Le FMI et la société civile
Présence de la société civile à l'Assemblée annuelle
le 14 octobre 2008
L'Assemblée annuelle de 2008 du FMI et de la Banque mondiale, qui s'est déroulée sur fond d'une crise financière mondiale sans précédent, a compté sur la présence de plus de 350 représentants d'organisations de la société civile (OSC) provenant de plus de 50 pays, soit un nombre supérieur aux précédentes éditions, aussi bien au siège qu'à l'étranger.
Forum de la société civile
Des représentants des services du FMI ont participé à plusieurs de la trentaine de séances de dialogue du Forum de la société civile du FMI et de la Banque mondiale qui se sont déroulées entre le 9 et le 13 octobre. On citera parmi les temps forts du Forum:
- La sixième rencontre des OSC avec les dirigeants du FMI et de la Banque mondiale a été la première pour le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Celui-ci a déclaré que les pays à faible revenu pouvaient être durement touchés par la crise financière, et ajouté « nous devons tous insister auprès des pays avancés pour qu'ils continuent d'apporter l'aide qu'ils se sont engagés à fournir ».
- Un atelier d'une demi-journée a été organisé conjointement par InterAction, le FMI et la Banque mondiale sur le thème de la crise alimentaire mondiale. Il fut l'occasion de rendre compte des analyses de la Banque mondiale et du FMI et de leur riposte, ainsi que des analyses des organisations de la société civile sur l'impact du renchérissement des produits alimentaires en Amérique latine, au Malawi et en Inde, et sur les conséquences pour les petits paysans. Patricia Alonso-Gamo, du Département de la stratégie, des politiques et de l'évaluation (SPR) du FMI, a présenté les activités de l'institution.
- Calvin McDonald, du Département Afrique du FMI et Brett House, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont animé une séance sur le Groupe de pilotage pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique et sur le travail réalisé par le FMI à partir des analyses fournies par le PNUD, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement sur les évaluations macroéconomiques des « scénarios d'augmentation de l'aide de Gleneagles » dans dix pays africains. La première étude, qui porte sur trois pays (Bénin, Niger et Togo), vient d'être publiée.
- Lors d'une séance sur la dernière édition des Perspectives économiques régionales (REO) de l'Afrique subsaharienne Andy Berg, Hans Weisfeld et Paolo Drummond du Département Afrique du FMI ont présenté la situation de la région face au renchérissement des produits énergétiques et alimentaires et aux turbulences de l'économie mondiale. Cette dernière édition du rapport examine les résultats économiques et les perspectives à court terme de 44 pays et présente une analyse du décollage de la croissance en Afrique depuis le milieu des années 1990.
- Jan Kees Martijn, du Département de la stratégie, des politiques et de l'évaluation du FMI, et Dan Ghura, du Département Afrique du FMI, ont participé à une séance organisée par l'African Forum & Network on Debt & Development (AFRODAD) sur la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC)/l'Instrument de soutien à la politique économique (ISPE), l'espace budgétaire et le financement du développement. AFRODAD a présenté les conclusions et recommandations de cinq études de cas (Cameroun, Malawi, Mozambique, Ouganda et Rwanda) et noté les expériences positives et négatives de la FRPC et de l'ISPE.
- Jan Kees Martijn et Paolo Dudine, également du Département de la stratégie, des politiques et de l'évaluation, ont présenté un récent document de travail du FMI sur la dépense et l'absorption de l'aide dans les programmes appuyés par la FRPC. L'emploi de l'aide dans les pays à faible revenu et son traitement dans les programmes appuyés par le FMI ont suscité un regain d'intérêt durant ces dernières années, faisant notamment l'objet d'une étude du Bureau indépendant d'évaluation (BIE) du FMI, qui a signalé que les programmes appuyés par la FRPC pouvaient éventuellement limiter l'utilisation intégrale de l'aide. Ce document de travail du FMI analyse la question à partir d'une nouvelle base de données qui rassemble tous ces programmes sur la période 1999-2007. Il conclut que les programmes appuyés par la FRPC permettent aux pays d'utiliser la totalité ou la quasi-totalité des compléments d'aide en quelques années. Il constate, d'après certaines données, que la capacité d'absorption programmée de l'aide est plus élevée dans les pays où la couverture des réserves dépasse un certain seuil, tandis que les dépenses programmées ne semblent pas dépendre de l'inflation. Le document montre par ailleurs que l'existence d'un programme appuyé par la FRPC ne limite pas la dépense ou l'absorption effectives de l'aide.
Programme de parrainage des OSC
Pour faire en sorte que les vues des pays en développement soient pleinement représentées à l'Assemblée annuelle, des financements ont été fournis pour permettre à plus de 25 OSC et 25 journalistes de pays en développement d'y participer. Ces financements ont été apportés par des bailleurs de fonds bilatéraux (Japon, Norvège et Royaume-Uni) ainsi que par la Banque mondiale et le FMI. Parmi les réunions organisées par le FMI et la Banque mondiale à l'intention des OSC parrainées, il convient de signaler la rencontre avec les administrateurs du FMI, une réception avec la nouvelle Directrice du Département Afrique, Antoinette Sayeh, une rencontre avec la Vice-présidente de la Banque mondiale chargée de la région Afrique, Obiageli Ezekwesili, et plusieurs autres réunions avec des chefs de mission du FMI.
Nouveaux venus à l'Assemblée annuelle
Pour la première fois, la Banque mondiale et le FMI se sont efforcés d'impliquer particulièrement les responsables des OSC dans l'Assemblée annuelle. Une trentaine de dirigeants d'OSC ont été invités à un petit-déjeuner avec des représentants de la direction du FMI et de la Banque mondiale, dont le Président de la Banque mondiale, M. Zoellick. Le petit-déjeuner a été organisé à l'invitation du Directeur du Département des relations extérieures du FMI, M. Masood Ahmed, et de la Vice-présidente principale par intérim chargée des relations extérieures de la Banque mondiale, Mme Edith Grace Ssempala. Plusieurs responsables d'OSC sont intervenus dans des panels du Programme de séminaires, qui ont notamment porté sur la crise alimentaire et énergétique et sur la crise financière. La présence des dirigeants des OSC a permis de donner plus de visibilité aux activités liées à la société civile durant l'Assemblée annuelle. Lors d'une séance organisée au terme de l'Assemblée annuelle pour recueillir l'opinion des participants, les OSC ont recommandé d'institutionnaliser la participation des dirigeants pour veiller à renforcer le dialogue et à donner une suite effective aux recommandations.
En outre, pour la première fois, des dirigeants des mouvements de jeunesse des pays en développement ont été invités à participer. Les 18 jeunes dirigeants présents avaient auparavant participé à des programmes de la Banque mondiale destinés aux jeunes dans 14 pays. Ils ont été invités à un programme de réunions spéciales (Youth@Annual Meetings), organisé par la Banque mondiale. Ils ont en outre pris part aux séances du Forum de la société civile, apportant ainsi une nouvelle perspective aux débats.
Une délégation de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen dirigée par sa Présidente, Mme Pervenche Berès, France, a participé pour la première fois à l'Assemblée annuelle. La délégation a rencontré des responsables du Département des relations extérieures, du Département Europe et du Département des marchés monétaires et de capitaux du FMI pour faire le point sur la crise financière et ses retombées mondiales.