Public Information Notice: Le FMI conclut l'examen de ses centres régionaux d'assistance technique

le 12 août 2005


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Les notes d'information au public (NIP) font partie des efforts déployés par le FMI pour promouvoir la transparence de ses vues et de son analyse de l'évolution et des politiques économiques. Les NIP sont diffusées, avec le consentement du ou des pays concernés, après examen par le Conseil d'administration des consultations au titre de l'article IV avec les pays membres, de la surveillance de l'évolution régionale, du suivi post-programme et des évaluations a posteriori des programmes appliqués par les pays membres nécessitant un engagement à plus long terme. Les NIP sont diffusées aussi après examen par le Conseil d'administration de questions de politique générale, sauf dans les cas particuliers où le Conseil en décide autrement.

Le 27 juillet, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu l'examen de ses centres régionaux d'assistance technique.

Généralités

Les centres régionaux d'assistance technique (CRAT) sont un moyen de plus en plus utilisé par le FMI pour fournir son assistance technique (AT). Depuis 1993, le FMI a recours aux CRAT pour fournir une AT aux groupes de pays susceptibles d'en tirer davantage parti dans le cadre d'une démarche régionale et basée sur le terrain. Le FMI est ainsi en mesure d'aider les pays membres à renforcer leurs institutions et à développer les compétences requises pour une gestion économique et financière efficace. Le Centre d'assistance technique financière du Pacifique (PFTAC) a été créé en 1993 pour servir les pays insulaires du Pacifique. Le Centre régional d'assistance technique des Caraïbes (CARTAC) a ouvert ses portes en 2001 pour fournir au pays des Caraïbes une assistance technique. En 2002 et 2003, respectivement, deux centres régionaux d'assistance technique d'Afrique (AFRITAC) ont été créés pour servir les pays d'Afrique de l'Est et de l'Ouest et le Centre d'assistance technique au Moyen-Orient (METAC) a été lancé pour servir les pays et les territoires de la région du Moyen-Orient.

Le but de cette revue était (i) de présenter les enseignements tirés des récentes évaluations indépendantes des AFRITAC, du CARTAC et du PFTAC; (ii) d'évaluer, sur la base de ces enseignements et d'autres informations, l'efficacité des CRAT en tant que vecteur de fourniture et les implications de leur utilisation et (iii) d'aborder les options stratégiques relatives à l'utilisation future des CRAT pour fournir l'AT. L'efficacité a été évaluée de deux points de vue principaux : la valeur ajoutée et l'efficacité par rapport aux coûts. L'analyse a été complétée par une revue des implications financières et organisationnelles du modèle CRAT.

Évaluation du Conseil d'administration

Les administrateurs se félicitent de l'occasion qui leur est offerte de se pencher sur l'efficacité des centres régionaux d'assistance technique (CRAT) du FMI en s'appuyant sur les conclusions des évaluations indépendantes et sur d'autres informations concernant ce mode de fourniture de l'assistance technique (AT) qui occupe une place croissante. Ils font observer que la revue est un bon point de départ pour élaborer une stratégie globale pour les CRAT et, de manière générale, pour décentraliser les opérations du FMI dans le contexte de l'orientation stratégique à moyen terme de l'institution.

Les administrateurs prennent note des conclusions positives des évaluations indépendantes des centres et conviennent que les CRAT se sont révélés être un complément important et utile du programme d'AT du FMI qui apportent aux pays qu'ils servent des avantages non négligeables. Ils considèrent que les CRAT jouent un rôle spécifique en offrant une assistance technique pratique qui tient compte des circonstances régionales et y sont sensibles, tout en fournissant un accès au financement des donateurs. Les administrateurs saluent également le rôle positif joué par les CRAT pour appuyer plus largement les activités du FMI. Toutefois, les administrateurs soulignent la nécessité d'améliorer encore leur efficacité en reprenant les idées énoncées dans les évaluations indépendantes et de développer pleinement leur potentiel pour aider les pays membres à formuler une stratégie d'assistance technique à moyen terme et à mettre en œuvre cette stratégie dans le contexte des DSRP.

