Études thématiques 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 Renseignements additionnels sur le fmi en français |
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I. L'importance des capacités institutionnelles
L'expression «capacité institutionnelle» désigne souvent les moyens dont dispose un pays sur le plan de l'administration et de la gestion, en particulier dans la mise en œuvre des politiques économiques. Elle couvre un large éventail d'activités :
Lorsque les capacités sont insuffisantes, autrement dit lorsqu'un gouvernement n'est pas en mesure de mettre effectivement en œuvre ses propres politiques, les conséquences peuvent être lourdes pour la société. Considérons par exemple la capacité à élaborer des prévisions budgétaires vraisemblables. Il y a encore quelques années, en Afrique, la différence entre montants budgétisés et chiffres réels de dépenses de fonctionnement (c'est-à-dire, à l'exclusion des projets d'équipement, souvent financés par des donateurs) pouvait être de l'ordre de 30 à 50 %. Or, lorsque la prévision est à ce point difficile, les gouvernants ne peuvent pas faire une utilisation optimale des ressources publiques. Dans certains pays, les autorités faisaient de l'éducation, de la santé publique et de l'entretien de l'infrastructure routière des axes prioritaires de dépense, mais les fonds finissaient par être alloués à d'autres fins. II. Besoins prioritaires dans le renforcement des capacités Les capacités institutionnelles couvrent un champ et un éventail d'aptitudes extrêmement vastes faisant intervenir l'ensemble des pouvoirs publics et leur capacité à former les ressources humaines au fur et à mesure qu'elles se renouvellent. Heureusement, les objectifs du Millénaire obligent à porter une attention particulière aux principaux résultats de l'action des pouvoirs publics, ce qui permet de voir quelles capacités doivent être renforcées en priorité. Si les besoins varient d'un pays à l'autre, certains domaines exigent une attention urgente dans de nombreux pays pauvres et méritent d'être soulignés :
En agissant sur plusieurs fronts, des synergies pourront se développer. Les progrès mettront toutefois un certain temps à se matérialiser et ils seront tributaires des priorités définies et de la situation nationale. Beaucoup de pays à faible revenu ont engagé un processus d'élaboration de documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et ont de la sorte mis en place un cadre utile pour la définition des besoins en matière de renforcement des capacités et pour la mobilisation d'une assistance technique suffisante. À cet égard, il est essentiel de développer les aptitudes locales, non seulement au sein des pouvoirs publics, mais aussi au cœur de la société civile, dans la recherche locale et dans les organismes de contrôle indépendants. III. La contribution du FMI au renforcement des capacités Le développement des capacités institutionnelles est certes une entreprise de taille, mais elle est vitale pour la réalisation des objectifs du Millénaire. Le FMI est fermement déterminé à agir sur ce front et il consacre une part importante de ses ressources humaines et financières —près de 100 millions de dollars en 2001 —à l'assistance technique et à la formation2. Ces activités se concentrent sur les compétences primordiales de l'institution dans les domaines macroéconomiques et financiers et, le cas échéant, elles font l'objet d'une coordination avec d'autres organisations. Les champs couverts comprennent l'administration et les finances publiques, le développement du secteur financier et le développement de systèmes statistiques solides (tableau 1). L'assistance vise à aider les pays membres dans leur travail de réforme et dans la réalisation des objectifs de développement. L'assistance technique à l'appui du renforcement des capacités reçoit une attention toute particulière tant il est vrai que ce sont souvent les contraintes de capacité —et non le manque de volonté politique —qui font obstacle aux réformes économiques. Même lorsque l'assistance technique est considérable et que les besoins sont bien ciblés, il importe de donner clairement un ordre de priorité à l'assistance technique du FMI. À l'heure actuelle, une priorité est accordée aux pays pauvres très endettés et aux pays sortant d'un conflit, afin de les aider à s'engager sur le chemin de la croissance durable. Reçoivent également une priorité les pays qui ont entrepris d'élaborer un DSRP. Les concours qui leur sont apportés s'inscrivent dans un cadre multilatéral dans lequel l'assistance technique du FMI trouve sa place. Le FMI mobilise une part croissante de son assistance technique selon une formule régionale. En 1993, en coopération avec d'autres donateurs, il a mis sur pied le Pacific Island Regional Technical Assistance Center (PFTAC) pour répondre aux besoins particuliers des petits États insulaires du Pacifique. Un autre centre a également été créé dans la région des Caraïbes en 2001 avec le concours de plusieurs donateurs. Ces centres partagent les mêmes objectifs : aider à mobiliser l'assistance technique à l'appui du renforcement des capacités, rendre plus performante l'assistance technique du FMI grâce à une capacité de réaction plus rapide et multiplier les externalités en partageant les expériences régionales et en renforçant la coordination avec les autres fournisseurs d'assistance technique. IV. Coordination internationale du renforcement des capacités Le FMI n'est pas le seul à fournir une assistance technique, même dans sa sphère de compétence. La plupart des organismes internationaux de développement, d'une manière ou d'une autre, mettent leur assistance technique au service du renforcement des capacités. Or, pour que ces concours puissent être efficaces, il est essentiel de les coordonner. Il n'y a pas de panacée en la matière et plusieurs formules sont mises à l'épreuve, depuis les plus générales jusqu'aux approches hautement spécialisées. Citons plusieurs exemples d'initiatives auxquelles le FMI contribue sur le plan mondial, régional et national.
Pour faire des objectifs du Millénaire une réalité, il faudra que tous les donateurs insistent plus sur le renforcement des capacités dans les pays pauvres et qu'ils coordonnent l'acheminement de leur assistance. Pour sa part, le FMI ciblera avec plus de précision son assistance dans ses sphères de compétence et veillera à une pleine complémentarité avec l'action de la Banque mondiale, du PNUD et des autres partenaires au développement. En se concentrant davantage sur leur vocation et en s'attachant aux domaines prioritaires de l'assistance technique, tous les partenaires au développement, dont le FMI, peuvent aider les pays pauvres à mettre pleinement en valeur leur capital humain au service d'un avenir meilleur.
1Les objectifs à l'horizon 2015 comprennent les suivants : réduire de moitié l'extrême pauvreté et la faim, assurer l'éducation primaire pour tous et promouvoir la parité homme-femme, réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans et de trois quarts le taux de mortalité maternelle, inverser la tendance de propagation du VIH-sida, réduire de moitié le pourcentage de la population qui n'a pas accès à un approvisionnement en eau de boisson salubre et assurer un environnement durable. 2La déclaration de principe sur l'assistance technique du FMI (Policy Statement on IMF Technical Assistance) est affichée à l'adresse http://0-www-imf-org.library.svsu.edu/external/pubs/ft/psta/index.htm 3Elle fait intervenir la Banque mondiale, le Centre du commerce international, la CNUCED, le FMI, l'OMC et le PNUD. 4Elle fait intervenir la Banque mondiale, le FMI, l'OCDE et l'ONU |