Les réunions de printemps de 2005 du FMI et de la Banque mondiale ont été l'occasion d'évaluer les résultats des actions entreprises pour éradiquer la pauvreté dans le monde et d'examiner les efforts déployés au plan international pour définir la prochaine étape de la stratégie de lutte contre la pauvreté. Ces réunions faisaient suite à la publication de plusieurs rapports majeurs par l'Organisation des Nations Unies, le gouvernement britannique, le FMI et la Banque mondiale sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les programmes d'aide qui s'y rapportent, notamment en ce qui concerne l'Afrique. Durant les réunions, divers représentants officiels ont exprimé leur point de vue sur la réflexion engagée par les pays donateurs sur l'avenir de l'aide publique au développement, y compris l'allègement de la dette (voir, par exemple, la conférence de presse donnée par le Directeur général du FMI, M. Rodrigo de Rato, le 14 avril (en anglais)), ainsi que celle donnée conjointement par M. de Rato et M. Gordon Brown, Chancelier de l'Échiquier du Royaume-Uni, le 16 avril (en anglais). L'attention va se porter maintenant sur la série de rencontres qui précédera l'Assemblée annuelle de 2005 du FMI et de la Banque mondiale : le sommet du G-8 à Gleaneagles (Écosse) en juin prochain, le dialogue de haut niveau organisé à l'ONU sous les auspices du programme sur le financement du développement (également en juin) et le Sommet du Millénaire prévu pour septembre. Les réunions de printemps de 2005 ont coïncidé avec plusieurs rencontres entre le FMI, la Banque mondiale et les organisations de la société civile (OSC). Outre les entretiens organisés dans le cadre du dialogue biennal avec la société civile, les services du FMI et de la Banque mondiale ont participé, en compagnie de dirigeants syndicaux, à une réunion consacrée aux documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Ils ont dialogué aussi avec les OSC dans le cadre d'une conférence rassemblant de multiples parties prenantes et visant à alimenter le réexamen des DSRP en 2005. Le dialogue entre le FMI et la société civile qui s'est poursuivi durant les réunions de printemps de 2005 a porté sur de nombreux domaines : le rôle du FMI dans les pays à faible revenu; la transparence des recettes tirées des ressources naturelles des pays qui en possèdent beaucoup; le réexamen de la conditionnalité du FMI; et les aspects économiques de l'épidémie du VIH/Sida. En outre, les OSC qui ont pris part à ce dialogue ont saisi l'occasion pour faire pression sur les pays du G-7 pour qu'ils accélèrent leur réponse à la campagne en faveur d'un allègement supplémentaire de la dette. Aucune décision définitive n'a été prise à ce sujet, mais la nécessité de prendre des mesures au sujet des OMD a été réaffirmée dans les communiqués du G-7, du Comité monétaire et financier international (CMFI) et du Comité du développement. On trouvera à la rubrique À la une un compte-rendu de la réunion du CMFI. La réunion technique qui s'est tenue en présence de représentants d'organisations syndicales s'inscrivait dans le cadre du dialogue régulier entre les syndicats et les institutions financières internationales (IFI) : les deux parties se rencontrent tous les deux ans pour des entretiens de haut niveau et aussi, durant les années intermédiaires, lors de réunions techniques consacrées à des questions précises. La dernière réunion de haut niveau avait eu lieu en octobre 2004. Les services du FMI et de la Banque mondiale et les syndicalistes ont exprimé leur satisfaction au sujet de la réunion technique (voir l'article du bulletin consacré à l'événement). De toutes les manifestations, la plus vaste fut la conférence organisée à l'intention de multiples parties prenantes sur le thème de la stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) : environ 200 représentants d'OSC, de gouvernements, de parlements, de bailleurs de fonds, du FMI et de la Banque mondiale y ont participé. La rencontre s'inscrivait dans le cadre du Forum de la Banque mondiale sur la politique mondiale relative à la société civile durant lequel les relations entre les OSC et la Banque mondiale ont aussi été abordées. La conférence alimentera le réexamen des DSRP en 2005, à la faveur duquel seront évalués en profondeur les progrès, problèmes et bonnes pratiques enregistrés dans les principaux domaines de la SRP cinq ans après son lancement. Retour à la table des matières Compte rendu des travaux du Comité monétaire et financier international Le Comité monétaire et financier international (CMFI), qui rassemble 24 gouverneurs et hauts responsables du FMI représentant les 184 pays membres de l'organisation aux fins d'entretiens de haut niveau portant sur les questions de politique économique mondiale, ainsi que sur les politiques et les activités du FMI, s'est réuni le 16 avril à Washington. Les participants à la réunion ont examiné les perspectives de l'économie mondiale, le s outien du FMI aux efforts des pays à faible revenu visant à réduire la pauvreté et l'orientation stratégique du FMI. Le CMFI s'est réjoui de la poursuite de l'expansion économique mondiale , dont on estime qu'elle devrait continuer durant toute l'année 2005 et même au-delà. Le Comité a noté, toutefois, que les déséquilibres croissants entre les régions et la hausse persistante des prix du pétrole, ainsi que l'instabilité des marchés pétroliers, ont accru les risques pesant sur l'économie mondiale. Il en a conclu que le FMI devra centrer les consultations de politique économique qu'il mène auprès des pays membres sur la promotion de politiques visant à réduire, à terme, les déséquilibres mondiaux; la gestion de l'impact des prix pétroliers