Les administrateurs ont évoqué de nombreux aspects des défis que présentent la mise en place et le fonctionnement des CRAT au plan de l'organisation et de la gestion et la manière dont les services se proposent de les relever, tout en reconnaissant que les centres rompent avec les modes traditionnels de fourniture d'assistance technique du FMI. Ils considèrent que la principale priorité consiste à solidifier ce qu'ont accompli les CRAT à ce jour et à renforcer leur gestion, leur organisation et les modalités de leur financement. Ils soulignent notamment que la stratégie et le cadre des CRAT doivent être élaborés conformément aux priorités stratégiques du FMI, qu'il convient d'éclaircir les responsabilités des services et des autres parties prenantes, d'améliorer et d'harmoniser la planification et la coordination du travail avec le siège et de minimiser les risques financiers que court le FMI du fait que les CRAT sont très tributaires du financement extérieur. Les administrateurs relèvent qu'au cas où il serait nécessaire de procéder à des ajustements pour résoudre les difficultés inhérentes au modèle des CRAT, il serait important de préserver les avantages associés à leur présence sur le terrain — notamment pour renforcer leur internalisation par les pays — et d'offrir une assistance technique rapide et flexible aux pays membres.

Les administrateurs sont généralement d'avis que les activités des CRAT doivent être complémentaires des autres formes d'assistance technique du FMI et qu'elles font partie intégrante du programme global d'AT du FMI. C'est pourquoi ils souscrivent à une intégration plus étroite des activités des CRAT dans le programme d'assistance technique du FMI et s'accordent à dire qu'il est nécessaire d'assurer un contrôle de la qualité adéquat et d'attribuer clairement les responsabilités de toutes les activités d'assistance technique fournies par les CRAT.

Les administrateurs suggèrent qu'il serait utile de préciser les rôles et les responsabilités des parties prenantes pour faire face aux défis que soulève le mode de fourniture des CRAT. Ils font remarquer qu'il est inévitable qu'il y ait des tensions compte tenu du nombre d'acteurs, mais avancent qu'à certains égards, cela démontre de manière générale que le processus de fourniture d'assistance technique doit être plus consultatif. À l'examen de la structure organisationnelle, ils concluent donc qu'il est important de préserver le sentiment d'une internalisation partagée et de prendre en compte les caractéristiques spécifiques de chaque CRAT afin qu'il conserve les avantages comparatifs et les prestations qui lui sont propres. Les administrateurs sont d'avis que les conclusions de la récente évaluation de l'assistance technique par le BIE pourraient être utiles pour aider à définir les rôles respectifs des départements régionaux et fonctionnels au sein de la structure organisationnelle des CRAT. Ils sont d'accord que les départements régionaux doivent jouer un rôle stratégique pour définir les priorités globales de l'assistance technique offerte par les CRAT et que les départements fonctionnels doivent assumer les aspects techniques du travail des centres.

Les administrateurs sont favorables à l'idée d'une meilleure définition du rôle des Comités directeurs pour clarifier les rôles et les responsabilités de toutes les parties prenantes; ils estiment qu'il convient de renforcer leur rôle qui consiste à fournir des conseils, fixer les priorités et suivre les résultats des CRAT. Dans ce contexte, les administrateurs soulignent aussi qu'il faut préserver les pratiques existantes qui sont efficaces et éviter les solutions rigides à l'emporte-pièce. Ils reconnaissent que la nature de la modalité de fourniture des CRAT crée des tensions entre le contrôle du FMI et les priorités et les modalités de la fourniture d'assistance technique et entre l'internalisation par les pays et les intérêts des donateurs; ils estiment qu'il est important d'établir un équilibre qui maintienne les avantages de la modalité de fourniture des CRAT tout en assurant une responsabilisation et un contrôle de la qualité de l'assistance technique fournie.

