Communiqué de presse: Réunion du Groupe consultatif africain -- déclaration du Vice-Président du Groupe africain et du Directeur général du FMI

le 10 octobre 2008

Communiqué de presse n° 08/246 (F)

M. David O. Carew, Ministre des Finances de Sierra Leone, et M. Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), co-présidents du Groupe consultatif africain, ont publié aujourd'hui la déclaration suivante, à l'issue de la réunion du Groupe organisée au siège du FMI :

« Nous nous sommes réunis pour examiner les réponses aux pressions inflationnistes croissantes en Afrique subsaharienne. Ces pressions risquent de remettre en cause les gains durement acquis de la stabilisation de l'inflation, menacent d'hypothéquer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et posent un sérieux problème pour la politique macroéconomique.

Nous avons analysé également l'impact potentiel des retombées de la crise financière actuelle sur les perspectives de croissance de la région. Les turbulences financières pourraient réduire l'afflux de capitaux dans la région, ralentir la croissance mondiale et entrainer une baisse des prix des produits de base qu'exporte l'Afrique. Bien que l'impact du renchérissement des denrées alimentaires et du pétrole, y compris par l'effet qu'il exerce sur l'inflation intérieure, reste aujourd'hui la préoccupation majeure des pays africains, le problème présente multiples facettes qui requièrent une réponse intégrée.

Nous sommes convenus que la montée de l'inflation se généralise et touche indifféremment des pays distincts par leur régime de change, leurs structures économiques et leur niveau de développement économique.

Nous avons estimé aussi qu'il est possible que dans quelques pays l'inflation commence à dépasser le niveau justifié par la seule augmentation des prix relatifs des produits alimentaires et pétroliers. Si la hausse de l'inflation traduit au départ la répercussion des prix mondiaux élevés des denrées alimentaires et des combustibles sur les prix intérieurs, les éléments disponibles indiquent que les pressions de la demande s'intensifient elles aussi en réponse, pour partie, à la hausse des prix des produits de base et au « désancrage » des anticipations inflationnistes dans certains pays.

L'environnement extérieur pourrait réduire les pressions inflationnistes à l'avenir, en particulier si la baisse très récente des prix du pétrole et des produits alimentaires se confirme. Bien que la situation soit en train de changer rapidement suite à la haute volatilité sur les marchés financiers, les préoccupations sur l'inflation restent d'actualité. Dans un certain nombre de pays, l'ajustement à des cours des produits alimentaires et énergétiques plus élevés ne semble pas s'être complètement opéré et les tensions inflationnistes issues des prix des produits de base pourraient donc persister pendant quelque temps.

Les réponses de la politique monétaire dans la région n'ont pas été uniformes jusqu'à présent. Des efforts ont été consentis pour permettre les effets de premier tour de la hausse des prix des produits de base, et des pays ont commencé à resserrer leur politique monétaire afin d'empêcher les effets de second tour de s'amplifier, mais de façon insuffisante dans certain cas.

La réponse apportée sur le plan budgétaire a consisté principalement à amortir l'impact du renchérissement des denrées alimentaires et des combustibles sur les populations. Lorsque c'est possible, la politique budgétaire peut aider à étayer la stabilité des prix, en particulier dans les pays où l'orientation donnée à cette politique a contribué à l'inflation et dans ceux qui appliquent des taux de change fixes, où les options de politique monétaire sont limitées.

Le Directeur général a réaffirmé que le FMI est prêt à compléter ses conseils de politique économique par un appui financier si les chocs de prix exogènes influent de façon sensible sur les balances des paiements, comme cela a déjà été le cas pour un certain nombre de pays en Afrique. Les Gouverneurs africains se sont félicités, à cet égard, des modifications apportées à la Facilité de protection contre les chocs exogènes, qui ont rendu son utilisation plus aisée et plus rapide ».

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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