élevés, en particulier dans les pays les plus vulnérables; la riposte à d'éventuelles pressions inflationnistes; et la viabilisation des cadres budgétaires à moyen terme . Le Comité s'est félicité particulièrement de la forte croissance affichée récemment par les pays d'Afrique subsaharienne, mais a noté avec préoccupation que pour la plupart d'entre eux les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) risquent fort d'être hors d'atteinte. De l'avis du CMFI, étant donné que la plupart des pays bénéficient d'une meilleure stabilité macroéconomique, leur tâche essentielle reste de mener à bien les réformes visant à renforcer le climat de l'investissement et à favoriser une croissance tirée par le secteur privé. La communauté mondiale doit, de son côté, appuyer ces efforts de réforme en tenant son engagement d'accroître et de mieux coordonner son assistance financière et technique, de continuer d'alléger les dettes, de prendre des mesures pour faciliter les envois de fonds des travailleurs émigrés et d'améliorer les débouchés commerciaux des pays en développement. Le Comité rappelle la conclusion du dernier Rapport de suivi mondial 2005 du FMI et de la Banque mondiale selon laquelle les pays en développement et leurs partenaires doivent prendre de toute urgence des mesures énergiques pour atteindre les OMD. Selon le Comité, le Sommet de l'Organisation des Nations Unies prévu pour septembre 2005 sera une étape importante qui permettra de dresser le bilan des progrès accomplis et de tracer une feuille de route pour l'avenir. De l'avis du Comité, le FMI a un rôle de premier rang à jouer — par ses conseils de politique économique, le renforcement des capacités et l'assistance financière, y compris l'allégement de la dette — à l'appui des efforts déployés par les pays à faible revenu pour assurer leur stabilité macroéconomique et la viabilité de leur dette, et parvenir aux taux de croissance forte et durable nécessaires pour progresser dans la réalisation des OMD. Le CMFI a noté que des travaux ont été engagés en vue d'affiner les aspects opérationnels de la stratégie de réduction de la pauvreté, d'améliorer la conception des programmes appuyés par la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) et d'aligner la SRP et la FRPC. Cet effort s'appuiera sur une analyse plus approfondie des sources de la croissance, des obstacles à celle-ci et des liens entre la croissance et le recul de la pauvreté. Le Comité appelle de ses vœux la poursuite des travaux sur le financement adéquat de la FRPC pour répondre à la demande future et des autres instruments dont le FMI dispose pour aider les pays à faible revenu, y compris pour aider les pays membres à faire face à des chocs . Il a envisagé aussi avec intérêt la poursuite des travaux sur un arrangement de suivi des politiques qui renforcerait les signaux du FMI dans le cas des pays qui n'ont pas besoin de ses concours ou ne souhaitent pas y avoir recours. Les ministres sont convenus qu'un surcroît d'aide serait nécessaire pour aider les pays — notamment en Afrique — à atteindre les OMD, mais aucun consensus ne s'est dégagé sur la façon de mobiliser les ressources financières supplémentaires. Diverses propositions ont été examinées, mais aucune décision n'a été prise. Des décisions devraient être adoptées cette année à l'occasion d'autres rencontres internationales, dont le Sommet du G-8 à Gleaneagles (Écosse), le Sommet de l'ONU à New York et l'Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale à Washington en septembre. S'agissant de la dette, le CMFI a pris note des progrès récents de l'allégement de la dette dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et a exprimé son soutien au cadre conjoint mis en place par le FMI et la Banque mondiale pour aider les pays à faible revenu à ramener et à maintenir leur dette à un niveau viable. Le Comité s'est félicité des travaux du FMI sur des questions importantes concernant les propositions d'allégement additionnel de la dette multilatérale et les possibilités de financement de celui-ci, a pris note avec satisfaction de l'examen préliminaire de ces questions et a demandé que la réflexion soit poursuivie avec les actionnaires de même que l'examen de ces questions, notamment celle de l'utilisation éventuelle des ressources du FMI. S'agissant de l'orientation stratégique du FMI, le Comité s'est félicité du débat engagé au sein de l'institution sur sa stratégie à moyen terme et a confirmé que les éléments centraux du mandat du FMI tels qu'ils figurent dans ses Statuts conservent toute leur importance. Le Comité a appelé de ses vœux la poursuite des travaux visant à renforcer les consultations qu'il mène avec les pays membres (autrement dit, ses activités de surveillance) et ses travaux sur les questions relatives au secteur financier et aux marchés de capitaux internationaux; la poursuite de la réflexion sur les facilités de prêts du FMI; l'ajustement des politiques de l'institution en fonction des besoins des pays à faible revenu; et l'amélioration des normes de gestion interne. De surcroît, le CMFI a déclaré qu'«il conviendrait que soient garanties de façon adéquate la voix et la participation de tous les pays membres, et que la répartition des quotes-parts reflète l'évolution de l'économie mondiale». Retour à la table des matières Les réunions de printemps de 2005 Dialogue avec la société civile durant les réunions de printemps Les rencontres du dialogue avec la société civile qui se sont tenues en marge des réunions de printemps 2005 de la Banque mondiale et du FMI ont porté sur une série de sujets intéressant aussi bien les OSC que les institutions de Bretton Woods, notamment le rôle du FMI dans