Les administrateurs font valoir que les CRAT ont été relativement onéreux mais reconnaissent que leur présence sur le terrain apporte d'importants avantages qualitatifs qu'il serait difficile de quantifier. C'est pourquoi il est difficile de faire une comparaison entre l'efficacité par rapport aux coûts des CRAT et celle des autres modalités de fourniture traditionnelles. Les administrateurs précisent qu'il est important de choisir la modalité de fourniture de l'assistance technique qui convient le mieux au cas par cas en tenant compte des coûts et des avantages des différentes options. Plusieurs administrateurs ont offert des suggestions pour faire de nouvelles économies de coûts, par exemple en intensifiant l'interaction entre les services des CRAT et les représentants résidents, en réduisant le nombre des missions du siège et en ayant davantage recours à l'expertise locale. Ils attirent également l'attention sur le fait qu'il est important d'éviter de répéter les activités des autres fournisseurs d'assistance technique.

Les administrateurs constatent que le système des CRAT a été particulièrement utile pour mobiliser les contributions extérieures en faveur de l'assistance technique et pour démultiplier les ressources du FMI. Toutefois, ils signalent que les CRAT sont très tributaires du financement extérieur ce qui entraîne des risques élevés pour le FMI. Pour éviter toute interruption potentiellement néfaste du financement extérieur, les administrateurs suggèrent la mise au point, dans le contexte du cadre budgétaire à moyen terme du FMI, une stratégie claire, notamment différents arrangements de financement et une stratégie de financement de sortie. Entre-temps, les administrateurs sont d'accord que, lorsque cela est possible, des mesures doivent être prises pour minimiser les risques financiers que court le FMI. Ces mesures incluraient, par exemple, la prolongation du cycle de financement des CRAT et le relèvement de l'engagement requis pour la création de nouveaux centres ou pour le renouvellement des cycles de financement des centres existants.

Nombre d'administrateurs estiment que pendant la mise au point de la stratégie exhaustive d'utilisation des CRAT, la création de nouveaux centres doit être envisagée avec prudence et au cas par cas après une évaluation rigoureuse des dossiers et une fois que la disponibilité des ressources internes du FMI et du financement extérieur complet nécessaires aura été confirmée. Notamment, la possibilité de la création d'un centre dans la région de l'Afrique centrale a été mentionnée. Cependant, un certain nombre d'administrateurs préconisent une démarche plus prudente et suggèrent qu'aucun CRAT ne saurait être envisagé en l'absence d'une stratégie exhaustive à moyen terme et tant que les améliorations de leurs structures de gouvernance n'auront pas été bien établies.

Pour résumer, les administrateurs sont d'accord que le FMI doit élaborer une stratégie claire et exhaustive pour l'utilisation du modèle de CRAT qui s'inscrira dans le contexte de la stratégie plus large du FMI à moyen terme. La stratégie des CRAT doit prévoir un cadre clair qui corresponde aux priorités globales du FMI et inclure une évaluation approfondie des ressources, de la direction et des conséquences organisationnelles de l'utilisation future du modèle de CRAT et de son expansion éventuelle. L'objectif doit être d'optimiser les avantages de ce modèle, tout en assurant une meilleure intégration et coordination avec le programme global d'assistance technique du FMI et les autres activités régionales. Eu égard au travail important requis, nombre d'administrateurs jugent que la stratégie des CRAT doit être examinée par le Conseil dans deux ans. Quelques administrateurs sont d'avis qu'un cycle de 3 ans serait mieux adapté aux cycles budgétaires à moyen terme du FMI et donnerait aux centres suffisamment de temps pour devenir complètement opérationnels.

Les administrateurs ont fait plusieurs autres suggestions utiles de nature générale s'agissant du travail des CRAT qui seront prises en compte par les services.





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