Communiqué du Comité du développement

le 12 octobre 2013

Comité ministériel conjoint des conseils des gouverneurs de la Banque et du Fonds sur le transfert de ressources réelles aux pays en développement
Washington, le 12 octobre 2013

1. Le Comité du développement s’est réuni aujourd’hui, 12 octobre 2013, à Washington.

2. Les signes de reprise observés récemment dans les économies développées, aussi encourageants soient-ils, restent inégaux et la croissance de certaines économies émergentes se ralentit. Pour remédier à l’accroissement de la volatilité et assurer une croissance robuste, équilibrée et durable à l’échelle mondiale, il faudra que les pays, quel que soit leur niveau de revenu, continuent à prendre des mesures appropriées et à mettre en œuvre des réformes avisées. Le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) doivent rester attentifs à l’apparition de nouvelles sources d’instabilité et de risques de détérioration. Nous nous réjouissons du surcroît d’attention que le FMI accorde à la croissance et à la création d’emplois ainsi qu’à l’analyse des risques et vulnérabilités et à l’évaluation des répercussions mondiales de la modification des politiques suivies par les pays présentant une importance systémique. Le maintien et le renforcement de l’ouverture et de l’équité du système commercial international restent essentiels à la croissance mondiale : aussi, espérons-nous la réalisation de progrès à la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce qui se tiendra prochainement à Bali.

3. Les énormes avancées réalisées au cours des vingt dernières années ont transformé le profil du développement. Elles ont créé de nouvelles possibilités dans la lutte contre la pauvreté et la recherche d’une prospérité partagée, mais elles font peser aussi de nouveaux risques sur la poursuite des progrès. Certes, le taux de pauvreté mondial a baissé de moitié depuis 1990, mais les progrès sont très inégaux parmi les pays en développement. Environ la moitié des pays à faible revenu se rangent dans la catégorie des États confrontés à des situations de fragilité et de conflit, qui constituent autant de défis particuliers et touchent une proportion croissante des populations extrêmement pauvres.

4. Dans de nombreux pays en développement, la croissance s’est accompagnée d’une aggravation des inégalités. Le passage d’un État dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire n’est pas synonyme d’élimination de la pauvreté, car la majorité des pauvres de la planète vit encore dans ce type de pays. À terme, le manque de progrès soutenus dans la recherche d’une prospérité partagée risque d’entraver la croissance en engendrant de l’instabilité, en faussant les incitations et en freinant l’ascension sociale. La création d’emplois, surtout en faveur des jeunes et des femmes, et le développement du secteur privé sont des facteurs essentiels d’une croissance solidaire.

5. Les deux ambitieux objectifs du Groupe de la Banque mondiale — éliminer l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 et promouvoir une prospérité partagée de façon durable sur le plan environnemental, social et économique —, que nous avons approuvés à notre dernière réunion, apportent une importante contribution au programme d’action de la période postérieure à 2015. Nous soutenons ardemment la nouvelle stratégie du Groupe de la Banque mondiale afin d’atteindre ces objectifs. Nous nous félicitons du repositionnement de l’institution consistant à en faire un groupe homogène qui travaille en partenariat avec les secteurs public et privé, contribue à la politique mondiale de développement par le dialogue et l’action, aide ses clients à offrir des solutions de développement bien adaptées et participe à l’élargissement du champ des connaissances sur les méthodes qui donnent de bons résultats en matière de développement.

6. Le Groupe de la Banque mondiale a un rôle important à jouer lorsqu’il s’agit de produire des résultats en matière de développement à l’échelle mondiale et d’aider les pays à résoudre leurs problèmes de développement particuliers, à éradiquer la pauvreté et à renforcer la résilience face aux problèmes financiers, économiques, sociaux et environnementaux à venir. Nous insistons sur la nécessité de continuer à privilégier une approche fermement axée sur le client qui tienne compte de la diversité et des besoins de développement des pays. Il convient de prêter une attention particulière aux pays et aux régions les plus touchés par la pauvreté, aux États en situation de fragilité et de conflit et aux difficultés propres aux petits États. Nous réaffirmons aussi que le Groupe de la Banque mondiale joue un rôle important en aidant la communauté internationale à affronter de grands enjeux mondiaux tels que le changement climatique. Afin d’optimiser son impact, le Groupe de la Banque mondiale doit agir de façon sélective tout en collaborant avec les organisations partenaires et le secteur privé à l’échelon tant national que mondial et en facilitant la coopération Sud-Sud et l’intégration régionale en vue d’atteindre ses objectifs.