les pays à faible revenu, le réexamen de la conditionnalité du FMI et les aspects macroéconomiques de l'épidémie de VIH/Sida. Une grande partie des réunions ont été organisées par le FMI et la Banque mondiale, mais plusieurs d'entre elles l'ont été par les OSC et d'autres organisations. Les rencontres du dialogue régulier avec la société civile coïncidaient avec la réunion technique organisée avec les syndicats sur la question des DSRP (voir article) et avec le Forum de la Banque mondiale sur la politique mondiale relative à la société civile (voir article). La liste intégrale des rencontres est disponible à l'adresse suivante : http://www.worldbank.org/civilsociety (en anglais). Retour à la table des matières Les OSC et le Ministre des finances du Nigeria saluent les travaux du FMI sur la transparence des recettes tirées des ressources naturelles Lors d'un débat d'experts sur la transparence dans les industries extractives, la Ministre des finances du Nigeria, Mme Ngozi Okonjo-Iweala, et des représentants de Global Witness et Human Rights Watch ont débattu avec les services du FMI et de la Banque mondiale du projet de Guide sur la transparence des recettes des ressources naturelles récemment publié. Les débats, qui eurent lieu le 15 avril, ont été animés par M. Peter Heller, Directeur adjoint du Département des finances publiques du FMI. Le FMI a affiché (voir le communiqué de presse (en anglais)) le Projet de guide pour consultation publique en décembre 2004 et les observations communiquées ont été prises en compte durant l'élaboration de la version finale du document (voir le Bulletin du FMI pour la société civile de février 2005). Dans le Guide, les services du FMI remarquaient que la consolidation des institutions en vue de rehausser la transparence dans les pays riches en ressources devrait s'avérer très rémunératrice au regard d'un investissement assez modéré. Ils ajoutaient que la transparence des opérations relatives aux recettes courantes est une discipline dans laquelle bon nombre de pays à revenu faible et intermédiaire peuvent accomplir immédiatement des progrès observables, avec une assistance technique le cas échéant. Diarmid O'Sullivan, membre de la campagne de Global Witness sur les questions pétrolières, a déclaré que son organisation avait une bonne opinion du Guide en dépit de quelques réserves. Selon lui, en effet, aucun autre document ne définit de façon aussi claire et complète les informations qui doivent être divulguées et les mesures de surveillance qui doivent être prises dans ce domaine. Global Witness se réjouit, en outre, que le Guide ne restreigne pas la marge de manœuvre des gouvernements dans le choix de leurs politiques; l'organisation apprécie aussi que le Guide reconnaisse que l'obligation de transparence s'impose aussi bien aux entreprises pétrolières et minières qui versent des recettes qu'aux gouvernements qui les perçoivent. De l'avis d'Arvind Ganesan, responsable des questions touchant aux aspects économiques des droits de l'homme chez Human Rights Watch, le FMI a adopté «une position véritablement progressiste en matière de transparence et ... une attitude très positive à l'égard des gouvernements... pour les amener à améliorer leurs pratiques». Selon lui, le guide est un bon point de départ — sous réserve qu'il soit effectivement appliqué —, l'important étant que la transparence suscite un minimum d'engagement général, quel que soit le pays. Pour sa part, la Ministre des finances du Nigeria, Mme Okonjo-Iweala, a déclaré que la transparence des recettes des ressources naturelles était au cœur de l'action menée par le Nigeria contre la corruption. Depuis son élection en 1999, le gouvernement nigérian s'efforce de clarifier le rôle et les responsabilités de l'État en matière de ressources naturelles. Selon Mme Okonjo-Iweala, l'action gouvernementale en faveur de la transparence n'est pas un effort isolé : elle s'inscrit dans un programme de réforme global portant sur l'amélioration de la gestion des dépenses publiques, les privatisations, la réforme du secteur public et la réforme du secteur bancaire. Mme Okonjo-Iweala a ajouté que le Nigeria faisait beaucoup d'efforts pour s'affranchir de sa réputation de pays dominé par la corruption et la gabegie, notamment en ce qui concerne l'usage abusif des ressources naturelles. Selon Mme Okonjo-Iweala, la lutte contre la corruption et l'amélioration de la transparence sont deux composantes clés de l'action menée par le gouvernement nigérian pour mettre en œuvre des réformes capables de redresser l'économie et d'aider le secteur privé à créer des emplois. Elle a fait observer que l'expérience récente du Nigeria illustrait parfaitement le passage du Guide dans lequel il est dit que les administrations publiques et les contribuables peuvent bénéficier grandement du renforcement des institutions et de la transparence. Mme Okonjo-Iweala a fait remarquer que le secteur pétrolier était le principal élément de l'économie nigériane, puisqu'il est à l'origine de 75 % des recettes publiques et de 90 % des exportations du pays. Le secteur pétrolier ayant souffert de la corruption dans le passé, l'État se doit d'améliorer la transparence des recettes qu'il engendre. Retour à la table des matières
