Le Conseil d'administration du FMI conclut les consultations de 2021 au titre de l'article IV et les premières revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit en faveur du Cameroun

le 23 février 2022

  • Le Cameroun recevra l'équivalent de 116 millions de dollars supplémentaires en décaissements du FMI.
  • La croissance commence à se redresser après un ralentissement au deuxième trimestre 2020, reflétant une demande intérieure plus forte, soutenue par la reprise économique mondiale. Les perspectives économiques à moyen terme sont positives mais dans un contexte d’incertitude considérable.
  • Globalement, la performance au niveau du programme est mitigée. Alors que les performances macroéconomiques sont globalement satisfaisantes et que les efforts visant à promouvoir la bonne gouvernance et la transparence gagnent du terrain, les progrès en matière de réformes structurelles sont lents.

Washington, DC: Aujourd'hui, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu la consultation au titre de l'article IV et les premiers examens de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de de crédit (MEDC) en faveur du Cameroun. L'achèvement des premières revues permet le décaissement de 82,8 millions de DTS (environ 116 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre des accords à 207 millions de DTS (environ 293,2 millions de dollars).

Les accords FEC-MEDC triennaux du Cameroun ont été approuvés le 29 juillet 2021 et s'articulent autour de cinq piliers : (i) atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure ; (ii) renforcer la bonne gouvernance et renforcer la transparence et le cadre de la lutte contre la corruption ; (iii) accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations fiscales et douanières, de mobiliser les recettes, d’améliorer la gestion des finances publiques, d’accroître l'efficience des investissements publics et de réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; (iv) renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité liés de la dette ; et (v) mettre en œuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique, renforcer la résilience et l'inclusion financière et promouvoir l'égalité des genres et une économie plus verte.

Le Conseil d'administration a également conclu les consultations de 2021 au titre de l'Article IV avec le Cameroun.

L’économie camerounaise s’est montrée résiliente. La croissance économique en 2020 a atteint 0,5 %, plus que prévu, tirée principalement par la résilience du secteur secondaire. La croissance a atteint un creux record de -2,2% en glissement annuel au T2-2020, avant de commencer à se redresser progressivement pour atteindre 3,2% au T2-2021. La croissance devrait atteindre 3,5 % en 2021, soutenue par une reprise intérieure et la relance économique mondiale. L'inflation reste modérée.

Les perspectives économiques restent positives mais avec de grandes incertitudes. En supposant que la pandémie recule progressivement, la reprise en 2021, soutenue par le secteur non pétrolier, devrait se poursuivre, avec des taux de croissance atteignant 4,5 % en 2022 et 4,8 % à partir de 2023. L'exécution du budget à fin septembre 2021 est conforme aux objectifs de la loi de finances rectificative (LFR) approuvée en juillet 2021. Les recettes pétrolières projetées pour 2021 sont en deçà des attentes, mais ce manque à gagner devrait être compensé par des recettes non pétrolières relativement robustes et une maîtrise des dépenses.

Les perspectives présentent des risques équilibrés. Du côté négatif, les risques comprennent une nouvelle vague d'infections au COVID-19 avec de nouvelles variantes et des éruptions locales incontrôlées, un rythme de vaccination plus lent, une forte augmentation des primes de risque mondiales à la suite d'un resserrement de la politique monétaire dans les économies avancées, une baisse des prix internationaux du pétrole, une nouvelle augmentation de l'inflation importée et une intensification des tensions et des conflits sociopolitiques. Du côté positif, le Cameroun pourrait bénéficier des réformes structurelles en cours visant à accélérer la croissance économique avec des recettes budgétaires plus élevées et une réduction des vulnérabilités liées à la dette. Une augmentation de la production de gaz et celle des prix du pétrole et du gaz pourraient également stimuler les revenus. Les risques sont atténués par le bilan solide des autorités en matière de mise en œuvre des programmes macroéconomiques, un engagement étroit avec les donateurs, un programme exhaustif de développement des capacités et une planification contingente, y compris dans le plan Camerounais de riposte contre la COVID-19.

À l'issue de la discussion du Conseil d'administration, M. Kenji Okamura, Directeur Général Adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« L'économie camerounaise s'est montrée résiliente et se remet progressivement de la pandémie de COVID-19, avec des risques globalement équilibrés. Les accords de la FEC et du MEDC ont soutenu les efforts des autorités pour parvenir à une reprise post-pandémie rapide, renforcer la viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme et mettre en œuvre leur programme de réformes structurelles vers une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée.

« La performance du Cameroun dans le cadre du programme reste sur la bonne voie et les réformes structurelles progressent, bien qu'avec des retards dans certains domaines clés. Les autorités sont déterminées à atteindre les objectifs du programme et à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes pour soutenir la diversification économique tirée par le secteur privé. La mise en œuvre efficace et résolue des réformes des autorités, en particulier pour renforcer davantage la transparence, la bonne gouvernance et le cadre de lutte contre la corruption, est essentielle pour aider à catalyser un financement supplémentaire des donateurs.

« La stratégie des autorités pour éviter un resserrement prématuré de la politique budgétaire contribuera à atténuer l'impact de la pandémie. Une consolidation budgétaire progressive, une fois la pandémie passée, soutiendra la reprise économique et placera la dette publique sur une trajectoire résolument descendante.

« Le programme du Cameroun est soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes par les institutions régionales de la CEMAC, qui sont essentielles à la réussite du programme. L'achèvement de la deuxième revue sera subordonné à la mise en œuvre d'assurances stratégiques essentielles au niveau de l'Union, comme établi dans le document d'information à l'échelle de l'Union de décembre 2021 ».


