Ce qu’il faut savoir sur le FMI et la problématique de genre

IMFBlog
22 novembre 2017

Femme ingénieur : les études du FMI montrent que les pays peuvent tirer parti de la réduction des disparités hommes-femmes. (nimis69/iStock by Getty Images)

Les femmes comptent. Chaque jour elles contribuent à la vie sociale sous toutes ses facettes, en jouant notamment un rôle vital dans la croissance et la prospérité économiques de leur pays.

Il y a encore quelques années, qui aurait pensé que le Fonds monétaire international s’intéresserait aux inégalités de genre? Nous avons commencé en intégrant l’analyse de genre et les conseils de politique économique dans les bilans annuels des différents pays. À ce jour, une trentaine de consultations ont été réalisées sur les questions de genre et une douzaine d’autres sont prévues. Nous faisons bouger les choses, mais il reste un long chemin à parcourir.

Les inégalités de genre persistent. Dans près de 90 % des pays, les femmes se heurtent à au moins un obstacle juridique lorsqu’il s’agit d’accéder à la propriété, d’hériter ou d’ouvrir un compte en banque. Dans les pays à revenu intermédiaire, moins de 53 % des femmes possèdent un compte bancaire. Des écarts persistent entre hommes et femmes sur le plan des revenus et des taux de participation à la population active. Si le taux d’activité des femmes atteignait celui des hommes, le PIB pourrait gagner 5 % aux États-Unis, 9 % au Japon et 27 % en Inde.

Les études du FMI montrent que les pays peuvent tirer profit d’une réduction des disparités de genre : la croissance gagne en vigueur, les inégalités de revenu baissent et l’économie devient plus résiliente.

Voici les cinq moyens par lesquels le FMI aide les pays à évaluer et adapter leurs politiques :

1. Participation des femmes à la population active : renforcer les analyses et les conseils de politique économique. Les programmes appuyés par le FMI en Égypte et en Jordanie prévoient des mesures visant à accroître la sécurité des transports publics pour les femmes et à fournir davantage de solutions de garde d’enfant pour permettre aux mères de trouver un emploi. En Allemagne, le FMI recommande d’élargir la gamme des services de garde d’enfant à plein temps et des programmes parascolaires.

2. Inclusion financière: collecte de données sur l’accessibilité et l’utilisation des services financiers. Une étude pilote menée dans 28 pays indique que seuls deux cinquièmes des emprunteurs et titulaires de comptes bancaires sont des femmes. Par ailleurs, les documents exigés par les banques peuvent entraver l’accès des femmes aux services financiers. Les études du FMI montrent qu’en élargissant l’accès des hommes et des femmes aux services financiers, le taux de croissance pourrait grimper de 2 à 3 %.

3. Budgétisation sensible au genre: analyser les effets sur les finances publiques et le budget. À échelle mondiale et au sein du G7, le FMI a examiné l’impact des politiques budgétaires sur l’égalité de genre et l’épanouissement des femmes et a fourni des conseils aux autorités pour inclure ces considérations dans leurs lois, réglementations et pratiques budgétaires. Le Maroc et l’Afghanistan ont accordé la priorité aux dépenses dans les domaines où des objectifs concrets avaient été définis pour améliorer l’accès des femmes aux soins de santé, à l’éducation et à un emploi rémunéré.

4. Barrières juridiques: examiner et identifier les effets de lois discriminatoires. D’après une étude du FMI, bien que le développement économique des pays d’Amérique latine et des Caraïbes ait permis d’accroitre les taux de participation à la population active, d’autres facteurs, tels que l’égalité des droits entre hommes et femmes, entrent également en jeu. Dans une autre étude, le FMI constate que le taux d’activité des femmes en Namibie a augmenté lorsque les droits des femmes ont été renforcés, dont celui de signer des contrats ou d’ouvrir un compte en banque.

5. Études et analyses : approfondir les recherches et publier de nouvelles études. Dans un document sur le leadership féminin dans la finance, le FMI conclut qu’une part plus importante de femmes siégeant dans les conseils d’administration des banques et les organes de supervision bancaire pourrait aller de pair avec une plus grande stabilité du secteur. Les banques ayant un plus grand nombre de femmes présentent généralement des marges de fonds propres plus importantes et des ratios de créances improductives plus faibles. Dans un document récent sur les Balkans occidentaux, le FMI indique que la participation des femmes à la population active pourrait augmenter grâce à un meilleur système éducatif, des politiques de congé parental plus équilibrées, une plus grande disponibilité de services de garde d’enfants et un nombre plus faible d’immigrés hommes.


Pour en savoir plus, consultez la page Gender and the IMF (en anglais).



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