Retour à la table des matières Dialogue entre le FMI et la société civile Le 19 avril 2005, à Washington, les services du FMI et de la Banque mondiale ont pris part conjointement à une réunion technique avec des dirigeants syndicaux sur le thème de la participation des syndicats à l'élaboration des DSRP. La réunion avait été programmée de façon à coïncider avec les dialogues du FMI et de la Banque mondiale avec la société civile (voir Spring Meetings 2005 Dialogues), qui ont traditionnellement lieu en marge des réunions de printemps des deux institutions, et avec le Forum sur la politique mondiale relative à la société civile de la Banque mondiale (World Bank - Civil Society Global Policy Forum), qui vise à recueillir l'avis des organisations de la société civile sur l'examen de la démarche des DSRP (2005 PRS Review) en cours au sein du FMI et de la Banque mondiale. La réunion s'inscrivait dans le cadre du dialogue mené sur une base régulière par les institutions financières internationales et les organisations syndicales; ce dialogue donne lieu à des rencontres de haut niveau tous les deux ans et à des réunions techniques consacrées à des questions précises durant les années intermédiaires. La dernière rencontre de haut niveau avait eu lieu en octobre 2004 (voir l'article qui lui avait été consacré dans le Bulletin du FMI pour la société civile de novembre 2004 ). On trouvera un résumé des débats à l'adresse suivante : http://0-www-imf-org.library.svsu.edu/external/np/sec/pr/2004/pr04212.htm (en anglais). Durant la première séance des entretiens organisés avec les dirigeants syndicaux pendant une journée entière, les représentants du FMI et de la Banque mondiale ont passé en revue les résultats des réunions de printemps, notamment sous l'angle des pays à faible revenu (voir la rubrique À la une). La deuxième séance était consacrée à l'examen des DSRP. Les services du FMI et de la Banque mondiale ont fait le bilan des cinq premières années de mise en œuvre de la SRP en décrivant ses succès et ses faiblesses. Ils ont noté que cette démarche avait incité les pays à concentrer leur action sur la lutte contre la pauvreté, mais qu'il fallait qu'elle leur fournisse un cadre plus efficace pour les aider à stimuler leur croissance et progresser sur la voie des OMD. Selon les conclusions préliminaires de l'examen, cet objectif exige, entre autres, une orientation à moyen terme plus solide, un ordre de priorité mieux défini, une participation élargie et approfondie des parties prenantes et l'amélioration des mécanismes de coordination des activités des bailleurs de fonds. Les représentants syndicaux ont centré leurs présentations sur les moyens de renforcer la participation, notamment celle des travailleurs, au processus des DSRP. Selon eux, les études et les expériences nationales montrent que la participation des syndicats est inégale au stade de l'élaboration et rare au stade de la mise en œuvre, du suivi et des évaluations. À leur avis, ce problème est dû avant tout à la faiblesse des structures et des procédures de participation de la plupart des pays, mais s'explique aussi parfois par le manque de moyens techniques des syndicats, qui limite leur contribution. Les représentants des syndicats ont proposé plusieurs mesures pour améliorer le processus participatif et accroître les capacités des organisations syndicales, afin que les DSRP définitifs se fassent davantage l'écho de leurs préoccupations. Lors de la troisième séance, un représentant du Bureau des activités pour les travailleurs de l'Organisation internationale du travail a présenté une étude sur la participation des syndicats aux DSRP basée sur des études de cas pilotes. Une des recommandations du Bureau consiste à mettre en place des mécanismes de participation officiels (sur une base tripartite : employés, employeurs et administrations publiques) et à placer l'objectif de «travail décent» — emplois, protection sociale, droits des travailleurs et dialogue social — au coeur des discussions et des stratégies relatives aux DSRP. Durant la dernière séance, la plupart des intervenants se sont réjouis du fait que la démarche des DSRP avait accru l'attention portée à la question de la réduction de la pauvreté et renforcé la participation des parties prenantes au débat national sur la meilleure façon d'atteindre cet objectif. Toutefois, ils sont également convenus qu'il fallait perfectionner cette démarche sur plusieurs plans (en vue, notamment, d'améliorer la qualité de la participation de la société civile) et d'accorder une place accrue aux objectifs du «travail décent». Les services du FMI et de la Banque mondiale se sont félicités du dialogue poursuivi avec les organisations syndicales et ont fait remarquer que leurs observations seraient prises en considération et incluses dans le rapport final sur l'examen des DSRP, qui devrait être achevé d'ici à l'automne. Retour à la table des matières Environ 200 représentants de la société civile, des pouvoirs publics, des parlements, des bailleurs de fonds, du FMI et de la Banque mondiale se sont retrouvés fin avril à Washington pour évaluer la démarche des stratégies de réduction de la pauvreté (SRP). Cette conférence s'inscrivait dans le cadre de l'«examen 2005» des SRP (2005 PRS Review), une évaluation en profondeur des progrès, problèmes et bonnes pratiques enregistrés dans plusieurs domaines clés des stratégies cinq ans après leur lancement. Des organisations de la société civile (OSC) — originaires d'une cinquantaine de pays et représentant le mouvement ouvrier, les ONG, les associations à caractère confessionnel, les fondations et les associations collectives — y ont participé. Après les allocutions d'ouverture de Mark Plant, Conseiller principal au Département de l'élaboration et de l'examen des politiques du FMI, et de Luca Barbone, Directeur du groupe sur la réduction de la pauvreté à la Banque mondiale, et une présentation des services du FMI et de la Banque mondiale sur l'examen des SRP et les principaux défis auxquels sont confrontés les 70 pays qui les mettent en œuvre, les participants ont pris part à huit tables rondes consacrées