Les services du FMI achèvent une mission au titre de la sixième revue de la Facilité Elargie de Crédit et de l’Article IV pour le Burkina Faso

le 1 novembre 2016

Les communiqués de presse de fin de mission comportent des déclarations des équipes des services du FMI exprimant des conclusions préliminaires au terme d'une visite dans un pays donné. Les points de vue exprimés sont ceux du personnel du FMI et ne représentent pas nécessairement ceux du Conseil d'administration du FMI. 

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Mme Corinne Deléchat, a séjourné à Ouagadougou du 18 au 29 octobre 2016 pour mener des discussions au titre de la sixième revue du programme économique et financier du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), et des consultations au titre de l’Article IV des statuts du FMI.

Au terme de la mission, Mme Deléchat a fait la déclaration suivante :

« La mission a atteint un accord de principe avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la sixième revue de leur programme triennal. Nonobstant un début d’année 2016 difficile marqué par les attaques terroristes de janvier 2016, la mise en œuvre du programme à fin juin reste très satisfaisante. Tous les critères quantitatifs ont été observés, ainsi que la plupart des repères structurels. Le Conseil d’administration du FMI devrait examiner la sixième revue du programme et l’Article IV en Décembre.

« L’économie Burkinabè a amorcé une reprise en 2016 et la croissance du PIB réel est projetée à au moins 5.4 pourcent contre 4 pourcent en 2015. Cette bonne performance s’explique par le retour à la stabilité politique après deux années marquées par l’incertitude et l’attentisme des opérateurs économiques, mais aussi les prix du pétrole relativement bas, le raffermissement des cours de l’or et du coton ainsi qu’une bonne pluviométrie.

« En 2017 et pour le moyen terme, la reprise devrait s’installer et s’étendre à tous les secteurs. L’activité économique serait tirée dans le court terme par l’ouverture de nouvelles mines, de bonnes perspectives pour l’agriculture et un secteur tertiaire dynamique. A moyen terme, l’amélioration de l’offre d’électricité et une meilleure infrastructure dans les domaines des transports et télécommunications prévues dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) faciliteraient le développement du secteur privé et une croissance inclusive. Cette évolution favorable comporte toutefois un certain nombre de risques, internes et externes, tels qu’une dégradation de la situation sécuritaire régionale, une baisse des cours de l’or et du coton, une augmentation des prix du pétrole, des chocs climatiques ou une récession prolongée en Europe. Des goulets d’étranglement persistants dans la capacité d’absorption pourraient ralentir l’exécution du budget.

« Le projet de budget 2017 a été élaboré sur la base des priorités déclinées dans le PNDES et la mission salue son orientation, qui privilégie l’espace fiscal pour les investissements structurants. Les recettes propres devaient s’accroître de 12 pourcent suite aux efforts résolus de la part du gouvernement pour mobiliser les ressources internes. Des mesures fortes pour contenir la croissance de la masse salariale et réduire le train de vie de l’Etat permettraient de légèrement réduire les dépenses courantes hors intérêt en termes réels. Les réformes mises en œuvre pour alléger les procédures de passation de marchés, de même que des mesures visant à améliorer la priorisation, la planification et la capacité d’exécution des projets d’investissement structurants permettraient d’accélérer leur mise en oeuvre tout en maintenant la qualité des projets. Néanmoins, pour atteindre pleinement les objectifs budgétaires concernant l’investissement public, des ressources extérieures additionnelles seront nécessaires. La tenue d’une Conférence des partenaires du Burkina Faso prévue à Paris les 7 et 8 décembre sera l’occasion pour le gouvernement de présenter le PNDES et d’échanger sur le rôle des partenaires pour soutenir au mieux le gouvernement dans sa vision pour le développement du pays.

« L’offre insuffisante d’électricité représente le principal obstacle à une croissance soutenue et inclusive. Les autorités ont indiqué leur volonté de poursuivre les réformes visant à assainir le secteur de l’énergie et soutenir les nouveaux investissements dans les énergies renouvelables et importées qui permettront d’accroître la production et réduire les coûts de production. Réussir la transformation structurelle passe également par l’élaboration d’une politique de diversification agricole et l’amélioration de l’accès de la population aux services financiers.»

Le programme actuel devant s’achever à fin décembre 2016, les autorités ont émis le souhait de demander au conseil d’administration du FMI une prorogation, le temps d’entamer des discussions concernant la forme de la relation future entre le FMI et le gouvernement.

La mission remercie les autorités pour leur chaleureuse hospitalité et les échanges fructueux.

La mission a rencontré M. Paul Kaba Thiéba, Premier ministre ; Mme Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, ministre de l’économie, des finances et du développement ; M. Clément Sawadogo, ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale ; M. Alpha Dissa, ministre de l’énergie, des mines et des carrières ainsi que Mme Edith Clémence Yaka, ministre délégué chargé du budget. La mission a également rencontré M. Charles Luanga Ki-Zerbo, directeur national de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, plusieurs hauts cadres de l’administration, les représentants du parlement, le secteur privé et des partenaires au développement.

Département de la communication du FMI
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