Communiqué de presse : Déclaration d’une mission du FMI au Burundi

le 4 juin 2010

Communiqué de presse n° 10/226 (F)
Le 4 juin 2010

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Bernardin Akitoby a séjourné au Burundi du 11 au 22 mai 2010, pour mener les consultations de 2010 au titre de l’article IV1 et la quatrième revue du programme économique et financier des autorités appuyé par le FMI dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC).

Les membres de la mission ont rencontré le Président Pierre Nkurunziza, le Premier Vice-Président Yves Sahinguvu, le Deuxième Vice-Président Gabriel Ntisezerana, la Ministre des Finances Clotilde Nizigama, certains des autres principaux ministres ainsi que le Gouverneur de la Banque centrale, M. Gaspard Sindayigaya. Les membres de la mission ont aussi eu des entretiens constructifs avec des représentants des bailleurs de fonds et de la société civile.

M. Akitoby a fait la déclaration ci-après le 31 mai 2010, à Bujumbura.

«Les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par la FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation et repères structurels quantitatifs fixés pour mars 2010 ont été observés. Les réformes structurelles sont en bonne voie. En particulier, les autorités ont introduit le nouveau plan de comptes avec le budget 2010. Elles ont aussi établi de nouvelles règles, conformément à la nouvelle loi de finances, qui régissent l’exécution du budget et redéfinissent le rôle de la banque centrale dans la gestion des finances publiques.

«L’économie devrait se remettre progressivement des effets de la crise financière mondiale, encore que des risques subsistent pour le court terme. Selon les projections, la croissance du PIB réel devrait passer de 3.5 % en 2009 à 3,9 % en 2010, sous l’effet surtout de la forte augmentation de la production de café et des investissements financés par les bailleurs de fonds. L’inflation globale devrait monter à 9,5 % en raison de la hausse des prix de l’alimentation et des produits pétroliers. Les réserves officielles brutes sont projetées baisser à environ six mois d’importations à la suite des ventes de devises pour les opérations de stérilisation de la banque centrale. À court terme, les risques que les résultats soient moins bons que prévu tiennent aux incertitudes qui caractérisent la conjoncture extérieure et au cycle électoral qui s’étale sur quatre mois.

«Pour 2010, les entretiens avec les autorités ont porté essentiellement sur la nécessité de réviser le programme de manière à prendre en compte l’émission d’obligations nationales pour régler sur la période 2010–11 les engagements résultant de la mise en œuvre rétroactive du statut de la fonction publique; les dépenses d’urgence liées à la sécheresse; et la contribution de l’État au financement des élections générales de 2010. Les membres de la mission ont aussi invité instamment les autorités à accélérer la mise en place de l’Autorité des recettes du Burundi afin de préserver le recouvrement des recettes.

«Se plaçant dans le contexte de l’intégration de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), les consultations au titre de l’article IV ont porté sur deux grands thèmes : l’accélération de la croissance et la réduction de la pauvreté; et la réalisation des Objectif du millénaire pour le développement sans compromettre la viabilité des finances publiques. La mission a insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes qui s’imposent pour stimuler la croissance en réorientant les dépenses d’équipement sur les principales infrastructures, en accélérant l’intégration de la CAE et en faisant avancer la réforme du secteur financier. L’objectif de viabilité de la dette devrait servir de point d’ancrage pour la politique budgétaire à moyen terme. Compte tenu de l’endettement du Burundi, le financement extérieur du budget doit être limité à des dons et à des prêts hautement concessionnels. La mission a aussi encouragé les autorités à poursuivre les réformes en matière de salaires et d’emploi.

«La mission a confirmé que le FMI continuerait d’aider le Burundi à affronter ces défis. Il est prévu que le Conseil d’administration du FMI examine en juillet 2010 le rapport sur les consultations de 2010 au titre de l’article IV ainsi que la quatrième revue du programme soutenu par la FEC. Nous tenons à remercier les autorités de leur chaleureuse hospitalité et de la coopération très étroite et constructive dont elle a bénéficié.»


1 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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