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Le FMI et la société civile

FMI — Libéria: le dialogue s'élargit

23 mai 2008

Un séminaire organisé à Monrovia en avril dernier a réuni des équipes du Département Afrique et du Département des relations extérieures du FMI, ainsi que des législateurs et des représentants d'organisations de la société civile (OSC) de ce pays, pour un échange de vues sur le rôle de l'institution au Libéria et une analyse des défis lancés aux autorités.

Dans le cadre des efforts déployés par le FMI pour approfondir le dialogue qu'il entretient avec les législateurs et les représentants de la société civile des pays à faible revenu, le Département Afrique et le Département des relations extérieures ont organisé un programme qui a retenu l'attention de hauts représentants de l'État et d'autres personnalités du Libéria. Parmi les participants figuraient en effet le Ministre des finances, Mme Antoinette Sayeh, le Gouverneur de la banque centrale, M. J. Mills Jones, le Président du Sénat, M. Isaac Nyenabo, et le Président de la Chambre des représentants, M. Alex Tyler.

Outre les relations du FMI avec le Libéria et des mesures à prendre pour parvenir à un allégement global de la dette du pays, le groupe a évoqué la question plus large du rôle et de la fonction du FMI dans les pays à faible revenu. Les services du FMI ont procédé à un tour d'horizon de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté, qui a été suivi d'un débat sur le rôle du législateur dans l'application des mesures prévues à ce titre. Les perspectives économiques de l'Afrique ont aussi été abordées, de même que l'impact de l'envolée récente des prix des produits alimentaires et des carburants.

Les autorités saluent les efforts du FMI

Dans son allocution d'ouverture, Mme Sayeh a reconnu le rôle joué par le FMI pour aider le Libéria à obtenir un allégement global de sa dette, et salué plus généralement le travail accompli par l'équipe détachée par l'institution. Elle a déclaré que son pays continuerait à mener une politique macroéconomique saine et a exhorté les législateurs à voter les lois requises pour que la stratégie nationale de réduction de la pauvreté progresse. Ainsi, pour que le pays bénéficie de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) et atteigne les points visés dans l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), il lui faut mettre en œuvre une nouvelle loi-cadre sur la gestion des finances publiques pendant au moins un an et s'assurer que la commission anticorruption fonctionne pendant une durée identique. Le décompte de cette période ne pourra commencer qu'à partir du moment où le législateur aura pris les initiatives requises.

D'autres responsables libériens ont rendu hommage au travail de communication accompli par le FMI. Pour M. Nyenabo, cet effort montre que le FMI est conscient de l'importance du pouvoir législatif dans le processus de développement du Libéria, et que l'institution est un partenaire solide et fiable du Libéria. M. Nyenabo a estimé aussi que les activités conduites par le FMI ont apporté au pays une assistance bénéfique.

Le processus d'apurement des arriérés examiné en détail

Les participants au séminaire ont demandé des précisions sur les récentes opérations d'apurement des arriérés ainsi que sur les conditions associées à l'accord FRPC et au passage au point de décision visé dans l'initiative PPTE, qui ont été approuvées par le Conseil d'administration du FMI à la mi-mars 2008. Le groupe a aussi invité l'équipe des services FMI à examiner comment l'institution pourrait les aider à mobiliser des ressources réelles pour stimuler la croissance, rebâtir les infrastructures et faire reculer la pauvreté dans le pays.

Les membres de l'équipe du FMI ont rappelé le rôle que l'institution joue dans la fourniture d'une assistance technique fondée sur les meilleures pratiques en vigueur à travers le monde mais adaptée à la situation spécifique du Libéria.

Le chef de mission, M. Robert Powell, a souligné que les représentants du Libéria ont largement contribué à la formulation de la stratégie de réduction de la pauvreté (SRP), et il a pris acte de l'internalisation poussée des divers volets de la stratégie par le pays. Selon lui, le programme de lutte contre la pauvreté correspond davantage à l'expression d'un «Consensus de Monrovia» qu'à un ensemble consensuel de mesures normatives établi par une équipe basée à Washington.

Pour que le programme du Libéria porte ses fruits, les autorités exécutives et législatives, les bailleurs de fonds et la société civile doivent tous aller dans le même sens, a-t-il indiqué, rappelant que «l'exécutif ne peut pas mettre en œuvre seul la stratégie de réduction de la pauvreté». M. Powell a insisté sur l'importance de l'harmonisation et de la collaboration. Il a précisé que les bailleurs de fonds devront aligner leur plan d'action sur la SRP et qu'il importera que le législateur élabore des textes permettant aux réformes structurelles de se mettre en place durablement.

Le représentant résident du FMI, M. Michael Tharkur, a esquissé les grandes lignes du vaste programme législatif associé à la SRP, et souligné la nécessité de légiférer dans des domaines tels que le renforcement de la gestion des finances publiques, le code de l'investissement et la lutte contre la corruption.

Une réunion fructueuse avec les représentants de la société civile

L'équipe des services du FMI s'est aussi entretenue avec les représentants de 25 OSC locales — ONG, laboratoires de réflexion, organisations syndicales, entre autres — dans le cadre d'une séance spéciale d'une demi-journée qui a suivi la rencontre organisée avec les représentants des pouvoirs publics. Dans une série de débats très positifs qui reprenaient les thèmes abordés précédemment, le groupe s'est félicité du rôle du FMI au Libéria et a insisté sur la nécessité d'un dialogue régulier avec les législateurs et les OSC.

Certains intervenants ont rappelé que le FMI a beaucoup apporté au Libéria. D'autres ont observé qu'en dépit de l'apurement des arriérés, la plupart des Libériens vivent encore dans la pauvreté. D'autres encore ont souhaité savoir comment ils pouvaient s'impliquer davantage dans le processus, en tant que dirigeants non-gouvernementaux.

«Nous avons insisté sur le rôle qu'ils jouent dans l'élaboration et la révision de la SRP», a rappelé Tilla McAntony, du Département des relations extérieures du FMI, à l'issue du séminaire.

Durant la séance, les membres de la mission ont aussi mis en lumière le rôle du FMI dans la création d'un environnement susceptible d'attirer des ressources publiques et privées au Libéria ainsi que dans le suivi de leur gestion. Ils ont souligné l'engagement de l'institution à poursuivre le dialogue avec les OSC lors de ses prochaines visites.