Communiqué de presse : L’Afrique subsaharienne doit se préparer à faire face au ralentissement de l’économie mondiale, selon Mme Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI

le 4 février 2009

Communiqué de presse n° 09/23 (F)

La crise financière mondiale actuelle aura des répercussions considérables sur l'Afrique subsaharienne cette année. Même si la région devrait enregistrer une croissance de 3,3 %, alors que la production se contractera dans les pays avancés, il s'agit d'un ralentissement prononcé par rapport aux dernières années, selon Antoinette Monsio Sayeh, Directrice du Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI).

Mme Sayeh s'est exprimée lors de la conférence qui s'est tenue aujourd'hui sur le thème Afrique : quelle stratégie en période de crise mondiale ? à l'École de management pour l'Europe à Paris. Parmi les participants à cette conférence organisée par le FMI et CAPafrique figuraient Lionel Zinsou, Président du Conseil d'orientation de CAPafrique; Daniel Cohen, Professeur à l'École normale supérieure et à l'École d'économie de Paris; Jean-Michel Severino, Directeur général de l'Agence française de développement, et Mandé Sidibe, Président du Conseil d'administration du groupe Ecobank.

Selon Mme Sayeh, les pays d'Afrique subsaharienne devront faire face au ralentissement de la croissance mondiale, à de fortes baisses des cours des produits de base et à une réduction des entrées de capitaux, et la communauté internationale doit maintenir inchangée l'aide qu'elle accorde à l'Afrique et ainsi respecter les engagements qu'elle a pris à Gleneagles.

Alors que la crise mondiale se poursuit, l'incertitude qui entoure les perspectives est exceptionnellement élevée et la tendance reste plutôt à la détérioration de la situation, a mis en garde Mme Sayeh. La crise pourrait peser sur la croissance mondiale de manière plus prononcée ou plus longue que prévu, ce qui ferait descendre les cours des produits de base encore plus que prévu. Par ailleurs, les flux de capitaux vers l'Afrique pourraient ralentir davantage ou même s'inverser, ce qui mettrait à rude épreuve la balance des paiements de nombreux pays.

Selon les projections les plus récentes du FMI, le taux de croissance de 3,3 % qui est attendu pour l'Afrique subsaharienne en 2009 est inférieur de 3 points de pourcentage à la prévision de l'institution en avril 2008. Le solde budgétaire de la région dans son ensemble se détériorera sensiblement, en particulier dans les pays exportateurs de pétrole, selon le FMI.

Quelques pays, qui, ces dernières années, ont dégagé une marge de manoeuvre budgétaire en réduisant leurs dettes et en appliquant une politique économique ferme, ont peut-être les moyens d'engager une relance par voie budgétaire. Dans les autres, toutefois, cette marge de manoeuvre est limitée par la viabilité de la dette ou des contraintes de financement. Les pouvoirs publics ont pour tâche de préserver la stabilité de manière à ne pas hypothéquer les gains durement acquis ces dernières années, a noté Mme Sayeh. En outre, a-t-elle déclaré, les turbulences financières mondiales n'ont heureusement pas entraîné de crise systémique dans les secteurs financiers africains. Toutefois, les autorités de contrôle doivent être préparées, recenser les facteurs de vulnérabilité et mettre en place des plans pour imprévus.

La Directrice du Département Afrique a engagé vivement la communauté internationale à maintenir son aide inchangée pour que l'Afrique se rapproche des objectifs du Millénaire pour le développement. Dans la situation actuelle, il est d'autant plus important de veiller à ce que l'aide soit prévisible, transparente et alignée sur les priorités des bénéficiaires, a déclaré Mme Sayeh.

Faire face à la fois à la crise immédiate et aux problèmes à long terme qui subsisteront après ces turbulences économiques et financières : tel est le thème d'une conférence de haut niveau que le FMI et le gouvernement tanzanien organiseront à Dar-es-Salaam les 10 et 11 mars prochains, a noté Mme Sayeh. Cette conférence, intitulée Changer : nouveaux défis et nouveaux partenariats pour la croissance en Afrique, rassemblera des représentants du secteur public, du secteur privé et de la société civile d'Afrique et d'ailleurs, qui examineront comment veiller à ce que la crise financière mondiale ne compromette pas les progrès économiques accomplis récemment par l'Afrique.

Pour plus de détails, veuillez consulter le site Web de la conférence à l'adresse http://www.changes-challenges.org/fr/index.php.

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Andreas Adriano
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