Tableau 1. Cameroun : principaux indicateurs économiques, 2019–26

2019

2020

2021

2022

2023

2024

2025

2026

Prog.

Est.

Prog.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

Comptes nationaux et prix

PIB à prix constants

3,4

-1,5

0,5

3,6

3,5

4,5

4,8

5,0

5,1

5,1

PIB pétrolier à prix constants

8,4

2,6

3,1

0,1

0,1

0,1

0,1

0,1

0,3

0,5

PIB non pétrolier à prix constants

3,3

-1,8

0,5

3,8

3,6

4,6

4,9

5,2

5,2

5,2

Déflateur du PIB

1,2

2,0

0,5

2,0

2,6

2,9

1,4

1,5

2,0

2,0

PIB nominal (courant, en milliards de FCFA)

23 244

22 955

23 486

24 265

24 951

26 828

28 491

30 388

32 581

34 939

Pétrolier

872

663

544

947

929

1 009

937

898

873

858

Non pétrolier

22 372

22 292

22 943

23 318

24 021

25 819

27 554

29 490

31 708

34 081

Prix à la consommation (moyenne)

2,5

2,4

2,5

2,3

2,3

2,1

2,0

2,0

2,0

2,0

Prix à la consommation (fin de période)

2,4

2,1

2,1

2,1

2,1

2,0

2,0

2,0

2,0

2,0

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large (M2)

6,5

12,1

12,1

8,4

13,8

10,7

8,4

7,3

7,2

7,1

Avoirs extérieurs nets 1/

5,7

-0,2

-0,2

2,6

1,9

6,5

2,2

2,1

2,4

3,5

Avoirs intérieurs nets 1/

0,8

12,4

12,4

5,8

11,9

4,2

6,2

5,2

4,8

3,6

Crédit intérieur au secteur privé

1,4

1,1

1,1

3,3

5,4

5,6

6,4

7,2

7,8

8,5

Épargne et investissement

Épargne nationale brute

14,7

22,9

14,0

24,9

16,0

19,2

20,2

21,4

23,0

24,6

Investissement intérieur brut

18,9

26,6

17,7

28,9

19,4

21,2

23,2

24,7

26,2

27,6

Investissement public

6,9

5,1

4,9

5,6

5,4

5,5

5,8

6,2

6,4

7,2

Investissement privé

12,1

21,5

12,8

23,3

14,0

15,6

17,4

18,5

19,7

20,4

Opérations de l’administration centrale

Total des recettes (dons compris)

15,4

13,7

13,4

14,6

13,9

14,9

15,9

16,3

16,6

17,1

Recettes pétrolières

2,5

1,9

1,8

2,2

1,9

2,4

2,5

2,3

2,0

1,9

Recettes non pétrolières

12,3

11,7

11,4

12,1

11,7

12,0

13,1

13,6

14,4

15,1

Recettes non pétrolières (% du PIB non pétr.)

12,8

12,0

11,7

12,6

12,1

12,5

13,5

14,1

14,8

15,5

Total des dépenses

18,7

17,0

16,6

17,9

17,0

16,7

16,2

16,8

16,8

17,6

Solde budgétaire global (base ordonnanc.)

Dons non compris

-3,8

-3,4

-3,3

-3,7

-3,4

-2,4

-0,6

-0,8

-0,4

-0,6

Dons compris

-3,2

-3,3

-3,2

-3,4

-3,1

-1,8

-0,3

-0,5

-0,2

-0,5

Solde budgétaire global (base caisse)

Dons non compris

-3,4

-3,8

-3,7

-4,1

-3,8

-2,7

-1,2

-1,2

-0,6

-0,6

Dons compris

-2,8

-3,6

-3,5

-3,8

-3,5

-2,2

-0,8

-0,8

-0,4

-0,5

Solde primaire hors pétrole

-4,9

-4,4

-4,3

-4,6

-4,0

-3,4

-2,2

-2,1

-1,5

-1,7

(base paiements, en % du PIB non pétrolier)

Secteur extérieur

Balance commerciale

-1,9

-1,6

-1,7

-2,2

-1,1

-0,8

-1,9

-2,2

-2,2

-2,1

Exportations de pétrole

5,6

3,6

3,5

5,1

4,7

5,2

4,2

3,7

3,3

3,1

Exportations hors pétrole

8,4

8,0

7,3

8,1

8,0

8,6

8,1

8,0

7,9

7,9

Importations

15,8

13,1

12,5

15,3

13,8

14,6

14,2

13,8

13,4

13,1

Solde des transactions courantes

Dons officiels non compris

-4,6

-4,0

-4,0

-4,4

-3,7

-2,4

-3,4

-3,6

-3,4

-3,3

Dons officiels compris

-4,3

-3,7

-3,7

-4,0

-3,4

-2,0

-3,1

-3,2

-3,1

-3,0

Termes de l’échange

23,1

-5,6

-9,6

-0,6

5,2

3,4

-10,5

-5,6

-3,8

-3,1

Dette publique

Encours de la dette publique

41,6

45,8

44,9

46,2

47,2

45,0

42,3

39,7

36,8

34,4

dont : dette extérieure

29,4

31,1

30,5

32,3

33,9

32,8

32,0

31,1

30,1

29,3

Sources : autorités camerounaises ; estimations et projections des services du FMI, sur la base du PIB nominal mis à jour.

1/ En pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.

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