à des questions de première importance, telles que la disponibilité des données sur la pauvreté, les relations avec les cadres nationaux de dépenses à moyen terme (CDMT, traduction budgétaire des objectifs à moyen terme de la SRP et cadre d'élaboration des budgets annuels), l'harmonisation des activités des bailleurs de fonds et la participation des OSC à la démarche des SRP. À chaque table ronde, des fonctionnaires, des représentants d'OSC, des parlementaires et des membres d'organisations donatrices chargés des questions de SRP ont fait part de leur expérience acquise sur le terrain. Le FMI était représenté par Elliott Harris, Patricia Alonso-Gamo, Thomas Dorsey et Louis Dicks-Mireaux (Département de l'élaboration et de l'examen des politiques), ainsi que par Robert Gillingham (Département des finances publiques) et Benedict Clements (Département Hémisphère occidental). À cette occasion, les groupes de travail ont formulé les recommandations suivantes, qui seront directement intégrées à l'examen : un renforcement de la cohérence des politiques des bailleurs de fonds et de la responsabilisation programmatique des gouvernements, afin d'accroître l'efficacité des DSRP dans la lutte contre la pauvreté;
Le compte-rendu des séances est affiché à l'adresse suivante : http://www.worldbank.org/prspreview (en anglais). Le lendemain, les services du FMI ont participé à des échanges sur l'examen de la conditionnalité de la Banque mondiale (Juan Zalduendo, Département de l'élaboration et de l'examen des politiques) et sur la dette, le commerce et les OMD (Andy Berg, Département de l'élaboration et de l'examen des politiques). La «journée de la SRP» a été suivie d'une journée consacrée aux relations entre la Banque mondiale et la société civile. On trouvera de plus amples i nformations sur ce sujet à l'adresse suivante : http://www.worldbank.org/civilsociety/ (en anglais). Retour à la table des matières Le Bureau indépendant d'évaluation a un nouveau directeur Thomas Bernes a été nommé Directeur du Bureau indépendant d'évaluation (BIE), en remplacement de Montek Singh Ahluwalia. M. Bernes est Secrétaire exécutif du Comité du développement du FMI et de la Banque mondiale et Secrétaire exécutif adjoint de la Banque mondiale. De nationalité canadienne, M. Bernes a occupé précédemment les fonctions d'Administrateur du FMI pour le Canada, l'Irlande et le groupe de pays des Caraïbes. Retour à la table des matières Le redressement de la Grenade six mois après l'ouragan Ivan Le 7 septembre 2004, la petite île de la Grenade (Caraïbes) a été dévastée par l'ouragan Ivan : 90 % des habitations de l'île furent endommagées ou détruites. Le montant des dégât s'est monté à deux fois le revenu annuel du pays, soit beaucoup plus que le coût moyen (2 % du revenu annuel) infligé par les catastrophes naturelles aux pays qui en ont été victimes durant les trente dernières années. La destruction de la Grenade a suscité une immense vague de solidarité dans la communauté internationale, notamment de la part des organisations de la société civile. Le 25 février, le FMI et la Banque mondiale se sont joints à la National Coalition on Caribbean Affairs (www.ncoca.org (en anglais)) pour analyser le redressement de la Grenade six mois après Ivan et tirer les leçons des activités de secours. Prakash Loungani, Chef de mission du FMI à la Grenade, a noté que la situation économique du pays restait très difficile. Environ 8 % de la population active ayant perdu leur emploi (principalement dans le tourisme et l'agriculture) du fait de l'ouragan, le taux de chômage national est passé au-dessus de 20 %. Alors que les hommes se consacraient aux activités de reconstruction et de pêche, les femmes ont eu plus de difficultés à retrouver un emploi. C'est pourquoi les bailleurs de fonds et les associations de la société civile se sont efforcés de former la main d'œuvre féminine aux travaux de construction et de remise en état des habitations. En outre, il s'est révélé nécessaire de dispenser une assistance psychologique à la population pour l'aider à surmonter le traumatisme de la catastrophe, «surtout à l'approche de la nouvelle saison des ouragans». Caroline Anstey, Directrice-pays de la Banque mondiale pour les Caraïbes, a ajouté qu'à la Grenade, comme dans d'autres pays des Caraïbes orientales, l'énormité de la dette publique aggravait la fragilité de la situation économique. «Ce problème concerne tous les habitants de la région, car cette dette est la leur. Elle sera transmise à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants. À mon avis, il existe un véritable besoin de dialogue sur la question de la dette dans les Caraïbes», a déclaré Mme Anstey. S'agissant des enseignements tirés de l'expérience de la Grenade, Mme Anstey a remarqué que le succès des secours et des activités de remise en état observé dans le pays illustrait «la nécessité de faire participer la société civile et les groupes communautaires... certes, la reconstruction peut être coordonnée du haut vers le bas, mais elle doit vraiment être mise en œuvre du bas vers le haut pour stimuler la communauté». À ce sujet, Mme Anstey a cité l'exemple des ONG à caractère confessionnel qui ont participé à la reconstruction des églises. L'ambassadeur de la Grenade aux États-Unis, Denis G. Antoine, a déclaré que son pays avait encore besoin d'aide pour atteindre son objectif consistant à «reconstruire en mieux» (Build Back Better). Il a demandé aux OSC et aux autres organisations de faire en sorte que «le nom de la Grenade reste présent dans les media et dans la communauté internationale», afin que cette aide se concrétise. Sans une telle attention de la part du public, a-t-il ajouté, «des