une croissance plus élevée, durable et plus inclusive. Le taux de chômage avoisine 10 %, et est particulièrement fort parmi les jeunes. Des réformes structurelles importantes ont été engagées, et il est nécessaire d’en accélérer la mise en œuvre pour accroître les gains de productivité, créer davantage d’emplois, et rehausser le potentiel de croissance, en ligne avec les objectifs de moyen terme du gouvernement. Il est notamment essentiel d’améliorer la qualité de l’éducation, le fonctionnement du marché du travail, le taux d’activité des femmes, et l’environnement des affaires.

« Après la sécheresse de l’an dernier, la croissance économique s’est accélérée et devrait atteindre 4,4 % en 2017, portée principalement par un net rebond de l’activité agricole, tandis que l’activité hors agriculture progresse modérément. L’inflation a fléchi et la croissance du crédit se redresse. Après une forte hausse en 2016, le déficit des transactions extérieures courantes devrait décroitre à 3,9 % du PIB en 2017 grâce à une croissance vigoureuse des exportations qui compenserait l’impact de la hausse des prix du pétrole et des importations élevées de biens d’équipement. Les réserves de change devraient rester à un niveau confortable, équivalent à environ six mois d’importations. La croissance devrait ralentir en 2018 en raison d’un retour à la normale de la production agricole, puis atteindre 4,5 % à moyen terme grâce à la poursuite des réformes structurelles. Cependant, ces projections demeurent sujettes à des risques, à la fois au plan domestique, en liaison avec le rythme d’avance des réformes, et au plan extérieur, concernant la conjoncture dans les pays avancés et émergents, les prix mondiaux des produits énergétiques, les tensions géopolitiques dans la région, et la volatilité sur les marchés financiers mondiaux.

« Sur le plan budgétaire, la consolidation observée depuis plusieurs années se poursuit. L’évolution à fin septembre a été positive et conforme à l’objectif des autorités d’une réduction du déficit budgétaire à 3,5 % du PIB en 2017. Pour 2018, la mission note avec satisfaction que les autorités comptent ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB en augmentant les recettes et en maîtrisant les dépenses, comme indiqué dans la loi de finances soumise au Parlement. À moyen terme, la réforme fiscale devrait continuer à rendre l’impôt plus efficient et plus équitable, tout en contribuant à l’objectif des autorités de ramener le niveau de la dette publique à 60 % du PIB d’ici 2021, contre 64.3 % en 2017. Ces efforts permettraient de dégager des marges supplémentaires et de soutenir les investissements dans les infrastructures et le capital humain, en appui à la croissance et aux programmes sociaux. La mission souscrit aux efforts qui sont déployés actuellement sur le plan de la décentralisation budgétaire et souligne l’importance de garantir la bonne gouvernance, la transparence et la discipline budgétaire au niveau local.

« La mission soutient pleinement l’intention des autorités d’assouplir progressivement le régime de change, ce qui devrait rendre l’économie mieux à même d’absorber les chocs extérieurs et préserver sa compétitivité. La situation actuelle continue d’offrir une fenêtre d’opportunité pour entamer cette transition de manière progressive et ordonnée. Il serait donc approprié d’engager ce processus dès que possible.

« Le secteur financier marocain est bien capitalisé, et les risques pesant sur la stabilité financière demeurent limités. Les créances en souffrance restent relativement élevées, mais elles font l’objet d’un suivi régulier et sont bien provisionnées. La mission encourage les autorités à réduire davantage la concentration des expositions de crédit, et à limiter les risques liés à l’expansion des banques marocaines en Afrique grâce a une collaboration renforcée avec les autorités de supervision des pays hôtes. Plus généralement, la mission salue les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations du Programme d’évaluation du secteur financier de 2015, et souscrit aux efforts visant à améliorer l’inclusion financière et l’accès au crédit, en particulier pour les petites et moyennes entreprises. Enfin, la mission recommande d’adopter dès que possible la nouvelle loi sur les statuts de la banque centrale, qui renforcera l’indépendance de cette dernière et son rôle en ce qui concerne la stabilité financière et l’inclusion financière.

« La mission tient à remercier les autorités marocaines, ainsi que les représentants du secteur privé et de la société civile qu’elle a eu l’occasion de rencontrer, pour leur coopération et pour des discussions productives. »

Informations générales

En juillet 2016, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 24 mois au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour un montant équivalent à environ 3,5 milliards de dollars (280 % de la quote-part du Maroc) (voir communiqué de presse n°16/355) .

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