Les services du FMI achèvent la mission de 2021 à Vanuatu au titre de l’article IV

le 23 juillet 2021

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
 
  • La pandémie de COVID-19 et de grandes catastrophes naturelles ont frappé durement l’économie de Vanuatu en 2020. Grâce aux mesures décisives prises par les autorités du pays, Vanuatu n’a pas connu de propagation intérieure de la COVID-19, mais la fermeture de la frontière a pratiquement mis fin au tourisme .
  • Il est prévu que le pays retrouve une croissance positive en 2021. Cependant, les risques pesant sur cette perspective sont considérables et tendent vers un ralentissement.
  • Étant donné la grande incertitude qui règne, les politiques macroéconomiques et financières devraient rester accommodantes à court terme pour soutenir une reprise. Cependant, les mesures d’adaptation et le soutien à court terme devraient s’inscrire dans un cadre d’action à moyen terme qui consoliderait une croissance soutenue et inclusive, tout en assurant la viabilité des finances publiques et de la dette.

Washington  : Du 28 juin au 22 juillet 2021, une équipe du Fonds monétaire international (FMI) sous la direction de Koki Harada a tenu des réunions à distance avec les autorités de Vanuatu sur les consultations de 2021 au titre de l’article IV. Au terme de la mission, M. Harada a fait la déclaration suivante :

« La pandémie de COVID-19 et de grandes catastrophes naturelles ont frappé l’économie de Vanuatu de plein fouet en 2020. Grâce aux mesures décisives prises par les autorités, Vanuatu n’a pas connu de propagation intérieure de la COVID-19, mais la fermeture de la frontière a porté un coup dur au tourisme. Les projets d’infrastructure ont également été retardés. En outre, le cyclone tropical Harold et une éruption volcanique sur l’île de Tanna ont causé d’importants dégâts pendant le premier semestre de 2020. Malgré les mesures prises par les autorités, la diminution des recettes touristiques a entraîné une forte contraction de l’économie. Les bonnes recettes des programmes de citoyenneté économique (PCE) et le soutien des donateurs ont permis d’atténuer l’impact de la pandémie sur les soldes budgétaires et extérieurs.

« Après la forte contraction de 2020, la croissance du PIB réel devrait remonter à 1,2 % en 2021. La production agricole et les revenus des envois de fonds des travailleurs saisonniers viendront soutenir un retour à une croissance positive en 2021. La croissance sera également soutenue par les activités de construction, malgré les retards qui repousseront plusieurs grands projets d’infrastructure jusqu’en 2022. Les secteurs liés au tourisme devraient se contracter davantage en 2021 à cause de la fermeture prolongée de la frontière, mais devraient amorcer une reprise progressive à partir de 2022.

« Les risques pesant sur les perspectives sont considérables et orientés à la baisse. Une aggravation de la pandémie nécessitant une fermeture prolongée de la frontière aurait un impact négatif sur l’activité économique. Les revenus des PCE pourraient chuter brutalement à cause des inquiétudes croissantes concernant les risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme pour les PCE, étant donné la perte récente de la principale relation de correspondant bancaire. Une nouvelle détérioration de la qualité des actifs des banques pourrait nuire à la solidité du système financier de Vanuatu. Le manque de transparence et l’absence d’un dispositif de contrôle efficace des entreprises publiques pourraient exercer un impact négatif sur le climat des affaires et la gestion budgétaire. Les questions relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et à la liste noire de l’UE concernant la transparence fiscale, pourraient accélérer la réduction des risques pour les entreprises étrangères et entraver les investissements directs étrangers (IDE). Le risque baissier de nouvelles catastrophes naturelles est toujours présent.

« Dans un climat d’incertitude accrue, les politiques macroéconomiques et financières devraient rester accommodantes à court terme pour soutenir la reprise, tout en constituant des réserves suffisantes pour faire face aux risques à court et moyen terme. Cependant, les mesures d’adaptation et le soutien à court terme devraient s’inscrire dans un cadre d’action à moyen terme qui consoliderait une croissance soutenue et inclusive, tout en assurant la viabilité des finances publiques et de la dette.

« En matière de politique budgétaire, il faut continuer à soutenir les finances publiques à court terme. Il est essentiel de veiller à ce que ce soutien vise bien les plus vulnérables et que la gestion des dépenses et des investissements publics soit renforcée. La trajectoire budgétaire à moyen terme reste incertaine et l’espace budgétaire de Vanuatu est limité. Un soutien à court terme doit s’inscrire dans une stratégie budgétaire crédible à moyen terme, qui permettra un rééquilibrage budgétaire progressif une fois la reprise solidement ancrée. Même si ce rééquilibrage doit rester adapté aux circonstances, il faut mettre en place une stratégie budgétaire crédible et tournée vers l’avenir. La poursuite du rééquilibrage budgétaire permettrait aux autorités de réduire la dépendance à l’égard des recettes des PCE et d’affecter ces recettes à des infrastructures résilientes. À moyen terme, les besoins de développement de Vanuatu et sa vulnérabilité aux changements climatiques nécessiteraient une augmentation des dépenses d’infrastructure.

« En ce qui concerne la politique monétaire, la Banque de réserve de Vanuatu (RBV) devrait conserver sa politique accommodante actuelle jusqu’à ce que la reprise soit bien ancrée et continuer à suivre de près et à réévaluer périodiquement l’orientation de sa politique, surtout en cas de chocs inattendus.

« La RBV devrait surveiller attentivement le secteur bancaire et continuer à renforcer les dispositifs de contrôle. Il est important d’établir des cadres de gestion et de résolution des crises et d’améliorer le recouvrement des actifs donnés en garantie afin de liquider les prêts improductifs. La RBV devrait encourager les banques à constituer des provisions supplémentaires et à restructurer la dette des emprunteurs solvables, mais temporairement illiquides. La transformation numérique pourrait faire progresser l’inclusion financière, mais il reste des difficultés à surmonter.

« En ce qui concerne les aspects macrostructurels et la gouvernance, la diversification économique et le développement d’infrastructures de qualité sont essentiels pour assurer une croissance soutenue et inclusive, ainsi qu’une une résilience aux chocs. La ratification sans problème du PACER Plus et l’amélioration du cadre réglementaire pourraient promouvoir les indispensables investissements étrangers. Il est nécessaire de renforcer encore la résistance aux changements climatiques. Les services du FMI conseillent de dresser des plans de financement, conformes à une stratégie budgétaire à moyen terme, pour le plan d’adaptation et les interventions en cas de catastrophe afin de soutenir le renforcement de la résilience de manière plus efficace et efficiente. Il est essentiel d’améliorer la gouvernance, de réduire les possibilités de corruption et de renforcer le profil de risque de Vanuatu. Il faut mettre en place, de toute urgence, une gestion et une transparence plus robustes des entreprises publiques, en particulier pour Air Vanuatu. Les autorités doivent mettre en place des dispositifs de contrôle pour les entreprises publiques et améliorer leur transparence aussitôt que possible. Elles doivent renforcer encore l’encadrement juridique et les capacités institutionnelles en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (particulièrement la diligence raisonnable pour les PCE), ainsi que la transparence fiscale, l’autonomie de la banque centrale et la gouvernance. »

 
Département de la communication du FMI
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