pays comme la Grenade resteront marginalisés en raison de leur manque de puissance économique». On trouvera un procès-verbal intégral de la rencontre à l'adresse suivante : http://0-www-imf-org.library.svsu.edu/external/np/tr/2005/tr052505.htm (en anglais). Retour à la table des matières En mai 2005, 41 organisations caritative s internationales ont reçu des dons de la part du Comité consultatif du Programme d'action civique du FMI , composé de 12 représentants (membres du personnel, conjoints ou partenaires, retraités et volontaires) de l'association INVOLVE (en anglais), un groupe de bénévoles créé par le personnel du FMI. Le Comité apporte son soutien aux programmes visant à venir en aide aux personnes qui ont de faibles revenus, ou sont à la charge de la société ou se trouvent dans d'autres types de situations difficiles ou dysfonctionnelles. Les organisations sélectionnées viennent de divers pays, dont la Chine, le Guatemala, le Mali, la Mongolie, le Népal, les Philippines, le Sénégal, le Togo, l'Ukraine, la Zambie et la Cisjordanie et la bande de Gaza. L'autre moitié des 82 bénéficiaires des dons sont des organisations à vocation sociale de la région de Washington, où se situe le siège du FMI (on trouvera une description des conditions et la liste des bénéficiaires précédents à l'adresse www.imf.org/external/np/cpac/cpindex.htm (en anglais)). Depuis sa fondation en 1994, le Comité a distribué des fonds à près de 134 organisations caritatives dans le monde. Il est géré par le Bureau des relations civiques et communautaires du Département des relations extérieures du FMI. Les activités du Comité incluent aussi les contributions des employés du FMI dans le cadre de la campagne de solidarité Helping Hands et des collectes de fonds à des fins humanitaires. Les dirigeants du FMI remettent personnellement les donations aux organisations caritatives lors de leurs visites dans les pays membres (voir la rubrique sur le terrain consacrée à la visite du Directeur général du FMI en Inde). Les donations ont été dirigées tout particulièrement vers les programmes de sensibilisation au problème duVIH/Sida, les orphelinats, les cliniques rurales et les écoles primaires. Les efforts de collecte de fonds déployés par le FMI en 2004 lui ont valu deux récompenses : le Champion of Health Award décerné par la Community Health Charities Federation de la région de Washington et le Circle of Humanitarians Award de la Croix Rouge américaine. Retour à la table des matières Le Directeur général du FMI, M. de Rato, visite deux projets de développement en Inde Durant la visite qu'il a effectuée en Inde du 17 au 19 mars, le Directeur général du FMI, M . Rodrigo de Rato s'est entretenu avec de hauts responsables de l'État, mais a aussi pris le temps de visiter deux projets de développement social : un centre d'enseignement primaire et un hospice pour victimes du VIH/Sida à New Delhi. M. De Rato inscrit souvent des visites de ce type au programme de ses voyages dans les pays membres : il estime qu'elles l'aident à mieux prendre le pouls du pays. Pour que la croissance économique indienne puisse s'accélérer, il faut que l'accès aux services de santé et d'éducation soit élargi. La visite des deux projets sociaux a permis à M. de Rato d'observer lui-même ce que l'on a coutume d'appeler l'«Inde à deux vitesses» : d'un côté, une Inde en développement rapide, caractérisée par une grande capacité d'entreprise et une forte créativité technologique, dont les entreprises s'imposent sur la scène internationale; de l'autre, une Inde dans laquelle des centaines de millions de personnes luttent contre la pauvreté. Après sa visite au centre d'enseignement primaire, M. de Rato s'est rendu au Sahara Centre for Care and Rehabilitation pour y présenter une donation de 5.000 dollars EU au nom du programme d'action civique du FMI (IMF Civic Program). Parmi les projets du centre destinés aux victimes du VIH/Sida figurent des programmes de traitement pharmaceutique, de soins et de soutien, de recherche et de promotion. Selon le gouvernement indien, environ 5,1 millions de personnes sont infectées par le virus du sida. Le personnel de l'ONG se compose de deux médecins, dix infirmières et cinquante employés, qui assurent un service 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Quelque 1.500 personnes ont participé aux programmes Sahara depuis 1998. Retour à la table des matières Erik Offerdal, représentant résident au Guatemala Le 26 avril, j'ai organisé un séminaire à Guatemala à l'intention des OSC en collaboration avec le Département des relations extérieures du FMI. Parmi les participants figuraient des représentants d'organisations syndicales, d'associations de défense des droits de l'homme, d'organisations paysannes et de groupes religieux. L'objectif du séminaire était de décrire les activités du FMI en général et au Guatemala en particulier. La rencontre a permis aussi aux participants de débattre de la situation économique du pays et de sa politique économique. À ce sujet, les OSC ont exprimé leur vive préoccupation quant au niveau de pauvreté élevé qui prévaut au Guatemala et à la faiblesse des indicateurs sociaux du pays en insistant sur la nécessité d'accroître les dépenses sociales. Elles se sont inquiétées aussi des conséquences sociales de la hausse des prix du pétrole sur les marchés internationaux. Pour notre part, nous avons fait valoir que la stabilité macroéconomique était une composante essentielle de la lutte contre la pauvreté et qu'il était important de la préserver. Nous avons souligné qu'il restait de grands défis économiques à relever : amélioration du climat des affaires, accélération de la croissance et augmentation des