7. Pour réussir, la Stratégie doit être exécutée au moment opportun avec efficacité et maîtrise, notamment grâce à un échelonnement des réformes clairement défini, à l’utilisation d’indicateurs spécifiques pour évaluer les principaux changements et à des échanges réguliers avec les parties prenantes du Groupe de la Banque mondiale. Les éléments suivants sont d’une importance cruciale pour la réussite de la Stratégie : un modèle d’intervention au niveau des pays fondé sur des données probantes ; la réforme de l’organisation interne, des systèmes, des processus et des procédures du Groupe de la Banque mondiale ; la gestion des ressources humaines et des équipes de direction à l’appui de la promotion et de la modélisation des changements qu’il est nécessaire d’apporter à la culture institutionnelle. Nous invitons le Groupe de la Banque mondiale à continuer de remplir sa mission durant la période de transition et à perfectionner son cadre de suivi et d’évaluation pour mesurer les progrès accomplis et évaluer la performance, ajuster les interventions et produire des résultats pour mieux répondre aux besoins des clients. Une Fiche de performance institutionnelle révisée en fonction de la nouvelle Stratégie devrait être prête d’ici aux prochaines Réunions de printemps.

8. Une solide dix-septième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA-17), reposant sur la participation active de tous les membres, est essentielle à la bonne exécution de la Stratégie du Groupe de la Banque mondiale. Les besoins et les attentes des pays IDA restent élevés et nous devons nous efforcer de procéder à une reconstitution des ressources dont l’ampleur, la qualité et la teneur permettront à l’IDA d’obtenir de bons résultats.

9. Nous nous félicitons des mesures prises pour mieux utiliser les ressources existantes et renforcer les capacités financières du Groupe de la Banque mondiale en les alignant sur les objectifs stratégiques de l’institution. Nous invitons le Groupe de la Banque mondiale à poursuivre un programme financier qui prévoit une stimulation de la croissance des revenus, un réajustement des dépenses selon une structure de coûts allégée (grâce à une plus grande efficacité organisationnelle et opérationnelle) et une meilleure mobilisation des ressources internes et externes pour renforcer la capacité du Groupe de la Banque mondiale à accroître son aide au développement tout en prêtant l’attention voulue aux risques. Nous nous réjouissons des travaux engagés par le Groupe de la Banque mondiale au sujet d’approches novatrices permettant de mobiliser le surcroît de ressources nécessaire au financement à long terme d’infrastructures essentielles à la croissance, à la prospérité et à la réduction de la pauvreté dans les pays émergents ou à faible revenu.

10. Nous soulignons combien il est important de renforcer et d’intégrer plus systématiquement le soutien du Groupe de la Banque mondiale à l’égalité hommes-femmes grâce à des analyses plus approfondies, des actions ciblées et un dispositif de suivi-évaluation plus performant. La parité des sexes est importante en soi, mais aussi comme moyen de progresser vers la réalisation des deux grands objectifs que sont la réduction de la pauvreté et la recherche d’une prospérité partagée. Nous nous réjouissons de la poursuite des travaux consacrés à la mise à jour et au renouvellement de la stratégie du Groupe de la Banque mondiale visant à promouvoir l’égalité des sexes et nous attendons avec intérêt de prendre connaissance du rapport d’étape dans un an.

11. Nous félicitons le Groupe de la Banque mondiale et son personnel pour leurs initiatives dans des situations de fragilité comme celles qui prévalent au Sahel et dans la région des Grands Lacs, ainsi que pour leur travail avec les réfugiés du Moyen-Orient. Nous constatons avec satisfaction que le Groupe de la Banque mondiale a accru son aide au Myanmar depuis la reprise de ses activités dans le pays. Nous invitons le Groupe de la Banque mondiale à renforcer ses interventions au Sahel et dans la Corne de l’Afrique au moyen d’initiatives qui, en collaboration avec le système des Nations Unies, cherchent à pallier les vulnérabilités, accroître la résilience et promouvoir l’intégration et les opportunités économiques. Nous notons avec satisfaction le regain de soutien du Groupe de la Banque mondiale en faveur de projets régionaux porteurs de transformations, notamment dans le domaine des solutions énergétiques durables et peu coûteuses. Nous engageons le Groupe de la Banque mondiale et le FMI à intensifier leurs efforts dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, à l’appui notamment de la mise en œuvre de réformes économiques judicieuses, de la création d’emplois, de programmes de renforcement des capacités, de la réponse aux besoins essentiels des populations touchées par les conflits et de l’atténuation des effets sur les pays voisins.

12. La prochaine réunion du Comité du développement aura lieu à Washington le 12 avril 2014.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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