Communiqué de presse : Déclaration à l’issue d’une mission des services du FMI en Haïti

le 13 juin 2012

Communiqué de presse n° 12/223
Le 13 juin 2012

Une mission du fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Boileau Loko a séjourné à Port-au-Prince du 4 au 8 juin 2012 pour les entretiens relatifs à la quatrième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC).1 La mission a eu des entretiens avec le Premier Ministre, Laurent Lamothe, la Ministre de l'économie et des finances, Marie Carmelle Jean-Marie, la Ministre déléguée aux droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême, Marie Carmèle Rose Anne Auguste, le Gouverneur de la Banque de la République d'Haïti Charles Castel, d'autres hauts responsables, des représentants du secteur bancaire et des partenaires au développement. La mission tient à remercier les autorités pour leur chaleureuse hospitalité, leur étroite collaboration et le climat de franchise qui a prévalu tout au long des entretiens. À l’issue de son séjour, la mission a publié la déclaration suivante:

« La croissance économique se maintient mais toutefois en dessous des prévisions retenues dans le programme appuyé par la FEC dont la mise en œuvre se déroule de façon globalement satisfaisante. Le ralentissement des investissements publics lié à la transition politique des derniers mois est compensé par un dynamisme soutenu dans les branches du commerce et des industries manufacturières ainsi que par une bonne récolte agricole. L’inflation a décéléré pour atteindre 5,4 % en avril, du fait de la baisse des prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques. La position budgétaire s'est raffermie grâce à la bonne tenue des recettes intérieures et à des dépenses d’investissement plus faibles que celles inscrites au budget. Le crédit à l'économie a repris et les réserves internationales brutes ont dépassé l'équivalent de cinq mois d'importations à la fin mars.

Le gouvernement haïtien et la mission se sont entendus ad referendum sur les grandes lignes d’un programme de réformes macroéconomiques et structurelles couvrant le reste de l’exercice budgétaire 2012 et le nouvel exercice budgétaire 2013. Le programme des autorités continuera à préserver la stabilité macroéconomique, soutenir la reprise et réduire davantage la pauvreté.

Il reviendra au nouveau gouvernement d’accélérer la reconstruction dans un contexte de stabilité politique et de sécurité. Avec l’accélération attendue des investissements publics, la croissance économique réelle pour 2012 devrait se situer dans une fourchette de 4,5-5,5% environ. L’augmentation des dépenses de lutte contre la pauvreté et d’investissement demeurera un des objectifs clé de la politique budgétaire. Une combinaison judicieuse des politiques macroéconomiques devrait contribuer à maintenir l'inflation autour de 5%. La position extérieure devrait rester solide. »

Le programme de réformes structurelles visera essentiellement à: (i) accroitre le recouvrement des recettes intérieures; (ii) améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance économique; (iii) renforcer les capacités institutionnelles afin d’assurer une meilleure gestion des investissements publics; (iv) renforcer la gestion des liquidités et les opérations monétaires et de change dans le sens d’un plus grand reflet des conditions de marché; et (v) réformer le climat des affaires. Le succès de ce programme est lié à la poursuite d’une bonne coordination entre le nouveau gouvernement et la communauté des bailleurs de fonds. »

Les services du FMI recommanderont à la direction de soumettre à l’examen du Conseil d’administration le rapport portant conclusion de la quatrième revue de l’accord au titre de la FEC, prévu pour juillet 2012. »




1 La Facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des niveaux d'accès plus élevés aux financements, des modalités de concours plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance finale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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