recettes du secteur public en vue de dégager davantage de ressources en faveur des dépenses sociales. Retour à la table des matières Afghanistan : les ONG face à de nouvelles réalités Bruno de Schaetzen, représentant résident à Kaboul (Afghanistan) Les organisations non gouvernementales (ONG) ont joué un rôle unique en Afghanistan durant les vingt dernières années du fait de l'ampleur de leurs activités, de leur contribution à la lutte contre la pauvreté, des efforts qu'elles ont déployés pour satisfaire les besoins de la population et des conditions très difficiles dans lesquelles elles ont travaillé. Durant les trois dernières années, cependant, la chute du régime des Talibans, l'arrivée d'aide extérieure massive qui s'ensuivit et l'avènement d'un gouvernement librement élu ont conduit à un réexamen de ce rôle. Les relations entre les ONG et le gouvernement s'en sont trouvées compliquées, ce qui a amené les représentants du FMI, de la Banque mondiale et des bailleurs de fonds à intervenir pour aider les deux parties à établir de nouvelles relations. Lorsque l'Union soviétique a envahi l'Afghanistan en 1979, la plupart des bailleurs de fonds et des institutions de développement internationales ont dû quitter le pays. Seule une poignée d'ONG internationales particulièrement déterminées y ont poursuivi leurs activités. La guerre civile ayant submergé l'Afghanistan après le départ des troupes soviétique, peu d'organismes de développement officiels furent en mesure de revenir dans le pays. Il incomba donc à nouveau à un petit nombre d'ONG de répondre aux besoins sociaux croissants du pays — souvent dans des conditions très difficiles et dangereuses — et de pallier le manque de services publics les plus élémentaires. Ces organisations ont rapidement développé leurs activités et sont devenues de facto la voix de la communauté internationale en Afghanistan. Dans le même temps, les ONG nationales ont prospéré — pour trois raisons. Premièrement, à l'époque de la lutte des moudjahiddins contre les Soviétiques, divers organismes d'aide autonomes ont été créés pour fournir des services sociaux de base aux réfugiés afghans installés au Pakistan. Ces organisations ont poursuivi et développé leurs activités à leur retour en Afghanistan. Deuxièmement, de nombreux Afghans en exil se sont organisés pour soulager les souffrances des réfugiés et de la population afghane. Troisième facteur, le système juridique et fiscal afghan — héritage de l'occupation soviétique — a fortement entravé les activités du secteur privé. Les gouvernements qui se sont succédés durant la guerre civile étaient trop préoccupés par d'autres problèmes pour se pencher sur cette question, tandis que les Talibans ne ressentaient pas le besoin d'encourager des activités à but lucratif compte tenu de leur vision théocratique de la gestion économique. Dans ces circonstances, la création d'une ONG devint quasiment le seul moyen pratique de mener une activité économique privée. Vers la fin du régime des Talibans, le secteur des ONG avait pris une telle importance dans l'économie afghane qu'il représentait plus de 30 % du PIB hors opium. Les ONG, en outre, étaient quasiment les seuls fournisseurs de services sociaux. En 2001, la quasi-totalité des filles qui suivaient des études fréquentaient des écoles tenues par des ONG. De même, la plupart des cliniques et des dispensaires étaient gérés par des ONG. Dans certains endroits, les ONG se chargeaient même de la construction d'infrastructures telles que les routes et les ponts. Paradoxalement, la croissance du secteur des ONG s'est accélérée et son importance s'est accrue après la chute des Talibans. De nombreuses ONG, en effet, ont été chargées de mettre en œuvre les programmes d'assistance des grands bailleurs de fonds : leur connaissance du terrain, leur expérience et les structures existantes faisaient d'elles des vecteurs rentables et efficaces de distribution d'aide. De nouvelles ONG internationales firent leur apparition, tandis que les Afghans de la diaspora intensifiaient leur aide à la reconstruction du pays et au retour des réfugiés. Enfin, comme il était relativement facile d'obtenir un statut d'ONG, alors qu'un environnement propice au développement du secteur privé tardait à se mettre en place, de nombreux entrepreneurs créèrent leur propre ONG pour tirer profit des nouvelles opportunités économiques. De ce fait, il existe aujourd'hui en Afghanistan quelque 2.500 ONG nationales et internationales agréées et l'on estime que la majorité des ONG nationales sont, en fait, des opérations commerciales. Ainsi, la plupart des entreprises de construction nationales ont-elles le statut d'ONG. Au moment où le gouvernement du Président Karzai entreprend de transformer les institutions nationales, la réforme du secteur des ONG s'impose comme une priorité. Le gouvernement a trois grandes préoccupations. Premièrement, il est crucial qu'il montre qu'il assume la responsabilité de la fourniture des services sociaux et communautaires de base pour asseoir son autorité et sa légitimité dans l'ensemble du pays. Le gouvernement, cependant, reconnaît que la faiblesse de ses capacités actuelles lui impose d'adopter une approche progressive pour ne pas aggraver les problèmes existants en éliminant les rares services sociaux disponibles. Deuxièmement, un élément important de la stratégie de développement économique du gouvernement consiste à encourager le développement d'un secteur privé concurrentiel. Or, les pouvoirs publics estiment que de nombreuses ONG — y compris des organisations légitimes — font une concurrence déloyale au secteur commercial naissant. Troisièmement, les autorités accordent une très grande