Cinq graphiques pour expliquer l’économie mondiale en 2018

L’économie mondiale a entamé l’année 2018 sur une note positive à la suite de l’accélération de la production mondiale et des échanges tout au long de 2017. Mais à mesure que les investisseurs ont perdu confiance dans les perspectives économiques mondiales, l’embellie s’est essoufflée.

Cet essoufflement s’explique entre autres par les droits de douane appliqués par des grands pays, en particulier les États-Unis, et par les mesures prises en représailles par d’autres pays, dont la Chine. Les déclarations laissant de plus en plus de place au protectionnisme entraînent une plus grande incertitude de la politique commerciale, ce qui pèse sur les décisions d’investissement.

Malgré cela, l’économie américaine a connu une expansion rapide en 2018, les réductions d’impôts et l’augmentation des dépenses stimulant la demande. En conséquence, la Réserve fédérale a continué de relever son taux directeur. Les taux d’intérêt des obligations américaines à long terme ont augmenté dans une moindre mesure, car les investisseurs perçoivent des risques pour la croissance future et apprécient la sécurité des valeurs du Trésor américain.

La croissance et les taux d’intérêt ayant augmenté plus rapidement aux États-Unis que dans les autres grands pays, le dollar s’est apprécié par rapport à la plupart des autres monnaies en 2018.

Plusieurs pays émergents vulnérables se retrouvent dans une situation délicate à cause de l’augmentation de la valeur du dollar et du moindre appétit des investisseurs financiers internationaux pour le risque. Le coût de l’emprunt extérieur a augmenté pour la plupart de ces pays, mais dans des proportions très variables.

Quelle trajectoire l’économie mondiale suivra-t-elle en 2019 ? Le FMI présentera ses prévisions le 21 janvier, dans la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale.

À consulter :

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Oya Celasun dirige depuis novembre 2015 la division des études économiques mondiales au département des études du FMI. Elle était auparavant chef de mission du FMI pour l’Uruguay (2013–2014), ainsi qu’économiste et chef adjointe au sein des équipes chargées des États-Unis et du Canada (2008–2012). Elle a publié de nombreux travaux universitaires et stratégiques sur la viabilité de la dette publique, le risque souverain et la dette des entreprises, l’inflation dans les pays émergents, ainsi que le coût des flux d’aide imprévisibles dans les pays à faible revenu.

Gian Maria Milesi-Ferretti est directeur adjoint du département des études du FMI. Il supervise les travaux du département consacrés à la surveillance multilatérale, y compris les Perspectives de l’économie mondiale et les rapports sur les effets de contagion. Il était auparavant directeur adjoint du département Hémisphère occidental et chef de mission du FMI pour les États-Unis. Il a obtenu son diplôme de premier cycle en économie à l’Università di Roma La Sapienza en 1985, puis son doctorat à Harvard en 1991. Il a ensuite travaillé à la London School of Economics, avant d’entrer au FMI en 1993.

Il a publié de nombreux articles dans des revues à comité de lecture sur les flux de capitaux internationaux, l’intégration financière internationale, la viabilité du solde des transactions courantes, les contrôles de capitaux, la fiscalité et la croissance, et l’économie politique. Son article « The External Wealth of Nations Mark II » (dont Philip Lane est co-auteur) a été couronné du prix Bhagwati récompensant le meilleur article publié dans la revue Journal of International Economics en 2007–2008. Depuis 1996, il est chercheur associé au Center for Economic Policy Research (CEPR) basé à Londres.

Maurice Obstfeld est le conseiller économique et directeur du département des études du FMI, en disponibilité de l’université de Californie, à Berkeley, où il est professeur d’économie Class of 1958 et anciennement directeur de la faculté d’économie (1998–2001). Professeur à Berkeley depuis 1991, il a auparavant occupé les postes de professeur titulaire à Columbia (1979–1986) et à l’Université de Pennsylvanie (1986–1989), et de professeur invité à Harvard (1989–1990). Il a obtenu son doctorat en économie au MIT en 1979, après avoir étudié à l’Université de Pennsylvanie (licence, 1973) et au King’s College de l’Université de Cambridge (maîtrise, 1975).

De juillet 2014 à août 2015, M. Obstfeld a été membre du Conseil des conseillers économiques du président Obama. De 2002 à 2014, il a occupé le poste de conseiller honoraire auprès de l’Institut d’études économiques et monétaires de la Banque du Japon. Il est en outre membre de la Société d’économétrie et de l’Académie américaines des arts et des sciences. M. Obstfeld a notamment reçu les distinctions suivantes : le prix Tjalling Koopmans de l’Université de Tilburg, le prix John von Neumann du Rajk Laszlo College of Advanced Studies (Budapest), et le prix de l’Institut Bernhard Harms de l’Université de Kiel. Il a participé à des conférences de renom, dont la conférence annuelle Richard T. Ely de l’American Economic Association, la conférence L. K. Jha Memorial de la Banque de réserve de l’Inde, et la conférence Frank Graham Memorial de l’Université de Princeton. M. Obstfeld a été membre du comité de direction ainsi que vice-président de l’American Economic Association. Il a également été consultant et a donné des cours au FMI, ainsi que dans de nombreuses banques centrales dans le monde.

Il a par ailleurs coécrit deux des ouvrages phares en économie internationale — Économie internationale (10e édition, 2014, avec Paul Krugman et Marc Melitz), et Foundations of International Macroeconomics (1996, avec Kenneth Rogoff) —, ainsi qu’une centaine d’articles de recherche sur les taux de change, les crises financières internationales, les marchés mondiaux de capitaux, et la politique monétaire.

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