importance à la mise en place d'une assiette de recettes fiscales durable et équitable. L'élimination des échappatoires fiscaux créés par les entreprises enregistrées comme ONG est une étape importante dans les efforts déployés pour atteindre cet objectif. Dernièrement, ces projets de réforme ont créé des tensions entre le gouvernement et les ONG. Ces tensions ont été malheureusement aggravées par des militants désireux de profiter de l'impopularité apparente des ONG, accusées de dépenser l'aide de façon inconsidérée — y compris pour financer un style de vie extravagant — et de ne pas rendre suffisamment compte de leurs activités. Ce climat à incité les médias à attaquer les ONG sans faire de différence entre les organisations responsables et les autres. Il en est résulté, en outre, un projet de loi sur les ONG visant à imposer sur les activités de ces groupes des restrictions, qui, de l'avis de certains observateurs, sont injustes et particulièrement irréalistes à une époque où le gouvernement manque de moyens d'action pour réaliser des projets et assurer le fourniture de services publics. Les ONG légitimes, représentées notamment par l'Agency Coordination Body for Afghan Relief (ACBAR), ont réagi en demandant l'adoption d'un texte de loi qui reconnaîtrait et soutiendrait la contribution des ONG légitimes au développement de l'Afghanistan; en préconisant l'établissement de procédures de réenregistrement des ONG; et en suggérant aux bailleurs de fonds de reconnaître la nécessité de mettre en place des mécanismes de financement de transition. ACBAR fait remarquer que ses membres ont déjà considérablement modifié la programmation de leurs activités de façon à moins mettre l'accent sur leur rôle de prestataires uniques de services de base et à privilégier l'aspect de leurs activités consistant à faciliter et à mettre en œuvre les programmes prioritaires des administrations publiques. L'association, en outre, a demandé à ses membres de modifier leurs programmes à mesure que l'État renforcerait ses propres capacités d'intervention. Selon ACBAR, les ONG devront centrer davantage leurs activités sur le renforcement des capacités de la société civile. Enfin, l'association souhaite que ses membres adoptent volontairement un code de conduite aux termes duquel elles s'imposeraient, entre autres, des évaluations et des audits indépendants qui leur permettraient de rendre pleinement compte de leurs activités aux autorités, aux bailleurs de fonds et à la population afghane. La mission du FMI en Afghanistan a examiné attentivement l'incidence de ces problèmes sur plusieurs aspects importants du programme suivi par le FMI. Le Chef de mission, Steve Symansky, d'autres membres de la mission et moi-même avons entamé un dialogue avec les ONG, notamment avec les dirigeants et les membres d'ACBAR. De surcroît, nous avons coordonné nos activités avec d'autres représentants de la communauté internationale, à commencer par la Banque mondiale. Les experts en finances publiques du FMI ont conseillé le gouvernement au sujet de la loi sur les ONG et il a été fait en sorte que les mesures visant à créer un environnement propice aux activités du secteur privé fassent partie intégrante du programme du FMI. Il est probable que les travaux consacrés à ces questions s'intensifieront dans les mois à venir, notamment dans le cadre de l'élaboration du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté et à la faveur de l'ajustement de la stratégie de développement national. Retour à la table des matières La Guinée présente le rapport de l'ONU sur les OMD Thérèse Turner-Jone du Département Hémisphère occidental, actuellement en congé sabbatique à Conakry (Guinée) Durant mon congé sabbatique à Conakry (Guinée), où mon mari, Dennis Jones, occupe les fonctions de représentant résident du FMI, j'étudie à titre indépendant la place du FMI dans l'assistance apportée aux pays pauvres pour les aider à atteindre les OMD. Le mois dernier, j'ai assisté à la présentation par la Guinée du rapport rédigé pour le Secrétaire général de l'ONU au sujet du projet du Millénaire sous le titre «Investir dans le développement : plan pratique de réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement». Le rapport a été salué par le Premier ministre guinéen, Cellou Dalein Diallo, qui a remarqué que la pauvreté s'était aggravée récemment dans son propre pays, puisque la proportion de Guinéens vivant avec moins d'un dollar par jour est passée de 42 à 49 %. Le Premier ministre s'est engagé à activer l'évaluation des besoins de la Guinée, afin d'enclencher le processus de réalisation des OMD d'ici à 2015. Bien que je ne sois pas impliquée dans les questions de politique économique relatives à la Guinée (c'est Dennis qui s'en occupe), j'ai l'occasion de rencontrer les pauvres du pays et de travailler avec eux durant mon temps libre. Mon programme favori est un orphelinat dans lequel sont hébergés vingt-quatre enfants âgés de dix-huit mois à dix-sept ans. Cette institution est financée par une ONG allemande, Children for a Better World. Comme d'autres femmes, je me rends une fois par semaine à l'orphelinat pour jouer avec ces enfants, leur procurer des soins, parler avec eux et aider le personnel. Voir aussi les témoignages de l'époux de Thérèse, Dennis Jones, dans de précédentes rubriques «sur le terrain» : Tournée en Haute Guinéeet Une rencontre avec le secteur privé de Guinée. Retour à la table des matières Si vous souhaitez être informé(e) de la publication de nouveaux documents sur le site Internet du FMI, veuillez vous inscrire à notre système de notification. Autres réunions récentes entre le FMI et les OSC
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